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Comprendre l’économie et les marchés financiers pour mieux gérer votre épargne.
25.01.22

Les craintes inflationnistes, quels impacts pour les marchés de taux ?

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Attention secousses possibles sur les marchés obligataires !

Après être sortie des radars pendant des décennies, l’inflation a signé son grand retour sur le devant de la scène en 2021. Qualifiée au départ de transitoire par une majorité d’économistes, la hausse des prix à la consommation paraît désormais s’installer dans le paysage. Pour combien de temps ? Et à quel niveau ? Ces questions cruciales, qui détermineront les choix des banques centrales dans les prochains mois, restent ouvertes. Seule certitude : si l’inflation enclenchait la fameuse boucle auto-entretenue prix-salaire, les banquiers n’auront d’autres choix que d’augmenter leurs taux, ce qui se répercutera immédiatement sur les marchés obligataires.

Chez Ostrum AM, le scénario dominant est celui d’une inflation en forme de cloche : après avoir été réveillée par le Covid, elle atteindrait un point haut aux États-Unis et en Europe fin 2021 avant de redescendre tout au long de 2022. La hausse des prix se maintiendrait toutefois à un niveau élevé, supérieur du moins au seuil fixé par les banques centrales, sans doute autour de 3 %. Dans ce contexte, l’inflation devrait susciter d’importants débats monétaires. En 2020, déjà une vingtaine de banques centrales dont celles du Brésil ou de la Norvège ont décidé de resserrer leur politique. Le mouvement devrait s’accélérer. La visibilité reste toutefois très faible. Et dans ce brouillard, les acteurs agissent par à-coups. Le marché a été ainsi pris à revers ces derniers mois par des décisions inattendues des banques centrales du Canada ou d’Angleterre.

Sur les marchés souverains, il conviendrait alors de valoriser les obligations indexées sur l’inflation, les obligations vertes, mais aussi, avec précaution, les marchés émergents. Côté corporate, les gérants s’éloignent des obligations bien notées, les « investment grade », à la rentabilité très faible, voire même négative pour un tiers de ces entreprises. En revanche, les obligations « high yield », décotées, peuvent être intéressantes. Leur rémunération reste bien sûr modeste mais leur risque est si faible, que la rentabilité se défend. Les analystes misent en effet sur un taux de défaillances d’environ 2 %, dans cette catégorie de titres.

Du côté de DNCA, deux principaux scénarios ont été identifiés. En cas d’inflation durable, provoquant une augmentation des taux, les gérants conseillent d’éviter de se positionner sur des titres de très longue duration. Il faudrait mieux dans cette option favoriser les actions. Dans cet environnement chahuté, l’investisseur doit in fine faire preuve avant tout de flexibilité. Le pire des scénarios côté obligataire restant celui d’une remontée rapide des taux, qui provoquerait un effondrement immédiat de la croissance. Ces aléas se lisent d’ailleurs dans le faible nombre d’acheteurs restés actifs sur les marchés obligataires. Ne restent quasiment plus que les acteurs contraints : en premier lieu, banques centrales et assureurs.

(1) Correspondent aux obligations émises par les emprunteurs qui reçoivent une note allant de AAA à BBB- par les agences de notation, selon l’échelle de Standard & Poor’s. (Source : Marketing Réseaux de Natixis IM).

(2) Obligation dont la notation par les agences de notation est inférieure ou égale à BB+/Ba1/BB+. Elle affiche un risque de défaut de remboursement et un rendement associé supérieurs à ceux des obligations « Investment Grade » (notation supérieure à BB+). (Source : Ostrum).

Propos recueillis entre le 6 et le 7 décembre 2021. 


Les perspectives mentionnées sur ce site sont susceptibles d’évolution et ne constituent pas un engagement ou une garantie de la part de Natixis Investment Managers International. La référence à des valeurs mobilières, des secteurs ou des marchés spécifiques dans le présent document ne constitue en aucun cas un conseil en investissement, une recommandation ou une sollicitation d’achat ou de vente de valeurs mobilières, ou une offre de services.


Les analyses et les opinions mentionnées représentent le point de vue de l’auteur. Elles ont été émises entre le 6 et le 7 décembre 2021et sont susceptibles d’évoluer. Elles ne sauraient être interprétées comme possédant une quelconque valeur contractuelle. 

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Stéphane Déo (Ostrum AM) et Fabien Georges (DNCA).