Les trois actualités macroéconomiques de la semaine
Forte augmentation des défaillances d’entreprises en France
Selon une étude du cabinet Altares, le nombre de défaillances d’entreprises françaises a connu une forte augmentation. Avec 13 266 procédures ouvertes entre le 1er avril et le 30 juin 2023, cette hausse représente 35% de plus par rapport au deuxième trimestre 2022 et dépasse désormais largement les niveaux d’avant la crise.
Certains secteurs d’activités sont particulièrement touchés, notamment ceux en lien direct avec les consommateurs, comme le prêt-à-porter, l’hygiène et la coiffure. Le secteur du bâtiment, de son côté, parvient à se maintenir encore en dessous des seuils d’avant la pandémie.
L’Ile-de-France, qui avait résisté jusqu’au premier trimestre, enregistre désormais des niveaux de défaillances jamais observés depuis 2016, une période marquée par les crises financières et européennes.
Les activités destinées aux consommateurs sont les plus durement touchées : restauration rapide, alimentation générale, réparation et vente de véhicules. Plus de 90% des procédures concernent des TPE, dont les trois quarts sont immédiatement liquidées. Plus de 1 100 PME et ETI ont également fait défaut, un phénomène sans précédent depuis plus de dix ans.
Accélération de la croissance en Chine
Malgré une conjoncture difficile, l’Empire du Milieu a enregistré une croissance économique de 6,3% au deuxième trimestre. La levée des restrictions sanitaires a contribué à une hausse de 4,5% du PIB au premier trimestre,et pourtant la reprise post-Covid montre des signes d’essoufflement, notamment dans certains secteurs, et le taux de chômage des Chinois de 16 à 24 ans a atteint un nouveau record en juin, s’élevant à 21,3%. Les ventes au détail ont également ralenti en juin, alors que la production industrielle a progressé.
Malgré ces indicateurs décevants, la consommation reste un moteur de la reprise en Chine, en particulier dans des secteurs tels que les services et le tourisme où la reprise a été particulièrement forte. Cependant, les dépenses restent plus faibles qu’avant la pandémie. La croissance de la production industrielle a été de 4,4% en juin, ce qui est supérieur aux attentes des analystes. Au deuxième trimestre, le chiffre du PIB a bénéficié de l’effet de comparaison avec la faible croissance de l’année précédente, mais par rapport au trimestre précédent, la croissance chinoise n’a augmenté que de 0,8%.
Le chiffre officiel de la croissance en Chine est scruté de près en raison de l’importance de la deuxième économie mondiale. Le gouvernement chinois vise une croissance d’environ 5% cette année, mais le Premier ministre a fait une mise en garde : dans la situation actuelle, cet objectif pourrait être difficile à atteindre.
L’euro atteint un nouveau record
Bonne nouvelle pour les touristes européens en vacances à l’étranger : l’euro a atteint un nouveau record avec son taux de change moyen. En pratique, cela signifie qu’ils auront davantage de pouvoir d’achat. Cette hausse de la monnaie unique européenne est en partie due à la faiblesse du dollar, qui a récemment perdu de la valeur.
Mais, il existe un revers de la médaille à cette hausse, et cette augmentation peut être préjudiciable aux exportateurs européens. Leurs produits deviennent, de ce fait, moins compétitifs sur le marché international.
Mais, même si l’euro est fort, les perspectives économiques de la zone euro ne justifient pas cette vigueur. La récession possible en Allemagne et la faible activité en France augurent d’une année difficile en Europe. Normalement, lorsqu’une économie subit un choc, sa monnaie baisse pour compenser, mais cela ne se produit pas actuellement. Les hausses prévues des taux d’intérêt par la Banque centrale européenne (BCE) vont renforcer l’euro, ce qui pourrait entraîner une baisse de l’inflation, mais aussi augmenter les risques de récession. Ainsi, un euro fort peut être synonyme de faiblesse économique.
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