Actualité 23.12.22

Les trois actualités macroéconomiques de la semaine

L’Europe renforce son engagement pour le climat et réforme le marché du carbone.  

Il aura fallu 30 heures de travail au législateur européen pour aboutir à une réforme de son volet “green deal” et le principe du pollueur-payeur. L’Union européenne s’engage dans une nouvelle étape dans la lutte contre les émissions de gaz à effet de serre et pour le climat.  

L’UE réaffirme donc ses objectifs de réduction des émissions de carbone et vise une baisse de 50 % d’ici à 2030, par rapport au niveau de 1990, et souhaite atteindre le niveau 0 en 2050. Le principe consiste en la suppression des droits gratuits à polluer, en visant notamment les émissions liées aux importations des secteurs polluants (acier, ciment, engrais, aluminium, hydrogène et électricité). Une mesure qui devrait également rééquilibrer la concurrence en faveur des économies européennes.  

Bien qu’historique, cet accord suscite quelques oppositions. Il y a ceux qui dénoncent un manque d’ambition dans le calendrier de mise en œuvre de ces mesures et la politique de réduction progressive des quotas de CO2 accordés aux entreprises. D’un autre côté, les industries exportant vers des pays tiers n’utilisant pas de tarification carbone critiquent la délivrance de quotas gratuits conditionnés par des investissements verts. C’est enfin l’extension de ce principe au chauffage des bâtiments et aux transports routiers, maritimes et aériens qui a fait craindre aux parlementaires qu’une charge économique supplémentaire reposerait sur les ménages, déjà sous pression dans un contexte inflationniste. De ce côté, quelques incertitudes demeurent.  

La situation économique chinoise suscite l’inquiétude de la Banque mondiale. 

Après quelques remous politiques face à sa gestion de la crise COVID, la Chine est à nouveau au centre de toutes les attentions. Entre un fort rebond épidémique et un marché de l’immobilier sur la sellette, sur fond de contexte géopolitique en tension, les perspectives annoncées par la Banque mondiale sont nuancées.  

Loin des 5,5 % de prévision de croissance annoncés par la Chine en 2022, la banque mondiale se veut bien plus prudente et anticipe une croissance du PIB à hauteur de + 2,7 % en 2022. Elle anticipe une croissance de 4,3 % en 2023, une conjecture moins optimiste que celle dressée au mois de juin 2022 (4,3 % en 2022 puis 8,1 % en 2023). Les prévisions de croissances tiennent compte des risques de chocs qui sont importants sur le territoire chinois, sur cet aspect, la situation sanitaire semble fortement dégradée malgré les signaux optimistes envoyés par le Gouvernement. De nouvelles restrictions pourraient être envisagées en Chine, s’ajoutant au ralentissement de la consommation qui laissent craindre un scénario sombre pour l’économie chinoise.  

Stupéfaction des marchés avec la hausse des taux de la Banque du Japon 

Le Japon est un des seuls pays touchés par la crise inflationniste qui s’engageait dans la réflexion inverse de celles de la Fed ou de la BCE : pas de resserrement monétaire. Avec une croissance faible, l’inflation et des salaires qui n’augmentent que très peu, l’État, surendetté, avait misé sur les interventions sur le marché de change. L’opération consistait en un rachat des yens sur les marchés financiers et une revente des devises étrangères. Dans quel but ? La rareté de la monnaie nippone sur le marché international augmenterait donc sa valeur. 

Cependant, ce mardi, Harushiko Kuroda a décidé d’enclencher les prémices d’un resserrement monétaire, en annonçant que la Banque du Japon allait laisser le rendement de ses obligations à dix ans atteindre 0,5 %. Suite à cette annonce, les marchés se sont enflammés, le dollar perdant 3 % face au yen et la plupart des Bourses d’Asie plongeant dans le rouge.  

Même si cette mesure peut paraître anecdotique par rapport à celles prises par la BCE ou la Fed, elle est, selon Naohiko Baba, chef économiste de Goldman Sachs à Tokyo, « une surprise majeure car nous pensions qu’un éventuel élargissement de cette bande de fluctuation ne serait effectué sous la nouvelle direction de la BoJ qu’après le printemps prochain », période qui sonnera la fin du mandat d’Haruhiko Kuroda. Pour les analystes internationaux, en revanche, elle est le signe d’un début de resserrement monétaire du Japon, preuve qu’il est difficile de maintenir sa monnaie à flot lorsque l’on est en décalage avec les autres économies du monde.  

Les analyses et les opinions mentionnées dans le présent document représentent le point de vue de (des) l’auteur (s) référencé(s). Elles sont émises à la date indiquée, sont susceptibles de changer et ne sauraient être interprétées comme possédant une quelconque valeur contractuelle.   

Sources : 

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