This website requires JavaScript.

Accueil

Dossiers

Articles

Vidéos

Lexique

Comprendre l’économie et les marchés financiers pour mieux gérer votre épargne.
26.09.24

Les trois actualités de la semaine au 26.09.2024

Retour aux articles

Chine : feu vert pour un plan de relance économique 

La Banque centrale chinoise tente un remède pour guérir la santé de l’économie : une série de mesures qui devraient injecter à long terme 142 milliards de dollars pour relancer une croissance à la traîne. Ce plan, annoncé mardi, vise à contrer la spirale déflationniste, la crise immobilière et la baisse de la consommation des ménages. Si ce dopage financier de 1 000 milliards de yuans est le plus important depuis la pandémie, il reste bien en deçà des 4 000 milliards du méga plan de 2008 déployés pour lutter contre la crise des subprimes.  

À l’époque, cette initiative de 578 milliards de dollars par Pékin fut largement dépensée pour les infrastructures, se soldant par un endettement titanesque plutôt qu’une croissance soutenue et de qualité. Pour éviter ce scénario, et malgré la demande d’un plan plus massif par certains observateurs, la stratégie de la Banque populaire de Chine (BPC) se veut plus ciblée. Pour ce faire, elle a abaissé de 50 points de base le taux de réserves obligatoires, libérant ainsi plus de liquidités pour les banques. Parallèlement, une baisse des taux d’intérêt immobiliers de 0,5 point vient soulager les ménages déjà endettés, tandis que le taux d’apport personnel pour l’achat d’appartements passe à 15 %, contre 25 % précédemment. Ces mesures cherchent à redynamiser un marché immobilier en pleine crise, avec des appartements invendus qui s’accumulent et des prix en baisse depuis 15 mois consécutifs. 

Si les analystes saluent la réactivité de la BPC et sa décision qui vient surprendre le marché par sa substantialité, ils jugent cependant que son impact pourrait être limité sans un coup de pouce fiscal plus conséquent pour pallier les dettes des collectivités locales, et sans de futures mesures pour stimuler la consommation et les salaires.

France : nouvelles fermetures d’usines 

La machine industrielle française semble avoir calé. Entre avril et août, l’Hexagone a perdu plus d’usines qu’elle n’en a gagné : 47 fermetures contre 37 ouvertures. 10 usines en moins sur le territoire, c’est une surprise mal accueillie et un véritable coup dur pour le gouvernement, qui misait sur la réindustrialisation pour stimuler l’économie française. 

La tendance est d’autant plus inquiétante que cette contraction marque une rupture avec les années précédentes. En 2022, 49 nouvelles usines voyaient le jour, et en 2021, 57 sortaient de terre. Mais depuis le début de 2023, seules 18 nouvelles implantations ont été comptabilisées, soit 30 % de moins que l’an dernier. Sur le front de l’emploi industriel, le solde net reste en positif (+10 950 emplois créés au premier semestre), mais il a fondu de 44 % par rapport à l’année dernière. Les chiffres court-termistes n’ont rien annoncé de bon. Pire, entre le 1er juin et le 20 septembre, 1 640 emplois ont été perdus. 

Les raisons de ce ralentissement de la production industrielle ? Une inflation galopante, la hausse des taux, des tensions géopolitiques pas prêtes de se résoudre, et la fin du plan France Relance, mis en œuvre pendant la crise sanitaire et dont un tiers de son budget fut consacré à la réindustrialisation. Enfin, une concurrence rude avec les usines américaines, profitant d’une énergie moins chère et des subventions promises par l’Inflation Reduction Act, continue de faire dérailler le secteur industriel français.

Suisse : leader de la détente monétaire 

La Banque nationale suisse (BNS) frappe encore un grand coup en abaissant son taux d’intérêt de référence de 0,25 points de base, le faisant passer de 1,25 % à 1 %. Avec un total de 75 points de base pour 3 baisses cette année, elle devance la Banque centrale européenne et la Réserve fédérale, et consolide ainsi son statut de maître dans la course à la détente monétaire.  

La BNS, fidèle à son habitude de décisions « solitaires », agit de nouveau indépendamment des autres grandes banques centrales. Malgré ce mouvement décisif, la force de la devise persiste, maintenant l’euro à 0,9470 francs, bien loin d’une dépréciation espérée. Au contraire, le rebond de la monnaie suisse aurait contribué à la modération de la hausse des prix en diminuant le coût des importations, selon les experts de la BNS. Et si le franc venait à voler trop haut, faisant planer le risque de déflation qui pénaliserait les exportateurs, elle se tient prête à intervenir, comme elle le fit lors des crises de 2007 et 2010, en diminuant ses taux pour tenter de freiner l’envolée du franc, actif refuge adoré des marchés. Pour l’instant, la Bourse de Zurich savoure sa belle avance sur ses voisins européens, tout particulièrement l’Hexagone (+9,3 % pour SIX Group contre 1,7 % pour le CAC 40 depuis début 2024).  

Le président Thomas Jordan, sur le départ, laisse une empreinte indélébile sur la BNS par l’effet positif de sa lutte acharnée contre la flambée du franc : un bon de 230 % de la valeur des actions de la Banque sous ses 12 ans de loyaux service, bien au-delà de la moyenne zurichoise. La BNS de Martin Schlegel prévoit maintenant une hausse des prix atteignant respectivement 1,4 % cette année et 0,6 % l’année prochaine, et continue de souligner la nécessité de prochaines baisses de taux pour garder l’inflation sous contrôle. 

Les analyses et les opinions mentionnées dans le présent document représentent le point de vue de (des) l’auteur (s) référencé(s). Elles sont émises à la date indiquée, sont susceptibles de changer et ne sauraient être interprétées comme possédant une quelconque valeur contractuelle. 

Sources :