Les trois actualités macroéconomiques de la semaine
Malgré une stabilisation de l’inflation en novembre, les ménages français restent fragilisés.
En novembre, la hausse des prix à la consommation n’a que peu évolué dans sa globalité puisqu’on retrouve le même chiffre que le mois précédent : +6,2 % selon l’Insee. Cependant, ce dernier peut inquiéter lorsque l’on s’y penche dans le détail. En effet, les Français commencent à réduire leurs dépenses, et ce, depuis le mois d’octobre. Mais dans quels domaines ont-ils décidé de moins consommer ?
Tout d’abord, l’énergie, dont le prix est en hausse de 18,5 % sur un an. La météo clémente les a en effet incités à retarder la mise en route du chauffage ou l’augmentation du thermostat à des températures élevées. Ces dépenses énergétiques accusent d’ailleurs un repli de 7,9 % sur le mois d’octobre. Les achats de biens fabriqués ont eux aussi diminué ce mois-ci, avec un repli constaté à 1,7 %. Dans le domaine du textile et des chaussures par exemple, la diminution de la consommation se traduit par une baisse de 4,1 %. Enfin, le panier de courses au supermarché prend lui aussi un coup à l’approche des fêtes. Le chariot alimentaire des ménages s’est contracté de 7,5 % en un an. En novembre, les étiquettes sur les marchés et grandes surfaces ont pris 12,2 % sur un an, voire 12,5 % sur les produits frais.
Cette situation, tendue au niveau des dépenses des ménages, incite à la prudence. Ainsi, selon l’Insee, « le taux d’épargne, très élevé pendant la crise du Covid-19 et qui commençait à se normaliser en 2022, est reparti à la hausse et atteignait 16,6 % à l’automne, comme 18,7 % en 2021. » C’est l’épargne de précaution.
Le secteur de la chimie en Europe faiblit aux profits des Etats-Unis et de la Chine.
Au premier trimestre 2022, l’industrie de la chimie a présenté un déficit commercial : l’Europe a importé 5,6 milliards d’euros de produits en plus qu’elle n’en a exporté. C’est la première fois depuis l’établissement de statistiques dans ce domaine que cela se produit.
Historiquement, c’étaient 40 milliards de dollars que le secteur dégageait en moyenne comme excédent commercial. La raison est la même que pour beaucoup d’autres secteurs : la flambée des prix de l’énergie, alors qu’en parallèle, le coût des transports a chuté. Il est donc devenu cette année plus attractif d’expédier depuis les Etats-Unis ou encore la Chine que de produire en Europe.
En Chine, on note évidemment la présence d’acteurs du secteur de la chimie qui, tout au long de ces vingt dernières années, se sont solidement implantés. Cependant, les locaux montent aussi en puissance : ils pourraient bientôt représenter la moitié de l’offre mondiale. Cette tendance n’est d’ailleurs pas nouvelle de 2022 : en 2020, l’excédent commercial de la Chine dans ce secteur était à son plus bas niveau depuis dix ans.
Aux Etats-Unis également, le secteur se développe rapidement, notamment grâce à de nouveaux investissements très importants. En parallèle, la filière de la chimie en Allemagne et en Europe de l’Est fait face à de nombreuses difficultés, notamment du fait de leur dépendance vis-à-vis de la Russie et de son gaz.
En octobre, les Français ont délaissé les fonds en euros de l’assurance vie.
Selon l’association professionnelle France Assureurs, les épargnants n’ont pas placé leur argent dans les fonds en euros de l’assurance vie au mois d’octobre. En effet selon Le Figaro, « les sorties ont excédé les versements en octobre, faisant apparaître une décollecte nette de 0,3 milliard d’euros ». Si l’on regarde dans le détail, les Français ont versé 11,5 milliards d’euros en octobre dans leur assurance vie, soit 7,5% de moins que l’an dernier à la même période.
Franck Le Vallois, directeur de France Assureurs, a expliqué ce phénomène : l’incertitude économique dans laquelle la France – et le monde en général – se trouve actuellement peut réfréner les épargnants à investir dans des fonds en euros.
Cette tendance du mois d’octobre n’est cependant pas isolée : depuis le début de l’année, les fonds en euros ont subi une décollecte de 17,1 milliards d’euros, soit trois fois plus que l’année précédente à la même période.
Les analyses et les opinions mentionnées dans le présent document représentent le point de vue de (des) l’auteur (s) référencé(s). Elles sont émises à la date indiquée, sont susceptibles de changer et ne sauraient être interprétées comme possédant une quelconque valeur contractuelle.
Sources :