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Comprendre l’économie et les marchés financiers pour mieux gérer votre épargne.
26.12.24

Les trois actualités de la semaine au 26.12.2024

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M&A : marché français secoué par le tumulte politique 

Le marché français des fusions-acquisitions (M&A, “Mergers & Acquisitions” en anglais) a vécu une année 2024 en demi-teinte. Tandis que les signaux étaient au vert à l’international avec des politiques monétaires plus souples et une économie américaine atterrissant en douceur, en France, le climat politique et fiscal a refroidi les investisseurs. 

La prudence est palpable, notamment chez les étrangers. La dissolution de l’Assemblée nationale en juin et l’instabilité qui s’en est suivie ont poussé certains investisseurs à activer leur « plan B » dans d’autres pays. Résultat : les acquisitions de sociétés françaises par des groupes étrangers ont chuté de 22 % en valeur, pour s’établir à 39 milliards de dollars, et de 15 % en volume. En revanche, les transactions locales ont légèrement revitalisé le marché hexagonal, représentant la moitié des 20 plus grosses opérations de l’année. Parmi elles, des rachats majeurs dans le secteur bancaire ont marqué les esprits, soulignant la bonne santé des gérants financiers, malgré un recul dans d’autres domaines comme la santé. 

Malgré ce tableau mitigé, les experts restent optimistes pour 2025, anticipant un regain d’activité au second semestre, une fois que les crises politiques seront passées, et si le scénario le permet, qu’un gouvernement stable et pro-actif puisse voir le jour.  

 

Obligataire : des « justiciers » pour combattre la dette 

Après une décennie d’assoupissement sous le joug des banques centrales, les justiciers des marchés obligataires, les fameux « bond vigilantes » en anglais, reprennent du service. Leur mission : rappeler à l’ordre les États trop dispendieux en poussant leurs coûts de financement à la hausse. 

Aujourd’hui, des signes comme le dépassement à 4,5 % du taux des obligations à 10 ans aux États-Unis, ou l’écart des taux obligataires français et allemands qui frôle les 80 points de base, largement au-dessus des 50 enregistrés avant les secousses politiques récentes, marquent le grand retour de ces vigies des marchés. En outre, la fin des politiques d’assouplissement quantitatif, comme celles de la BCE et de la Fed leur laissent désormais le champ libre pour appliquer leur crédo. Les « justiciers » sanctionnent ainsi l’incapacité de Paris à adopter une loi de finances pour 2025 et le dérapage prévu du déficit public. 

Sans un signal clair de redressement des comptes, la dette publique mondiale risque de s'accumuler davantage en 2025, en commençant par les États-Unis où le programme de Donald Trump est enclin à creuser le déficit public, mais aussi et surtout en France, un pays qui risque de devenir la cible parfaite de ces veilleurs obligataires. Un défi de taille pour le futur gouvernement Bayrou, qui devra naviguer entre des marchés méfiants et une BCE en retrait, bien moins encline à voler au secours des États imprudents.

 

Cacao, café, jus : flambée des cours du petit déjeuner 

Mauvaise nouvelle pour les amateurs de douceurs matinales : le prix des matières premières du petit déjeuner est constamment en train de s’envoler, du fait de conditions climatiques toujours moins favorables et une propagation inédite de maladies qui freinent la production de matières premières tropicales. 

Le cacao, dont la tonne atteint un record historique de 12 565 dollars, effectue un bond impressionnant par rapport à ses 2 300 dollars habituels. La raison ? Une double peine pour la Côte d’Ivoire et le Ghana, producteurs de 60 % des fèves mondiales : un climat capricieux et des plantations vieillissantes, assaillies par des maladies dues à l’excès d’humidité. S’ajoute à cela un vent sec venant du Sahara, pouvant aggraver le problème et faire fondre des stocks déjà au plus bas depuis 36 ans. Le café suit la même tendance amère : en décembre, la livre d’arabica a tutoyé son record de 3,35 dollars, porté par des sécheresses dévastatrices au Brésil et au Vietnam. L’offre s’en est trouvée réduite et les prix sont montés en flèche. Et pour clore le tout, la livre de jus d’orange a atteint 5,32 dollars, frôlant un pic jamais vu depuis septembre. En cause, les orangers de Floride et du Brésil, ravagés par la sécheresse et la maladie du dragon jaune, dont la production est bien plus limitée qu’avant : à titre d’exemple, dans le “Sunshine State” américain, la production a été divisée par quatre. 

En résumé, entre un climat hostile et des maladies invasives, le petit déjeuner devient un luxe. Et ce n’est pas près de s’arrêter : les déséquilibres entre offre et demande pourraient bien continuer à faire monter la note pendant encore plusieurs années. 

 

Les analyses et les opinions mentionnées dans le présent document représentent le point de vue de (des) l’auteur (s) référencé(s). Elles sont émises à la date indiquée, sont susceptibles de changer et ne sauraient être interprétées comme possédant une quelconque valeur contractuelle. 

Sources :