Inflation : la France face à une précarité alimentaire sans précédent
C’est du jamais vu depuis 1980 : Les achats alimentaires des Français ont diminué de 11,4 % en volume entre fin 2021 et mi-2023. Les ménages changent leurs habitudes de consommation en optant pour des produits moins chers et en privilégiant les achats de proximité. Les classes moyennes ont été particulièrement touchées par cette hausse des prix, obligeant certains ménages à sauter des repas et à ajuster leur budget. La précarité alimentaire a également augmenté parmi les plus vulnérables financièrement, avec une demande d’aide en augmentation.
En cause : la hausse des prix qui a un impact sur la façon dont les Français achètent de la nourriture. L’inflation est revenue brusquement il y a environ deux ans, touchant d’abord l’énergie avant de toucher les produits alimentaires. Entre fin 2021 et mi-2023, les étiquettes des produits ont augmenté de 18,4 %. Les ménages ont réagi à cette augmentation en limitant leurs dépenses alimentaires, avec une croissance de seulement 4,2 % sur dix-huit mois. Une étude de Nielsen montre qu’un tiers des Français limitent leurs achats de produits essentiels, réduisant la taille de leurs paniers et faisant des courses plus fréquentes.
Le gouvernement tente de résoudre ce problème, mais les solutions sont difficiles à trouver en raison de l’hétérogénéité des situations économiques. Les tentatives de création d’un chèque alimentaire national ont été abandonnées au profit d’expérimentations locales. La création d’un panier anti-inflation commun à tous les distributeurs a également échoué. Certains prix commencent à baisser, mais les fabricants sont lents à répercuter la baisse des matières premières. En résumé, la hausse des prix affecte profondément les habitudes alimentaires des Français, avec des changements dans les modes d’achat et une préoccupation croissante pour la précarité alimentaire.
Les prix de l’énergie remontent en France
Pour le quatrième mois consécutif en juillet, l’inflation en France a ralenti. Ce qui signifie que la hausse des prix a peut-être atteint son pic au premier semestre, comme l’avaient prédit de nombreux économistes. Cependant, certains experts craignent une éventuelle surprise en raison de l’évolution récente des marchés pétroliers. Les prix du pétrole, par exemple, ont augmenté de 16 % depuis début juillet, ce qui pourrait avoir un impact sur les prix à la pompe et sur les factures d’électricité.
Les prix à la pompe ont déjà augmenté, affectant les automobilistes pendant les vacances. L’augmentation des prix de l’électricité et du pétrole pourrait ajouter environ 0,5 point à l’inflation globale par rapport à juillet. L’énergie pèse 8,6 % dans l’indice des prix à la consommation, calculé par l’Insee. Cependant, il est peu probable que le gouvernement introduise de nouvelles mesures tarifaires pour contrer la hausse des prix de l’énergie en raison de contraintes budgétaires.
Les experts restent prudents en raison des divergences dans les augmentations de salaires et de leur impact sur l’inflation. Certains estiment que les hausses salariales dépasseront l’inflation jusqu’en 2024, ce qui pourrait pousser les entreprises à augmenter les prix. Cependant, dans l’ensemble, les experts prévoient toujours une baisse de l’inflation au cours de la seconde moitié de l’année, avec une possibilité que le reflux soit plus rapide que prévu.
Chine : chômage, crise immobilière, les difficultés se précisent
Les difficultés de l’économie chinoise continuent de se préciser, le gouvernement ne réagit pas. Le 15 août, plusieurs chiffres ont été publiés dont le principal indicateur de la consommation des ménages, qui ne progresse que de 2,5 % en juillet contre 3,1 % en juin, alors que le pays attendait une reprise de la consommation à hauteur de 3,6 %. Du côté de la production industrielle, le ralentissement est aussi au menu, avec + 3,7 % contre les 4 % attendus. L’investissement en capital fixe est, quant à lui, à son rythme de croissance le plus faible depuis 2020.
En revanche, l’indicateur le plus révélateur est celui du chômage, qui augmente légèrement par rapport au mois de juin pour atteindre 5,3 %. C’est le chômage des jeunes qui suscitait le plus d’interrogations, il atteignait 21,3 % au mois de juin, impossible de le connaître au mois de juillet : le gouvernement a tout simplement suspendu la publication de cet indicateur de son communiqué, accentuant le malaise. La sortie de la politique zéro COVID ne porterait pas ses fruits. Une difficulté accentuée par l’arrivée d’une nouvelle génération sur le marché du travail. Cette décision a été justifiée par un besoin d’ajuster les données sur l’emploi et est mal accueillie par les jeunes chinois.
Du côté de l’immobilier, la crise pèse lourdement sur l’économie du pays. La chute du secteur immobilier pourrait contribuer à tirer l’économie vers le bas. Un géant du secteur immobilier risque le défaut de paiement sur de nombreux emprunts, faisant craindre un risque de contagion dans le secteur bancaire. En parallèle, la banque centrale chinoise baisse ses taux pour soutenir l’économie, la deuxième fois en trois mois. Les autorités tentent ainsi de stimuler l’économie dans l’espoir d’une reprise et se veulent rassurantes auprès des gouvernements occidentaux.
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Sources :
- Inflation : chute sans précédent des achats alimentaires des Français | Les Echos
- Inflation : la remontée des prix de l’énergie, nouveau facteur de risque | Les Echo
- La Chine peine à endiguer le chômage chez les jeunes qui atteint un niveau record I La Tribune
- Pourquoi la crise de l’immobilier menace le système financier chinois | Les Echos