Les trois actualités macroéconomiques de la semaine
Les États-Unis perdent leur précieux triple A
Ce n’était plus arrivé depuis dix ans : l’agence de notation financière Fitch a dégradé la note de crédit des États-Unis, passant de AAA à AA + en raison des impasses politiques sur le plafond de la dette et des résolutions de dernière minute qui ont érodé la confiance dans la gestion budgétaire du pays. Cette décision a suscité une réaction négative de la Maison Blanche, qui conteste cette dégradation et met en avant les performances économiques sous l’administration Biden.
Fitch a souligné une nette dégradation des finances publiques avec un déficit budgétaire attendu à 6,3 % du PIB cette année. Malgré une croissance meilleure que prévue au deuxième trimestre, l’agence prévoit une légère récession en fin d’année et pointe les risques pour les années à venir. La croissance annuelle du PIB réel des États-Unis devrait ralentir à 1,2 % cette année, contre 2,1 % en 2022, avec une croissance globale de seulement 0,5 % en 2024.
La décision de Fitch est perçue comme un signal d’alarme par certains experts qui appellent à remédier au problème budgétaire à long terme du pays. Le mur de la dette, qui atteint déjà l’intégralité du PIB, pourrait s’élever encore davantage sous l’effet de la hausse des taux d’intérêt. Toutefois, le débat sur une trajectoire de baisse des dépenses publiques ne semble pas mobiliser actuellement le Congrès.
CAC 40 : la bourse de Paris recule
Mercredi, l’indice principal CAC 40 a baissé de 93,24 points à 7 312,84 points, suite à une perte de 1,22% la veille. Cette baisse a été influencée par des indicateurs économiques inquiétants de Chine et des États-Unis.
La Bourse de Paris a continué à reculer après que l’agence de notation financière Fitch Ratings a dégradé la note des États-Unis de AAA à AA+, pour la première fois depuis 2011, en raison des crises politiques liées au budget et à la dette.
Récemment, les marchés boursiers ont connu une période favorable, mais maintenant, ils font une pause après un début d’année exceptionnel. Cependant, le niveau élevé de valorisation des actions rend le marché plus sensible aux nouvelles extérieures. Bien que la dégradation de la notation des États-Unis n’ait pas été le facteur direct de la baisse du jour, elle ajoute de l’anxiété car le marché réévalue ses attentes pour le reste de l’année.
Nouveau repli de l’activité manufacturière en Chine
En Chine, l’indice des directeurs d’achat (PMI), qui mesure la santé de l’industrie chinoise et qui reflète l’état du monde industriel, est tombé à 49,3 points en juillet, indiquant une contraction de l’activité manufacturière. Même si ce chiffre demeure légèrement supérieur aux prévisions des analystes, il reste en deçà de la barre des 50, démontrant une détérioration continue. Cette baisse contraste avec le niveau record de 52,6 points atteint au mois de février dernier, avant que la reprise post-Covid ne stagne.
En réponse à ces défis, le gouvernement chinois a annoncé de nombreuses mesures visant à stimuler la consommation, notamment dans les secteurs du logement, de la culture, du tourisme et de la consommation verte. Malgré la levée des restrictions anti-Covid qui est intervenue au mois de décembre 2022, l’économie chinoise peine à retrouver son élan. Le secteur immobilier, qui est habituellement un moteur de croissance, souffre du surendettement, tandis que, de son côté, la demande en biens chinois est affectée par l’incertitude du marché du travail et le ralentissement économique mondial. Sans compter que le taux de chômage chez les jeunes n’a jamais été aussi élevé.
L’objectif de croissance fixé par le gouvernement pour cette année est d’environ 5 %, l’un des taux les plus faibles constaté depuis des décennies. Les autorités chinoises font face à de nouvelles difficultés et cherchent à renforcer divers secteurs pour redynamiser l’économie du pays.
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