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Comprendre l’économie et les marchés financiers pour mieux gérer votre épargne.
18.01.23

Les grands enjeux macroéconomiques de 2023

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Mabrouk Chetouane, Head of Global Market Strategy – Natixis Investment Managers Solutions 

En 2023, les banques centrales seront à la manœuvre   

Après une année agitée, marquée par l’incertitude, le paysage financier devrait peu à peu se stabiliser en 2023. Il reviendra aux grandes banques centrales, la Réserve fédérale américaine (Fed) et la Banque centrale européenne (BCE), d’apporter la dose de visibilité requise pour espérer pouvoir « atterrir en douceur ». « Optimistes », les marchés tablent sur l’émergence relativement rapide d’un nouvel équilibre dont ils ont défini les grands contours : un taux directeur stabilisé autour de 5 % pour la Fed et de 3,5 % pour la BCE.  

Mais rappelons-nous. En 2022, les investisseurs ont été exposés à de nombreuses incertitudes : les hausses de prix, tout comme la résistance des économies ont été largement sous-estimées. Et une nouvelle fois, la conviction du marché pourrait se voir infirmer. D’autant que l’espoir d’un prochain assagissement de l’inflation repose essentiellement sur la petite inflexion constatée en fin d’année. Or rien n’assure qu’il s’agisse d’un mouvement structurel. Tout dépendra de l’ampleur de effets de diffusion de la croissance des salaires, qui demeure, pour l’instant, mesurée des deux en particulier en zone euro. Si jamais les rémunérations venaient à s’emballer sous la pression des salariés, une boucle « prix-salaire » pourrait émerger, autoalimentant l’inflation, et motivant une réponse plus musclée des banques centrales. Dans cette hypothèse, où les hausses des salaires dépasseraient celles des prix, les banques n’auraient d’autre choix que de poursuivre les hausses de taux. Le principal taux directeur de la Fed pourrait alors dépasser le seuil de 5,25 %, voire 6 %, et celui de la BCE au-delà de 3,5 %, ce qui provoquerait inévitablement quelques remous sur les marchés.  

Sur le plan de la croissance, les économies occidentales devraient tenir le choc, loin des scénarios de récession un temps évoqués. En Europe, l’arme budgétaire portera l’activité. Les États ont massivement recours, chacun selon ses moyens, aux dépenses publiques afin d’amortir le choc de la crise énergétique auprès des ménages et des entreprises. Aux États-Unis, l’utilisation du budget a été limitée par les équilibres politiques. C’est la consommation, entretenue par les quelque 700 milliards de dollars de réserve d’épargne des particuliers, qui devrait soutenir la croissance. Côté chinois, une année de transition s’annonce. Suite aux vigoureuses protestations de la population, Pékin a totalement relâché l’étau de sa politique zéro Covid. Même si nous pouvons désormais évacuer l’hypothèse d’une réaction drastique de l’État à la première résurgence épidémique, on ne peut en revanche pas écarter le scénario d’un redémarrage sous la forme de « stop and go ». Une remontée de la volatilité sur les marchés, est ainsi à redouter du côté de l’Empire du milieu. Dans ce contexte, aucune réouverture complète et pérenne de l’économie chinoise n’est à attendre avant la seconde partie de l’année 2023. 

Quelle allocation prévoir dans un tel environnement ? Les taux longs continuant à baisser, les obligations devraient tirer leur épingle du jeu à condition que l’épargnant favorise les actifs de duration longue comme les obligations souveraines, les obligations d’entreprises bien notées (Investment grade). Les marchés actions recèlent en revanche davantage d’incertitudes.  

Les analyses et les opinions mentionnées représentent le point de vue de l’auteur. Elles ont été émises entre le 15 et le 28 décembre 2022 et sont susceptibles d’évoluer. Elles ne sauraient être interprétées comme possédant une quelconque valeur contractuelle.