Les 3 actualités macroéconomiques de la semaine
France : 200 000 chômeurs en moins au T3 2021
A la fin du deuxième trimestre 2021, les chiffres étaient déjà éloquents : 50 000 chômeurs en catégorie A en moins, alors que l’activité économique était encore fragile. La situation s’est améliorée tout au long du troisième trimestre, et cela se ressent sur les chiffres du chômage : 206 000 personnes ont quitté le chômage de catégorie A selon les chiffres du ministère du Travail. Cela représente un recul de 5,5 % sur le seul T3, et de 9,7 % sur l’ensemble de l’année 2021. Au total, on recensait 3 514 000 chômeurs en France au 30 septembre 2021. A noter que toutes les classes d’âge bénéficient de la baisse, les moins de 25 ans encore plus que les autres (- 8,4 % sur un trimestre et – 14,8 % sur un an). Si cette dynamique est finalement classique en période de reprise, elle comprend une nouveauté : la force de l’emploi obtenu. En effet, les embauches en CDI sont exceptionnellement dynamiques.
Si cette situation est réjouissante, elle ne doit pas faire oublier deux points. Le premier concerne les chômeurs des catégories B et C : en les intégrant, on remarque qu’en moyenne, “entre juillet et septembre, le nombre de demandeurs d’emploi s’est établi à 5 871 200. C’est 2 % de moins que le trimestre précédent et 3,6 % de moins sur un an (- 112 800). C’est cependant encore quelque 125 000 de plus qu’à la fin de 2019” selon Les Echos. Le second point concerne le chômage de longue durée (plus d’un an) : il est seulement revenu à son niveau du T3 2020, encore loin au-dessus du niveau d’avant crise. Cependant, il est repassé “sous la barre symbolique des 3 millions et de 50 % des demandeurs d’emploi” (2 926 200 personnes), ce qui est une bonne nouvelle.
Le moral des ménages français recule de 2 points en octobre
La BCE l’affirme : l’inflation est bel et bien transitoire, même si elle devrait s’installer plus longtemps que prévu. Conséquence directe sur le moral des ménages français (leur confiance en l’économie), qui recule de deux points en octobre et repasse sous sa moyenne de long terme, à 99 points selon l’Insee. Gaz, essence, alimentation (même la baguette pourrait être concernée) : les hausses sont nombreuses et pèsent de plus en plus sur le budget des ménages, notamment les plus modestes, pour qui la part du revenu alloué à l’alimentation ou à l’essence est plus importante. “La part des ménages jugeant que les prix ont augmenté au cours des douze derniers mois est en très forte hausse. Elle atteint même son plus haut niveau depuis 2012”, précise l’Insee.
Les ménages anticipent donc une poursuite de l’inflation : cela les rend moins optimistes à propos de leur niveau de vie futur, une donnée essentielle qui influe considérablement sur la consommation et l’épargne. Or, la consommation sera la donnée clé pour la croissance en 2022. Puisqu’il est difficile de savoir ce que feront les ménages du colossal surplus d’épargne accumulé lors de la crise sanitaire (170 milliards d’euros), il semble important de s’assurer que les ménages conservent la capacité de consommer. Les dernières annonces du gouvernement en faveur du pouvoir d’achat tendent à montrer que l’exécutif a conscience du problème.
Allemagne : baisse du taux de chômage à 5,4 %
Comme de nombreux pays européens, l’Allemagne souffre des pénuries sur de nombreux produits, qui pénalisent les entreprises et par extension, l’emploi. Pourtant, le mois d’octobre marque un léger recul du taux de chômage outre-Rhin : – 0,1 %. “Les effets de la pandémie de coronavirus sont encore palpables mais plus faibles”, commente Detlef Scheele, président de l’Agence pour l’emploi. On recense ainsi 2 377 000 chômeurs en Allemagne, soit 5,4 % de la population active. Pour rappel, le taux de chômage avant crise s’établissait aux alentours de 5 % et s’était stabilisé à 6 % après le printemps 2020.
Les experts ne s’attendent pas à de futures baisses spectaculaires du chômage, la faute à un manque criant de main d’œuvre, causé et entretenu par une démographie vieillissante. Et pourtant, le recours au chômage partiel se poursuit : “93 000 salariés y ont été inscrits en octobre, contre 70 000 en septembre” selon Le Figaro. En raison des pénuries qui menacent les entreprises allemandes, le dispositif a été étendu jusqu’en 2022. La pandémie de coronavirus a en effet totalement chamboulé les chaînes d’approvisionnement mondiales, ce qui a occasionné “des goulets d’étranglement sur les marchés mondiaux de matières premières et de composants” explique Le Figaro. Le gouvernement a donc revu à la baisse sa prévision de croissance pour 2021, à 2,6 % contre 3,5 % précédemment. Berlin table néanmoins sur un net rebond de la croissance en 2022, à 4,1 %.
Sources :
- https://www.lesechos.fr/economie-france/social/la-baisse-du-chomage-saccelere-encore-en-france-1358845
- https://www.lesechos.fr/economie-france/conjoncture/confiance-des-menages-la-chute-du-chomage-contrebalance-le-regain-dinflation-1358868
- https://www.lefigaro.fr/flash-eco/allemagne-baisse-du-taux-de-chomage-en-octobre-a-5-4-20211028
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