Actualité 03.09.21

Les 3 actualités macroéconomiques de la semaine

L’inflation française mesurée à 1,9 % en août sur un an  

L’inflation va-t-elle devenir problématique en France ? Limitée à 1,2 % en juillet sur un an, elle atteint 1,9 % au mois d’août. Bien qu’elle soit largement inférieure à celle mesurée dans la zone euro (3 % en août, quand la BCE vise 2 % à moyen terme), plusieurs facteurs laissent à penser que le débat sur l’inflation va se relancer en France. Les prix de l’énergie augmentent (gaz et pétrole), tout comme ceux du bois, des métaux, mais aussi de certaines céréales ou encore des semi-conducteurs. Ces nombreuses hausses pèsent sur l’industrie française, les coûts de production augmentent rapidement : “+ 6,6 % pour les produits manufacturés, + 8,6 % pour l’ensemble de l’industrie du fait du renchérissement des prix du pétrole” selon Les Echos

Les économistes ne croient pourtant pas à l’arrivé d’une spirale inflationniste dans l’hexagone. L’accélération des prix constatée en juillet est “conjoncturelle” : fin des soldes, hausse des prix de l’énergie. Et une accalmie se dessine sur un certain nombre de produits. Le directeur général de Rexecode, Denis Ferrand, estime “très peu probable que la France entre dans une mécanique de hausse entretenue et généralisée des prix”. Selon lui, les entreprises “n’ont pas un besoin pressant de relever leur prix afin de reconstituer leurs marges”. 

En revanche, l’inflation, si elle devenait durable, pourrait entraîner des revendications sur la hausse des salaires, afin de compenser la hausse des prix. Cependant, les difficultés de recrutement étant faibles (500.000 personnes sont encore en situation de sous-emploi, soit davantage qu’en 2019), les hausses de salaire ne devraient pas être très importantes. 

En 2022, les hausses de salaire devraient être de 1,8 % en moyenne  

Crise du Covid oblige, les hausses de salaires en 2021 ont été très faibles : + 0,6 % en moyenne, que ce soit pour les cadres ou les non-cadres. “Pour 45 % des collaborateurs, le salaire n’a pas bougé d’un iota ; pour 30 %, il a évolué de moins de 2 %. Certains secteurs tirent toutefois le résultat vers le haut comme les métiers du numérique” notent Les Echos. Pour rappel, en 2019, les augmentations s’étaient élevées à 2,4 % pour les non-cadres et 2,8 % pour les cadres. Les rémunérations variables ont également été affectées par la crise sanitaire : leur niveau est inférieur à celui d’avant crise, malgré une augmentation pour les cadres et les cadres supérieurs afin de compenser le quasi-gel salarial observé en 2021.  

Si le contexte sanitaire continue de s’améliorer en France, les hausses de salaire devraient reprendre leur cours habituel en 2022. Les budgets d’augmentation prévisionnelle pour 2022 sont mesurés à 1,8 %, soit 0,2 point en dessous des niveaux d’avant crise. Ils devraient revenir à un niveau normal dès 2023, voire à un niveau supérieur. Dans le détail, certains secteurs ne prévoient pas de hausses de salaire en 2022 : il s’agit des secteurs les plus durement touchés par la crise : l’hôtellerie, la restauration ou les parcs d’attractions par exemple. Enfin, la sortie de crise aura-t-elle un impact positif sur l’égalité salariale ? L’écart salarial moyen reste de 3,7 % entre les femmes et les hommes (une progression de 0,3 point sur un an), soit un niveau proche de celui de 2017, lorsque l’index salarial est entré en vigueur afin de réduire ces inégalités. Cet écart est “plus prononcé chez les cadres (4,2 %) et particulièrement chez les cadres supérieurs (7,3 %) à durée de travail en niveau de responsabilité équivalent” selon Les Echos

L’indice mondial des prix alimentaires a augmenté de 3,1 % en août 

L’Organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO) s’inquiète : les prix alimentaires mondiaux continuent d’augmenter fortement : + 3,1 % en août, et déjà + 32,9 % depuis le début de l’année 2021. Le sucre, le blé et les huiles végétales tirent notamment les prix vers le haut, ce qui a même fait craindre une hausse du prix des pâtes en France. L’indice FAO des prix alimentaires atteint désormais 127,4 points, et se rapproche de son niveau record observé en février 2011 (137,6 points). Le prix du sucre a bondi de 9,6 % sur un mois “en raison de craintes sur les dégâts occasionnés par le gel sur les cultures au Brésil”, premier exportateur mondial de ce produit, explique la FAO dans un communiqué. Cette hausse a été atténuée par “de bonnes perspectives de production en Inde et dans l’Union européenne” notamment. Les prix des huiles végétales sont en hausse de 6,7 % en raison d’une production moindre en Malaisie, tandis que les cours mondiaux du blé “ont notamment bondi de 8,8 %, en raison de la baisse des perspectives de récolte dans plusieurs des principaux pays exportateurs”, toujours selon la FAO. 

En revanche, il convient de noter la baisse du prix du maïs (- 0,9 % en août), grâce à de bonnes perspectives de production en Argentine et au sein de l’Union européenne. Les prix des produits laitiers sont également en recul et ont même compensé la hausse du prix du beurre et du fromage. La situation des prix de la viande est plus complexe : “les prix de la viande d’ovins et de bovins ont été soutenus par d’importants achats chinois”. Ceux de la volaille l’ont été par une hausse de la demande d’importations de la part de l’Asie de l’Est et du Moyen-Orient. En revanche, “ceux de la viande porcine ont diminué, avec la poursuite de la baisse des achats chinois et une demande peu dynamique en Europe” note la FAO. 

Sources : 

Les analyses et les opinions mentionnées dans le présent document représentent le point de vue de (des) l’auteur (s) référencé(s). Elles sont émises à la date indiquée, sont susceptibles de changer et ne sauraient être interprétées comme possédant une quelconque valeur contractuelle. 

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