Bourse : fin d’année négative pour le CAC 40
L’année 2024 s’achève avec un goût amer pour la Bourse de Paris. Tandis que les grandes places boursières européennes s’offrent une fin d’année en vert, à l’instar d’un DAX allemand en tête à +19 %, le CAC 40 fait pâle figure, en recul de 2,49 %. Une exception peu flatteuse, qui reflète des turbulences politiques et économiques pesant lourdement sur l’indice phare français.
La dissolution de l’Assemblée nationale et le gouvernement éphémère de Michel Barnier ont fait nettement grimper la prime de risque sur la marque France en 2024. Les investisseurs étrangers, refroidis par une note souveraine dégradée par Moody’s, appliquent un « malus hexagonal » généralisé. Résultat : les poids lourds du secteur bancaire en pâtissent, et les effets les plus conséquents sont constatés pour le secteur du luxe. Jadis joyau du CAC 40, il est désormais victime d’un retournement de cycle, plombé non seulement par l’instabilité politique mais aussi et surtout par une demande chinoise en berne. D’autres domaines comme l’énergie et l’automobile peinent également, après avoir été rudement concurrencés respectivement par les grands groupes américains et chinois. Seule lumière au bout du tunnel : quelques noms des secteurs de l’industrie, de l’électrique et de la défense, preuve que certaines entreprises françaises gardent le cap malgré la baisse de rythme.
À l’heure où plusieurs grandes entreprises françaises ont opté pour la migration vers d’autres places boursières européennes, le climat des affaires financières en France soulève des questions. Paris, qui a vu son attractivité remise en cause en 2024, est prête à redorer son blason en 2025.
Gaz : les prix européens dépassent le seuil de 50 euros
Au matin du 1er janvier, les pipelines ukrainiens n’ont plus vu passer une seule molécule de gaz russe vers l’Europe. Deux ans et dix mois après le début de la guerre en Ukraine, Volodymyr Zelensky a mis un terme au contrat de transit de gaz russe entre Kiev et Moscou par les canalisations ukrainiennes. Cette rupture, qui expirait le 31 décembre, saluée comme une victoire symbolique et stratégique, soulève aussi des défis énergétiques majeurs pour le Vieux Continent.
Les conséquences sont déjà visibles : le prix du gaz naturel a bondi au-delà de 50 euros le mégawattheure, atteignant son plus haut niveau depuis un an. Tandis que la Pologne applaudit ce nouveau revers pour la Russie, la Slovaquie, toujours dépendante à plus de 80 % du gaz russe, redoute un impact drastique sur son économie. Autriche, Hongrie ou Moldavie vivent aussi cet arrêt avec une pression particulière. À Chisinau, la crise énergétique a obligé la capitale moldave à éteindre prématurément ses lumières de Noël.
Si la Commission européenne se veut rassurante, soulignant des stockages pleins et l’essor des importations de gaz naturel liquéfié (GNL) depuis les États-Unis ou le Qatar, les fractures internes demeurent. Avec encore 19 % des importations européennes issues de Moscou, tous les États membres ne sont pas prêts à tourner définitivement le dos au gaz russe. Le célèbre gazoduc Bratstvo (“Fraternité” en ukrainien), symbole d’une époque où les canalisations étaient unies, laisse ainsi derrière lui des tensions brûlantes.
États-Unis : hausse de l’endettement des ménages
Les banques américaines ont dû radier 46 milliards de dollars de dettes irrécupérables sur les cartes de crédit en 2024, un niveau record depuis 2010. Ce chiffre, en hausse de 50 % en un an, reflète les difficultés grandissantes des ménages face à l’inflation et à la hausse des taux d’intérêt. Pourtant, derrière ces créances qui s’empilent, un certain équilibre persiste.
Un établissement financier américain peut décider d’effacer une dette uniquement si un emprunteur n’a que peu de chances de les rembourser. Fin 2024, ils ont dû radier près de 15 milliards de dollars sur ces crédits, contre 11,1 milliards à la même période en 2023 et 6,4 milliards au troisième trimestre 2022. Utilisée comme mesure de derniers recours, cette mesure affecte disproportionnellement les jeunes ménages et les foyers modestes. Leur taux d’épargne est actuellement à zéro, entièrement balayé par les pressions inflationnistes.
Malgré cela, selon Bloomberg Intelligence, l’endettement global reste gérable : le taux d’utilisation du crédit disponible est faible (23 %) et le ratio dette-revenu reste sous contrôle, à 82 %, juste en dessous du niveau pré-pandémie. De plus, le taux de défaillance des cartes de crédits, ayant atteint un pic à 9,1 % au deuxième trimestre 2024 (contre 4 % en 2022), a légèrement reculé à 8,8 % au troisième trimestre. La Fed (Federal Reserve) nuance également l’urgence de la situation, évoquant une modération des impayés, un marché de l’emploi stable et une progression des revenus des ménages, qui atteignent désormais 21.800 milliards de dollars. Enfin, près de 4 Américains sur 10 s’attendent à être plus à l’aise financièrement en 2025, un optimisme qu’on n’avait pas vu depuis la fin du Covid-19.
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