Actualité 29.07.22

Les 3 actualités macroéconomiques de la semaine

France : recul du chômage au T2 2022 : – 0,8 % 

Malgré la guerre en Ukraine et malgré l’inflation, l’emploi résiste bien en France. Au deuxième trimestre 2022, selon les chiffres de la Dares, publiés ce mercredi 27 juillet, le nombre de demandeurs d’emploi a reculé de 0,8 % (en catégorie A, c’est-à-dire sans aucune activité), soit 26 900 personnes. Le nombre de chômeurs s’établit donc à 3,185 millions de personnes. En France métropolitaine, la catégorie B (les personnes exerçant une activité réduite courte) diminue fortement par rapport au trimestre précédent : – 4 %. Même chose pour la catégorie C (les personnes en activité réduite longue) : elle recule également de 2,9 % sur un trimestre. En regroupant l’ensemble des catégories, le recul sur ce deuxième trimestre est de 1,7 %, soit 96 600 personnes. 

Dans le détail, l’emploi progresse chez les jeunes, toutes catégories confondues. “Le nombre d’inscrits de moins de 25 ans a diminué de 2,1 % sur le deuxième trimestre et de 14,9 % sur un an” explique Le Figaro. Le chômage de longue durée, le plus compliqué à combattre, recule aussi : – 4 % au T2 2022 et 15,2 % sur un an. La part des demandeurs d’emploi inscrits depuis un an ou plus atteint 47 %, en recul de 3,4 points sur un an. Dernier indice qui prouve la résilience du marché du travail français, l’ancienneté moyenne des demandeurs d’emploi de ces catégories a aussi baissé de 6 jours sur un trimestre, atteignant 680 jours. 

L’indice de la confiance des ménages recule à 80 points 

Mercredi 27 juillet, l’Insee a publié son indice de la confiance des ménages, qui mesure leur “confiance dans la situation économique” et qui ne cesse de reculer depuis le déclenchement des hostilités en Ukraine. Le mois de juillet n’échappe pas à cette dynamique négative : l’indice perd deux points et tombe ainsi à 80, ce qui est très inférieur à sa moyenne de long terme (100 points). Il faut remonter à la crise grecque de 2008 pour retrouver un niveau si bas. La part de Français qui considèrent que les prix ont augmenté au cours des douze derniers mois continue de progresser pour se situer “au plus haut niveau depuis l’été 2008”, selon l’Insee. Malgré les mesures mises en place par le gouvernement, le pessimisme des ménages ne faiblit pas. Il faut ajouter que “la proportion de ménages anticipant une amélioration de leur niveau de vie au cours des douze prochains mois chute ainsi de trois points” ce mois-ci. 

Et bien que le Conseil d’analyse économique ne considère pas que la guerre en Ukraine et la crise énergétique n’ont pas entraîné une dégradation “très forte et généralisée” de la situation des ménages, le budget d’une large partie d’entre eux subit de plein fouet l’inflation généralisée à tous les pans de l’économie. Le risque est que cela affecte la consommation, l’un des piliers de la croissance économique. “Le manque de confiance coûterait 20 milliards d’euros à la consommation française en 2022” analysent Les Echos

La situation pourrait se compliquer dans les mois à venir. En effet, l’Insee estime que “l’inflation en France devrait être encore plus élevée qu’au premier semestre et approcher les 7 % au mois de septembre, en rythme annualisé”. De quoi modérer encore davantage les décisions d’achat des ménages. 

La croissance mondiale devrait se limiter à 3,2 % en 2022 

États-Unis et Europe sont durablement affectés par la guerre en Ukraine et l’inflation qui en découle, selon les prévisions du Fonds monétaire international (FMI) qui a partagé ses prévisions actualisées mardi 26 juillet. D’après ces prévisions, les prochains mois vont être “sombres et plus incertains”. En avril, le FMI estimait que la croissance mondiale atteindrait 3,6 %. Les prévisions de juillet abaissent ce niveau à 3,2 %, puis 2,9 % en 2023. Nous sommes désormais bien loin des 6,1 % enregistrés en 2021, lors de la reprise post-Covid. Au deuxième trimestre, le PIB mondial s’est même contracté en raison du conflit en Ukraine. 

Pour le FMI, il y a trois raisons principales au ralentissement de la croissance mondiale : “l’inflation plus élevée que prévu dans le monde entier, en particulier aux Etats-Unis et dans les principales économies européennes”, un “ralentissement plus important que prévu en Chine” à la suite des confinements liés à la crise sanitaire et aux “retombées négatives de la guerre en Ukraine”.  

Cela se vérifie facilement : la croissance américaine est revue à la baisse à 2,3 % pour 2022 (contre 3,7 % prévus en avril) et les prix à la consommation ont flambé de 9,1 % sur un an. L’accélération de l’inflation a d’ailleurs poussé de nombreuses banques centrales à remonter leurs taux directeurs, notamment la Fed. Or, ce durcissement de la politique monétaire américaine va ralentir les possibilités d’investissement des entreprises et in fine, accroître le chômage, et plus le chômage est élevé, moins la consommation est forte. Et moins la consommation est forte, moins la croissance est élevée. 

Sources : 

Les analyses et les opinions mentionnées dans le présent document représentent le point de vue de (des) l’auteur (s) référencé(s). Elles sont émises à la date indiquée, sont susceptibles de changer et ne sauraient être interprétées comme possédant une quelconque valeur contractuelle. 

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