Actualité 09.09.22

Les trois actualités macroéconomiques de la semaine

La BCE frappe fort en remontant ses taux de 75 points de base

Annonce très attendue mais peu étonnante, la BCE a indiqué ce jeudi augmenter ses taux de 75 points de base, « une première en deux décennies d’existence » d’après Le Monde. Ramenés à 0% en juillet avec une hausse de 50 points de base, l’augmentation aurait dû être similaire hier si la pression inflationniste n’avait pas augmenté au cours de l’été. Pendant des mois, la BCE avait refusé de resserrer ses taux, freinée par le dilemme hausse des prix et crainte de récession. Elle reste bien loin de son homologue américaine, la Fed, qui se situe déjà entre 2,25 et 2,50%. C’est sans doute la faiblesse de l’euro, passé lundi sous le seuil de 0,99 dollar, qui l’a incité à prendre une telle décision. 

Avec cette hausse, l’objectif premier de la BCE est de favoriser l’épargne et réduire la consommation, pour réduire la pression sur les prix. Cependant, cela entraîne un risque de récession conséquent : les scénarios les plus pessimistes annoncent des coupures de gaz et une récession en Europe en 2023. Christine Lagarde est allée plus loin, nous informant que « nous y sommes presque » avec la fermeture du gazoduc Nord Stream. D’après Le Monde, « La croissance du PIB est, elle, encore attendue à 3,1 % cette année, avant de plonger à 0,9 % en 2023, bien moins que prévu dans la dernière série de projections publiées en juin. »

D’autres conséquences sont à prévoir. La première est l’augmentation des taux des prêts immobiliers et donc des exigences des banques pour garantir ces prêts. Dans le même registre, les dettes des Etats seront plus onéreuses puisque la plupart empruntaient depuis des années avec des taux zéro voire même des taux négatifs. Enfin, la troisième conséquence concerne la valeur de l’euro face au dollar, puisqu’à l’heure actuelle sa faiblesse gonfle le prix des importations européennes, notamment énergétiques car ces dernières sont exprimées en dollars. 

Progression de 0,5% de l’emploi privé en France au deuxième trimestre

Ce jeudi, l’INSEE a dévoilé de nouveaux chiffres sur l’emploi et la croissance en France au  deuxième trimestre. Elle annonce une augmentation de 0,5% de l’emploi salarié privé, soit environ 93 000, contre 88 200 au premier trimestre. Une estimation provisoire plus optimiste avait été publiée le 5 août puisque l’on note une baisse de 9 500 emplois. Malgré cela, l’emploi salarié privé dépasse son niveau d’avant crise sanitaire – où il s’élevait fin 2019 à 3,8%. Si l’on ajoute à cela l’emploi public, la progression est de 3,2%, soit 832 000 emplois. 

L’intérim, ayant déjà vu un recul de son activité de 1,9% au premier trimestre (avec 15 800 emplois en moins), a continué de baisser pour atteindre 2,5%, soit une diminution de 20 500 emplois. Dans le tertiaire marchand (commerce, transport, activités financières, services), l’augmentation de 0,7% du premier trimestre continue sur sa lancée pour atteindre 0,8%, soit 93 200 emplois en plus. Selon Le Figaro, « ce dynamisme explique l’essentiel de la hausse de l’emploi salarié total, sur le trimestre comme sur un an. Le secteur de l’hébergement-restauration contribue le plus à la hausse d’ensemble sur le trimestre (+29.800 emplois). » 

L’emploi industriel retrouve son niveau d’avant crise en augmentant de 0,3% et dans la construction, il reste stable à un niveau supérieur de 6,3% par rapport à fin 2019. Le tertiaire non marchand (administration publique, enseignement, santé, action sociale) quant à lui, augmente à peine avec +0,1%, soit 12 300 emplois. 

Les cours du pétrole continuent leur chute

Craignant la récession et la baisse des cours du pétrole, l’OPEP+ a annoncé en début de semaine réduire en octobre sa production de 100.000 barils par jour par rapport à septembre. Objectif : forcer l’augmentation des prix, selon le principe de l’offre et de la demande. Selon Les Echosl’Opep+ est bel et bien décidée à ne pas laisser les prix glisser et pourrait prendre de nouvelles mesures à l’avenir. » Malgré cela, les cours du pétrole sont pour l’instant au plus bas depuis près de huit mois. 

Les prix avaient largement augmenté à cause de la guerre en Ukraine au cours du premier semestre 2022, mais ce n’est plus le cas aujourd’hui. De nombreux facteurs contraignants sont apparus, faisant passer le baril de brent, référence européenne, de 140 dollars en février à 92 dollars début septembre. En effet, la crainte de la récession et les politiques monétaires visant à remonter les taux d’intérêt ne favorisent pas la remontée des cours. Par ailleurs, les confinements à répétition en Chine jouent également un grand rôle dans la diminution du prix du pétrole puisque c’est le premier importateur mondial ; sans oublier la force du dollar ces dernières semaines.

Pour preuve du ralentissement de la demande, Aramco a baissé de 4 dollars le prix du baril brut sur le marché asiatique (la Chine, le Japon, la Corée du Sud et l’Inde concentrent la plupart de ces exportations). L’Arabie Saoudite, quant à elle, a augmenté de 0,5 dollar le prix du baril, anticipant un manque de réserve aux Etats-Unis et l’aggravation du conflit en Ukraine dans les mois à venir. En effet, la crise énergétique dans laquelle nous entrons risque de jouer en faveur des cours de l’or noir qui, selon UBS, pourrait « remonter jusqu’à 125 dollars d’ici à la fin de l’année. »

Les analyses et les opinions mentionnées dans le présent document représentent le point de vue de (des) l’auteur (s) référencé(s). Elles sont émises à la date indiquée, sont susceptibles de changer et ne sauraient être interprétées comme possédant une quelconque valeur contractuelle.

Sources :

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