Actualité 26.08.22

Les trois actualités macroéconomiques de la semaine

Risques de récession en Europe

La récession n’est plus un scénario hypothétique, mais bien un phénomène à envisager pour cette fin d’année en France et en Europe. Selon Les Echos : « les indices publiés mardi par S&P Global relatifs aux perceptions des directeurs d’achats des grandes entreprises durant le mois d’août témoignent d’un nouveau recul de l’activité dans la zone euro. » Son indice PMI global a encore diminué ce mois-ci pour atteindre 49,2, conséquence de la chute de l’activité des économies française et allemande. Rappelons que l’activité est considérée en repli quand l’indice passe en deçà de 50 points et en augmentation quand il repasse au-dessus.

La question du gaz russe est primordiale ici puisque l’Europe reste autonome avec 80% de ses stocks remplis à ce jour. La question du réapprovisionnement, à la fin de l’hiver, nous force à envisager une récession principalement liée à la problématique énergétique. Cela ne sera perceptible qu’à la fin de l’hiver, mais certaines entreprises décident dès à présent de ralentir voire arrêter leur production à cause des coûts trop élevés de l’énergie. 

La seconde variable à prendre en compte est le pouvoir d’achat : la récession peut aussi être la conséquence de la chute de la consommation des ménages. Les politiques européennes diffèrent largement de celles des Etats Unis ou du Royaume Uni. Elles visent à accompagner les ménages et stabiliser leur pouvoir d’achat, mais engendrent des déficits publics extrêmement importants. Ces déficits se creusent encore davantage avec l’augmentation des taux d’intérêts des banques centrales, mis en place pour lutter contre l’inflation. 

L’euro chute sous la parité face au dollar pour la deuxième fois cette année

Le lundi 22 août 2022, l’euro est repassé sous la barre de la parité avec son équivalent américain, ne valant plus que 0,9941 dollar. C’est la deuxième fois que cela se produit cette année, le même phénomène s’étant déroulé mi-juillet – une situation inédite depuis le 26 octobre 2000.

Ceci est d’abord dû aux différentes orientations politiques des banques centrales, la Fed et la BCE. Selon Patrick Artus, conseiller économique de la banque Natixis interrogé par Le Figaro, « La politique économique est clairement restrictive aux États-Unis (hausse assez rapide des taux d’intérêt et réduction forte du déficit public) alors qu’elle reste expansionniste dans la zone euro ». Il faut rajouter à cela le fait que l’Europe est plus particulièrement touchée par la crise en Ukraine, et que l’annonce de la fermeture pour maintenance du gazoduc Nord Stream 1 – qui fournit l’essentiel du gaz russe à l’Europe – a ravivé la peur de pénurie et a augmenté les cours du gaz naturel en Europe. 

Mais l’euro n’est pas la seule monnaie dans la tourmente. Le Royaume Uni, affaibli par la crise du Coronavirus, le conflit en Ukraine et le Brexit, voit la livre sterling passer à 1,1764 dollar. Elle est à son plus bas depuis le début de 2020 et son inflation est la plus haute des pays du G7, alors que la Banque d’Angleterre a remonté ses taux à chaque réunion depuis la fin de 2021.

Des dividendes exceptionnels pour les actionnaires des grandes entreprises

Selon les données collectées par le gérant d’actifs Janus Henderson, les dividendes versés par les grandes entreprises à leurs actionnaires ont battu un record cette année. Dans le monde, c’est près de 544 milliards de dollars versés ; en France, ce chiffre s’élève à 44 milliards. Ces dividendes ont grimpé de 11,3% sur un an à l’échelle mondiale et sont issus de profits réalisés en 2021. Mais pour la France, cette croissance est exceptionnelle puisqu’elle atteint les 33% sur un an. 

Ben Lofthouse explique dans Les Echos que « les entreprises fixent leur politique de dividende en se basant sur leurs perspectives de rentabilité sur le long terme ». Ainsi, des dividendes élevés sont le reflet d’entreprises qui se portent bien. L’importance de ces dividendes reste cependant exceptionnelle puisqu’elle est relative à la reprise post-pandémique et aux tensions du secteur des matières premières. 

En France, BNP Paribas est la première entreprise au classement mondial (sixième), avec 4,8 milliards de dollars versés. En Allemagne, ce sont les sociétés automobiles qui mènent la danse avec des entreprises telles que BMW et Mercedes Benz qui ont plus que triplé leurs versements. Enfin, les sociétés pétrolières restent dans le haut du classement même si elles anticipent sur le long terme un ralentissement de leur croissance et donc une baisse des dividendes versés. 

Sources :

Les analyses et les opinions mentionnées dans le présent document représentent le point de vue de (des) l’auteur (s) référencé(s). Elles sont émises à la date indiquée, sont susceptibles de changer et ne sauraient être interprétées comme possédant une quelconque valeur contractuelle. 

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