Les trois actualités macroéconomiques de la semaine
Baisse de moral pour les ménages français en septembre
La semaine dernière, nous expliquions que le moral des entrepreneurs était en berne au mois de septembre. Sans grande surprise, il en est de même pour les ménages. L’Insee a en effet annoncé mercredi que l’indicateur mesurant le moral des Français était en baisse de trois points, atteignant 79, contre 82 en août. La moyenne sur le long terme – de janvier 1987 à décembre 2021 – étant de 100 points, c’est la première fois qu’il diminue autant depuis juin 2013. Il n’est d’ailleurs jamais passé en dessous depuis 1972.
Les Français sont pessimistes notamment en ce qui concerne leur situation financière, le solde correspondant se dégradant de six points par rapport à août. L’optimisme du mois dernier s’est, en effet, envolé, « la part des ménages estimant que les prix vont accélérer au cours des douze prochains mois rebondit de dix points » selon Les Echos. De plus en plus de ménages pensent à épargner (+7 points), mais l’opinion sur la capacité d’épargne, elle, diminue (-1 point).
L’emploi inquiète également les Français puisque leurs craintes par rapport au chômage augmentent de 11 points par rapport au mois d’août. Malgré cela, elles restent relativement basses comparé à leur moyenne sur le long terme puisque le taux de chômage en France ne dépasse pas les 7,4 % au deuxième trimestre.
La livre sterling au plus bas de son histoire
Le lundi 26 septembre 2022, la livre sterling a atteint son plus bas historique, passant en dessous de 1,04 dollar. La cause principale de ce phénomène est l’annonce le 23 septembre du nouveau budget britannique, un large plan de relance comprenant le gel des prix de l’énergie et d’importantes baisses d’impôts pour les revenus des tranches supérieures.
Le gouvernement britannique a chiffré ce soutien au coût de l’énergie à 60 milliards de livres sterling pour six mois, mais les économistes sont moins optimistes, évaluant la totalité du paquet fiscal entre 100 et 200 milliards. Tout cela sans aucune source de financement, ce qui inquiète les opérateurs sur la solvabilité de l’État et sur un potentiel dérapage des finances publiques.
Plus généralement, cette chute de la livre par rapport au dollar est continue depuis quelques décennies déjà : au lendemain de la Seconde Guerre mondiale, elle valait 4,07 dollars ; en 1960, elle diminuait à 2,80 pour atteindre 1,50 après le vote du Brexit. Cependant, la chute reste brutale ces dernières semaines puisqu’elle a perdu 7 % depuis août.
« Bear market » pour la Bourse de Paris
Même si le dollar est fort comparé aux monnaies européennes comme la livre sterling ou l’euro, l’indice des bourses de New York, lui, est fragile. Lundi, on apprenait que le Dow Jones reculait de 1,1 %, franchissant un palier symbolique et rentrant dans une phase communément appelée « bear market » ; une période où les baisses des prix atteignent -20 % durant une période d’au moins deux mois.
Cependant, le Dow Jones n’est pas le seul à s’enfoncer. La Bourse de Paris, elle aussi, continue sa chute vers le « bear market » : selon Les Echos, mercredi, « vers 11 heures, le Cac 40 perd 1,27 % à 5.680,83 points après un plancher à 5.656,10, inédit depuis la mi-février 2021. »
Les marchés sont évidemment tendus à cause du durcissement des politiques monétaires et du risque de récession ; cependant, cette nouvelle chute est principalement due aux soupçons de sabotage du gazoduc Nord Stream, acheminant le gaz russe vers l’Allemagne. En effet, des fuites de gaz ont été détectées, une intervention humaine étant bien à son origine. Cela participe donc au renforcement de la crise énergétique qui inquiète l’Europe.
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