Les trois actualités macroéconomiques de la semaine
La BCE augmente ses taux de 75 points de base.
Le conseil des gouverneurs de la BCE, composé de 25 membres, remonte les taux de cette dernière de 75 points de base, augmentant le taux de dépôt à 1,5 % – une première depuis 2009 – et celui de refinancement à 2 %. Ce nouveau durcissement de la politique monétaire européenne fait écho à la publication des chiffres de l’inflation de septembre, 9,9 % sur l’année dans la zone euro. Or, c’est cette dernière que les banquiers centraux essaient tant bien que mal d’enrayer.
Elle a notamment annoncé deux mesures principales. La première concerne les taux des TLTRO – ces mécanismes incitatifs pour que les banques continuent de prêter aux ménages et aux entreprises en leur faisant profiter de taux nuls, voire négatifs – afin qu’ils deviennent moins favorables. La seconde, quant à elle, concerne les réserves obligatoires des banques : c’est le taux de dépôt, plus faible que celui de refinancement, qui s’appliquera dorénavant.
Mais concrètement, quelles réactions la BCE veut-elle obtenir ? Selon Les Echos, l’objectif principal est d’éviter que l’argent prêté aux banques commerciales avec des taux négatifs soit placé à la BCE et rémunéré au taux d’1,5 %. Plus largement, c’est un mécanisme d’incitation au remboursement anticipé des TLTRO des banques.
Record historique pour le déficit budgétaire de la Chine
Bloomberg a annoncé que le déficit budgétaire de la Chine sur les neuf premiers mois de l’année 2022 s’élevait à 980 milliards de dollars, un record historique. Selon Le Figaro, « entre janvier et septembre, le déficit était de 7.160 milliards de yuans, selon l’analyse portant sur les données diffusées mardi par le ministère chinois des Finances, presque le triple par rapport à celui de la même période l’an dernier (2.600 milliards). »
La Chine se retrouve face à des difficultés majeures en ce qui concerne le secteur de l’immobilier, qui représente 30 % du PIB, mais qui reste très endetté, que ce soit du côté des ménages comme du côté des promoteurs. En effet, il représente près de 70 % du patrimoine des ménages et, très souvent, ces derniers achètent le bien avant même qu’il ne soit construit. Cependant depuis quelques mois, les chantiers sont à l’arrêt. Les acheteurs ne pouvant jouir de leur bien, ont alors décidé de ne plus rembourser leur prêt. À cela, ajoutons la politique 0 Covid mise en place par le gouvernement chinois qui affecte la consommation des ménages : entre confinements à répétitions et restrictions sur les déplacements, la reprise d’une dynamique économique franche devra encore se faire attendre.
Les chiffres de la croissance ne sont, eux aussi, pas très optimistes : Pékin s’était fixé un objectif de +5,5 % pour cette année, mais cela paraît difficilement réalisable. Elle avait connu un sursaut au troisième trimestre en atteignant 3,9 % sur un an selon les chiffres officiels parus cette semaine, juste après l’annonce de la reconduction au pouvoir de Xi Jinping.
Des résultats trimestriels contrastés à Wall Street
Cette semaine à Wall Street, les 165 sociétés du S&P 500, qui représentent près de 45 % de ses bénéfices, ont annoncé leurs résultats trimestriels. Les prévisions des experts étaient pessimistes, pourtant, les chiffres semblent plus contrastés.
De grands noms américains ont surpris favorablement, affichant des comptes supérieurs aux prévisions de différents analystes. Les grandes entreprises américaines de la Tech ont quant à elles déçu avec des prévisions de chiffres d’affaires en baisse et un ralentissement des ventes pour la période des fêtes. Ainsi, le S&P a perdu 0,6 % et le Nasdaq 1,6 %. Cela a également eu des conséquences sur les marchés asiatiques qui ont, dans la foulée, enregistré une baisse : le Hang Sheng a abandonné 3 % alors que le CSI 300 chinois diminuait de 2 %.
En parallèle, le PIB américain a augmenté de 2,6 % annuel entre juillet et septembre, et les inscriptions au chômage ont quelque peu progressé à la fin du mois d’octobre. Tous ces résultats auront forcément une incidence sur les décisions prises par la Fed concernant le resserrement – ou non – de la politique monétaire des Etats-Unis. La réponse dans quelques jours !
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Sources :
- https://www.lesechos.fr/finance-marches/marches-financiers/la-bce-releve-ses-taux-a-leur-plus-haut-niveau-depuis-2009-1873547
- Les « méga-cap » américaines globalement décevantes, le Cac 40 à nouveau fragilisé, Morning meeting – Investir-Les Echos Bourse
- https://www.lefigaro.fr/flash-eco/chine-le-deficit-budgetaire-a-un-niveau-record-sur-neuf-mois-20221026