Actualité 23.09.22

Les trois actualités macroéconomiques de la semaine

Fed : nouvelle hausse du taux directeur de 0,75 point

Pour la troisième fois consécutive, la Fed a annoncé mercredi soir une augmentation de son principal taux directeur de 0,75 point de base. Ainsi, les taux d’intérêts pourraient atteindre 3 à 3,25 % dans les prochains jours. Selon ses gouverneurs, « les indicateurs récents pointent dans le sens d’une croissance modeste des dépenses (de consommation) et de la production. (…) Le chômage est resté bas. »

L’objectif de Jerome Powell est de ramener l’inflation à 2 %, coûte que coûte. Cependant, malgré la chute du cours du pétrole en août, les prix des loyers et des produits alimentaires continuent leur envolée ; et la hausse des salaires – ne compensant pas l’augmentation des prix – participe même à l’intensification de l’inflation. Cette réponse ferme de la Fed s’était pourtant faite attendre : cette dernière avait maintenu ses taux à 0 entre mars 2020 et mars 2022, craignant une déflation due à la crise du Covid.

Ces différents éléments laissent penser que les prochaines réunions de la Fed en novembre et décembre aboutiront aux mêmes décisions. Ses taux directeurs, retrouvant leur niveau de 2008, pourraient, selon Le Figaro, effectuer « une remontée (…) à plus de 4 %, voire 5 % ».

Baisse de moral chez les chefs d’entreprise français en septembre

L’indicateur du climat des affaires, calculé à partir du regroupement de 26 sondages d’opinion réalisés auprès de chefs d’entreprises de secteurs-clés de l’économie française, permet d’avoir un aperçu de l’état actuel et futur de cette dernière. Ce jeudi, l’Insee a donc publié son indicateur pour le mois de septembre : le moral des chefs d’entreprises est en berne.

Ce mois-ci, il est de 102, 2 points au-dessus de la moyenne sur l’année, mais 2 points en dessous de celui annoncé pour le mois d’août. Cette baisse est due à la crise en Ukraine et ses conséquences directes : l’explosion des coûts, les menaces de coupures de courant et de rationnement de l’énergie. En effet, la Première Ministre avait annoncé quelques semaines plus tôt que des coupures de gaz pourraient être effectuées chez les industriels cet hiver.

Dans le détail, l’indicateur du climat des affaires a chuté à 96 pour les commerçants de détail, qui craignent la diminution de la consommation des ménages à cause de l’inflation. L’industrie aussi reste morose (102) : la crainte principale concerne les difficultés de production que pourrait entraîner la flambée des prix de l’énergie, et certaines entreprises songent même à interrompre leurs activités cet hiver. Mais la production a d’ores et déjà commencé à ralentir : selon Frédéric Coirier, coprésident du Mouvement des entreprises de taille intermédiaire, « Les volumes transportés en France sont en baisse. On produit moins, mais cela ne se voit pas dans les chiffres d’affaires des entreprises du fait de l’inflation (…). L’industrie est dans un niveau de stress incomparablement plus élevé que les autres secteurs. Une ETI sur dix déclare qu’elle va s’arrêter de produire. »

L’UE débourse 450 milliards d’euros pour lutter contre la hausse de l’inflation

Selon une étude de l’institut Bruegel (Bruxelles), les Etats membres de l’UE ont dépensé, entre septembre 2021 et septembre 2022, près de 450 milliards d’euros pour lutter contre l’inflation. Parmi ces derniers, 314 ont été versés spécifiquement pour contrer l’augmentation du prix de l’énergie. En effet, un grand nombre de dispositifs conjoncturels a été installé par les Etats membres : chèques, subventions, blocages des prix, nationalisation, prêts aux entreprises, … Cependant, ils pourraient bien devenir structurels au regard de l’importance croissante des Etats dans le maintien des économies nationales et européennes.

Dans le détail, la France se place septième des pays les plus dépensiers de l’Union, allouant 71,6 milliards d’euros, soit 2,9 % de son PIB. Parmi ces derniers, elle a dépensé 53,6 milliards d’euros pour lutter contre l’augmentation des prix de l’énergie. Le Royaume-Uni devance lui n’importe lequel de ses voisins européens avec des dépenses s’élevant à près de 178,4 milliards d’euros, soit 6,8 % de son PIB.

Ayant la volonté de réagir collectivement, l’Union européenne a proposé la semaine dernière une série de mesures pour lutter contre cette hausse des prix de l’énergie. Cependant, selon Simone Tagliapietra, chercheuse à l’institut Bruegel, « cette situation n’est clairement pas viable du point de vue des finances publiques » des Etats.

Les analyses et les opinions mentionnées dans le présent document représentent le point de vue de (des) l’auteur (s) référencé(s). Elles sont émises à la date indiquée, sont susceptibles de changer et ne sauraient être interprétées comme possédant une quelconque valeur contractuelle.

Sources :

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