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Comprendre l’économie et les marchés financiers pour mieux gérer votre épargne.
05.05.23

Les 3 actualités de la semaine du 01.05.2023

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États-Unis : La FED relève ses taux

Si l’économie américaine commence à réagir à la politique monétaire restrictive de la Réserve fédérale américaine, elle a tout de même décidé de relever ses taux, pour la dixième fois consécutive. Une réponse à l’inflation qui reste toujours forte dans le pays avec en parallèle une crise bancaire.

L’inflation, démarré après la période de crise sanitaire, se poursuit et entraîne une inflation sous-jacente forte qui contraint la FED a prendre cette décision. Elle avait pourtant émis l’hypothèse d’une pause dans sa politique de remontée des taux à partir du printemps, une idée qui semble désormais écartée.

Le principal taux directeur de la FED se situe donc dans une fourchette de 5 % à 5,25 %, son plus haut niveau depuis 2006. Les responsables de la FED précisent par ailleurs qu’ils observeront les effets des augmentations successives sur l’économie réelle, pour déterminer d’une nouvelle augmentation, laissant entrevoir un possible assouplissement sur une économie qui subit déjà ces hausses de taux. Les principales conséquences de ce ralentissement sont expliquées par la faiblesse des crédits, devenu plus cher en raison de cette hausse.

Les économistes anticipent de ce fait une potentielle récession, qu’ils attendent plus forte que dans les prévisions effectuées jusqu’ici. “Ramener l’inflation américaine vers sa cible de 2 % sera un effort long et difficile mais nécessaire […] car ses conséquences sont encore plus néfastes pour l’économie” d’après Jerome Powell, Président de la FED.

Du côté de l’Europe, la BCE relève à nouveau ses taux directeurs d’un quart de point de pourcentage, face aux perspectives d’une inflation persistante et trop élevée pour encore quelques temps. Ainsi les taux d’intérêt de la BCE se situent dans une fourchette comprise entre 3,25 et 4%. Leur niveau le plus haut depuis octobre 2008, après avoir déjà subi six hausses consécutives entre 0,50 et 0,75 point depuis juillet.

Menace sur le taux de croissance en France

Coup dur pour le moral des ménages et l’activité économique en France. L’inflation s’est encore accentuée au mois d’avril et affiche 5,9% sur un an. Même si le pays réussit à maintenir une croissance positive, elle reste extrêmement basse et cette tendance pourrait bien se confirmer pour les mois à venir qui s’annoncent compliqués. Les économistes prévoient en effet que les effets du resserrement monétaire vont se faire sentir à partir du deuxième semestre.

La hausse des taux d’intérêt va avoir des conséquences sur la consommation des ménages, leurs achats immobiliers et l’investissement des entreprises. Et par conséquent, la croissance reculera pendant que le taux de chômage devrait, de son côté, légèrement remonter. De là, deux hypothèses sont envisageables : la croissance pourrait repartir à la hausse au cours de la deuxième moitié de l’année ou, au contraire, l’activité pourrait afficher un repli pendant au moins un trimestre supplémentaire.

Mais, en tout état de cause, c’est l’évolution de la consommation des ménages, principal moteur de la croissance en France, qui fera la différence. Si les Français réduisent leur taux d’épargne pour dépenser, l’activité pourrait reprendre des couleurs et augmenter de 0,3% au cours des troisième et quatrième trimestres 2023. En revanche, si la consommation se maintient en baisse et que la confiance des Français ne se redresse pas, il faudrait alors envisager un scénario de crise.

Rachat de la First Republic Bank par JP Morgan

Nouveau rebondissement sur le marché bancaire américain. La récente faillite de la SVB a marqué les esprits, à raison. Après avoir perdu 97 % de sa valeur en Bourse, la First Republic Bank a fait faillite et a été saisie par le régulateur. Ses actifs ont été revendus dans la foulée à JP Morgan, numéro un du secteur et première banque américaine par la taille des actifs. Une transaction qui s’élève à 173 milliards de dollars de prêts, 30 milliards de dollars de titres et 92 milliards de dollars de dépôts. Les dettes de la First Republic Bank seront partagées sur d’autres produits.

Il s’agit donc de la deuxième plus grande faillite bancaire de l’histoire des Etats-Unis, faisant de First Republic Bank, le troisième établissement bancaire à faire faillite en moins de deux mois. Une surprise au regard de la soudaineté de cette faillite qui n’aura pris que 4 jours. D’après JP Morgan, sa solidité financière et son modèle économique lui ont permis d’acquérir l’établissement en minimisant les coûts pour le Fonds d’assurance dépôt.

La nouveauté dans ce dossier réside dans l’exception autorisée par le régulateur du rachat d’un concurrent par une banque détenant déjà plus de 10 % des dépôts américains, afin de limiter la concentration. Face à l’urgence, le Gouvernement aurait sollicité l’intervention des grandes banques. Une opération qui devrait générer par ailleurs un gain de 2,6 milliards d’euros.

Ce que révèle cette actualité, c’est le niveau de vulnérabilité de certaines banques et de leur modèle, qui aurait été sous-estimé. La fuite des dépôts provoquée par la mauvaise gestion de SVB a contaminé First Republic qui a été amenée à emprunter à prix fort pour honorer les retraits de ses clients tout en enregistrant des pertes dans un contexte de hausse des taux d’intérêt qui dégrade la valeur de ses actifs. Une vulnérabilité reconnue par la FED.

Les analyses et les opinions mentionnées dans le présent document représentent le point de vue de (des) l’auteur (s) référencé(s). Elles sont émises à la date indiquée, sont susceptibles de changer et ne sauraient être interprétées comme possédant une quelconque valeur contractuelle.  

Sources :