Ces derniers mois, les géants de la technologie semblent de plus en plus s’intéresser au métavers. Facebook a annoncé la semaine dernière investir près de $10 milliards (€8.6 milliards) dans ce domaine cette année et recruter une équipe dédiée de plus de 10 000 personnes d’ici 2026 ; et la société vient même d’annoncer qu’elle allait changer de nom : Facebook va désormais s’appeler “Meta”. Selon Bloomberg, le métavers représente un marché potentiel colossal, pouvant atteindre $800 milliards de dollars en 2024. Ainsi, on peut se demander quelles opportunités le métavers peut créer en termes d’investissement.
Qu’est-ce que le métavers ?
Le métavers – contraction de meta (au-delà) et de verse (univers) – désigne un monde virtuel fictif, complètement immersif dans lequel les individus évoluent sous forme d’avatar (représentation informatique d’un individu sur internet) ou d’hologramme. Dans ce monde numérique parallèle, on pourrait danser, rencontrer des amis à l’autre bout du monde, mais aussi travailler, consommer et investir. Le métavers constitue le prochain grand saut technologique vers l’internet du futur.
Quelles applications concrètes ?
Aujourd’hui, le métavers en est encore à ses débuts. Les principales applications sont dans les jeux vidéo et les réseaux sociaux. En août 2021, un concert de la chanteuse Américaine Ariana Grande a été organisé sur Fortnite (un jeux vidéo très populaire), et celle-ci est apparue sous forme d’avatar. Au-delà de ces quelques applications actuelles, demain, le métavers devrait devenir une réelle opportunité pour les entreprises.
Citons à titre d’exemple Nvidia (une entreprise de processeurs et cartes graphiques), qui offre déjà une solution métavers sous le nom de Omniverse que certains fabricants d’équipement automobile utilisent pour développer la voiture autonome plus rapidement. Nvidia collabore également avec BMW afin de créer un “jumeau numérique” de l’usine de Ratisbonne en Allemagne : il s’agira d’expérimenter de nouveaux flux de travail avant de les appliquer au sein de l’usine. Il est à noter que le métavers ne pourra jamais se substituer à la vie réelle. En effet, c’est un monde sans aléas, sans catastrophe naturelle, accident, ni maladie. Sauf si les développeurs créent de toutes pièces ces aléas, qui perdent quoiqu’il arrive leur côté aléatoire.
Quelles implications en termes de cybersécurité ?
La sécurité sera la pierre angulaire du métavers.
Comme dans le monde réel, ou dans le monde digital tel qu’il est aujourd’hui, les risques de vol ou de fraude à l’identité, aussi bien des personnes physiques, des avatars que des entreprises, sont bel et bien présents. Et par conséquent les besoins en sécurité sont colossaux. Dans le métavers, les achats se feront grâce à la technologie NFT (Non Fungible Tokens) : il s’agit de certificats numériques basés sur la “blockchain” (un registre partagé pour l’enregistrement des transactions et la transmission d’informations) qui assureront l’origine et l’unicité du “bien” qui sera acheté dans le métavers. On peut d’ores et déjà accéder à une “marketplace” (une plateforme qui met en relation des acheteurs et des vendeurs sur Internet) de NFTs, telle que OpenSea, la plus grande place de marché de NFTs ; toutes les transactions et les données y sont extrêmement sécurisées. La sécurité est un élément absolument indispensable pour que ce modèle de transactions se développe. Il en va de même pour les plateformes d’échanges de cryptomonnaies (des monnaies numériques utilisées sur Internet et indépendante des banques commerciales ou des banques centrales).
Pour attirer des investisseurs et des utilisateurs de cryptomonnaies, ces plateformes doivent être sans faille, tout comme les cryptowallets, utilisés pour conserver ces monnaies numériques. La sécurité sera la pierre angulaire du métavers. Dans ses travaux sur la hiérarchisation des besoins de l’homme, l’économiste Maslow nous expliquait que la sécurité arrivait en 2ème position après les besoins physiologiques. Mais dans un monde où manger, boire et se mettre à l’abri des intempéries n’a plus d’importance, la sécurité devient la priorité numéro un !
Sources :
- Thematics Asset Management Spotlight du 29 octobre 2021
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