Les Français sont-ils incollables en ISR ? Quelles sont les catégories les plus intéressées par la finance responsable ? Certains résidents de l’Hexagone ont-ils franchi le pas d’un investissement dans un fonds ISR ? Quelles évolutions sur les dernières années ? L’IFOP a mené une vaste étude sur les Français et la finance responsable, entre le 26 au 30 août 2024 auprès d’un échantillon de 1 007 personnes représentatif de la population. Nous revenons sur les résultats de l’enquête dans cet article.
Progression de la connaissance de l’ISR, en particulier chez la Gen Z (population née entre 1997 et 2012)
Les jeunes épargnants sont significativement plus connaisseurs de l’épargne responsable que leurs pairs plus âgés : 1 épargnant de 18 à 24 ans sur 3 connaît bien l’investissement responsable, contre moins de 20 % pour toutes les autres catégories d’âge. 26 % d’entre eux déclarent connaître l'épargne solidaire contre 22 % au total pour toutes les personnes interrogées (+1% par rapport à 2023, +5% par rapport à 2021). Cependant, la palme de connaissance du financement participatif ne revient pas à la génération Z, car ce sont les millenials qui sont le plus au courant de cette façon d’épargner : 32 % pour être exact, pour 24 % des épargnants sondés au total sur l’année (1 point en plus que l’année précédente, et 2 points en plus qu’il y a 3 ans).
Au total en 2024, 18 % des Français ont déclaré connaître l’investissement responsable, soit 1 point de pourcentage de plus qu’en 2023, et 6 de plus qu’en 2021 !
La connaissance de la finance responsable est donc en nette progression ces dernières années. Néanmoins, le contexte politique et économique tendu de 2024 a eu son effet, et a pris le dessus sur l’ISR dans l’épargne. 51 % des personnes sondées ont répondu que les impacts environnementaux et sociaux influent sur leurs décisions de placements, soit une baisse de 8 points de pourcentage par rapport à l’année précédente.
Malgré des baisses de l’ISR dans les portefeuilles des épargnants cette année, ces derniers sont tout de même plus nombreux à avoir réalisé un investissement responsable comparé à la situation il y a 3 ans. En 2024, 10 % des Français ont déjà investi dans un fonds d’investissement responsable, soit 3 points de moins qu’en 2023 (13 %), mais aussi 3 % de plus qu’en 2021.
Comment obtenir de meilleures informations sur l’ISR ?
Les perturbations politiques se font ressentir également dans les sollicitations à investir responsable, avec 13 % sondés ayant répondu qu’on leur avait déjà proposé d'opter pour l’ISR (contre 15 % en 2023) pour leur épargne. Pour cet échantillon relativement faible, la moitié a répondu l’avoir fait. Le conseiller bancaire ou financier conserve sa place d’individu ou l’entité de choix des Français pour les renseigner sur l’ISR, comme en 2023 (68 % des épargnants le privilégiant pour leur décisions).
Les proches, amis et famille (9 %), la presse et médias (6 %), les ONG et associations de consommateurs (6 %), les pouvoirs publics (5 %), les réseaux sociaux (3 %) et l’entreprise (3 %) ne sont toujours pas considérés comme des sources fiables. Parmi les 27 % des sondés ayant entendu parler des labels garantissant une épargne durable (en nette amélioration par rapport aux 21 % de 2021), seuls 9 % d’entre eux (soit 2,4 % des Français) citent l’ISR. Un véritable travail reste donc à faire lorsqu’il s’agit de la démocratisation de ces labels aux yeux du grand public.
Les priorités des français quand il s’agit d’investir responsable
Comme le démontrent les chiffres de méconnaissance de l’ISR en France, ce type de placement est complexe à saisir en raison de la myriade des secteurs qui le composent.
Dans leurs priorités de sujets pour les investissements responsables, les Français ont en 2024 donné la palme au bien-être au travail ex aequo avec la pollution (76 % des épargnants), suivi de près par les droits humains (75 %). Pour rappel, en 2021, les trois premières thématiques étaient la pollution, les droits humains et l’emploi. Ce dernier sujet fait véritablement ressentir l’effet de la crise du Covid-19, ayant eu un impact dévastateur sur le marché du travail, étant donné qu’il a reculé de 6 points en 3 ans.
Ces résultats pourraient laisser supposer qu’aujourd’hui, après être doucement retournés au bureau, les Français sont désormais plus préoccupés par leur santé mentale au travail. Seules les problématiques sociales et environnementales demeurent au sommet du classement, car elles reflètent moins un effet de crise temporaire mais une réaction par rapport à des problèmes sociétaux de long-terme. Nouveauté pour le sondage de 2024 : l’agroécologie et le vieillissement de la population ont été ajoutés à la liste des sujets, récoltant respectivement 68 et 55 points.
L’ISR, plus outil marketing que solution fiable pour les français ?
Pour finir, il est légitime de se demander si l’ISR, au-delà d’être de plus en plus reconnu aux yeux des Français, est un outil d’investissement qui possède un impact tangible.
Pour 75 % des français, les produits d’investissement responsable “constituent surtout un argument marketing sur lequel les banques communiqueront mais qui ne changera rien à l’utilisation concrète qui sera faite de l’épargne”. On note tout de même une amélioration de la perception de l’ISR comme une option pour viser rentabilité financière et finance responsable (67 %, soit 2 points de plus qu’en 2023), ainsi qu’en tant que réel avantage financier par rapport à des produits classiques (51 %, 3 points de plus que l’année dernière).
Environ un tiers des épargnants français trouvent que l’ISR possède un impact positif sur l’environnement et la société. Pour la grande majorité d’entre eux (59 %), cet impact est neutre. Et pour un peu moins d’un français sur dix, les produits d’ISR ont un effet négatif. Un écart générationnel se fait sentir, avec un peu moins d’un tiers des Français de 18 à 24 ans qui pensent que la décision de placer leur épargne dans ce type de produit peut avoir un impact positif, contre une moyenne de 45 % pour le reste des tranches d’âges. Il semblerait que l’espoir de l’ISR repose sur les générations futures !
Source :
https://www.ifop.com/publication/les-francais-et-la-finance-responsable-vague-7/
Les références à un classement, un prix ou un label ne préjugent pas des résultats futurs de ces derniers/du fonds ou du gestionnaire. L’attribution d’une notation, d’un prix ou d’un classement constitue une appréciation et une opinion de l’auteur duquel il émane et peut être différente d’un auteur à l’autre. Pour plus de renseignements : https://www.lelabelisr.fr/
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