Actualité 28.05.21

Les 3 actualités macroéconomiques de la semaine

France : le moral des entrepreneurs atteint 108 points en mai  

Il flotte un air de printemps sur l’économie française”. C’est par ces mots que le journal Les Echos décrit la situation économique française. Les chiffres donnent raison au journal ! L’indicateur du climat des affaires est porté par la “réouverture progressive des restaurants et des commerces de proximité” et par l’accélération de la campagne de vaccination en France et dans le monde. Résultat, l’indice – calculé par l’Insee – atteint 108 points au mois de mai, en hausse de 12 points par rapport à avril. L’Insee ajoute que pour “la première fois depuis février 2020, il repasse au-dessus de sa moyenne de longue période et se situe même à un niveau supérieur à celui d’avant la crise sanitaire”.  

Tous les secteurs économiques sont concernés par cette embellie printanière : l’industrie se satisfait de carnets de commande pleins et de bonnes perspectives de production, quand les services sont portés par la perspective de la réouverture des magasins, des terrasses et le décalage du couvre-feu à 21 heures. L’indice du climat des affaires dans les services a ainsi progressé de 15 points entre avril et mai et atteint 107 points. Les secteurs de l’hébergement et la restauration sont ceux qui “nourrissent les plus grands espoirs de retour vers une vie normale” expliquent Les Echos : le climat des affaires s’y améliore de 40 points. Si cette tendance haussière du moral des chefs d’entreprise se confirme, le rebond de l’activité pourrait être “plus fort et plus rapide que prévu au deuxième trimestre” selon Mathieu Plane, économiste de l’OFCE. A la hausse du moral des chefs d’entreprise s’ajoute celui des ménages, bien qu’en-deçà de son niveau d’avant-crise. Les Français vont continuer à épargner mais à un niveau moins important qu’au cours des 12 derniers mois. 

Le ciel est-il donc dégagé pour tous les secteurs ? Patrick Artus, directeur des études et de la recherche de Natixis se montre prudent : “Il y aura quand même des dégâts dans les secteurs qui ont fermé longtemps. Mais cela ne concernera qu’une toute petite partie de l’économie et n’aura pas d’impact sur la situation économique du pays”. 

La Chine et les États-Unis reprennent le dialogue sur le conflit commercial  

Pour la première fois depuis que Joe Biden est Président des États-Unis, les officiels américains et chinois se sont parlé : le vice-Premier ministre chinois Liu He s’est entretenu avec Katherine Tai, représentante américaine au Commerce (USTR) selon Le Figaro. Bien évidemment, les discussions étaient centrées sur le conflit commercial qui empoisonne les relations sino-américaines depuis la présidence de Donald Trump. Car malgré l’accord signé en janvier 2020, censé mettre fin à deux années de guerre commerciale, les relations restent tendues entre les deux grandes puissances. Cet accord prévoyait des dispositions relatives “à la protection de la propriété intellectuelle et aux conditions de transfert de technologies”, ainsi que des rencontres d’étapes tous les 6 mois. 

L’arrivée de Joe Biden à la présidence a quelque peu changé la donne, sa nouvelle administration souhaitant en effet “faire un état des lieux des promesses tenues par la Chine dans le cadre de cet accord”. Le Figaro rappelle que la Chine s’était engagée “à augmenter d’au moins 200 milliards de dollars en 2020 et 2021 ses achats de produits et services américains”. A la fin du T1 2021, seuls 61 à 75 % de ces achats ont été effectués selon une étude de Chad Bown, chercheur pour le Peterson Institute for International Economics (PIIE). 

Demeure également la question des droits de douane américains instaurés sous l’administration Trump. L’accord commercial de phase 1 a maintenu ces droits de douane à 25 %, sur 250 milliards de dollars de produits chinois. En mars 2021, l’administration Biden a annoncé que leur suppression n’était pas au programme, bien que les discussions soient restées ouvertes. Les États-Unis justifient ce maintien des droits de douane en expliquant que leur suppression soudaine “pourrait nuire à l’économie américaine”. 

L’Europe divisée sur la taxe minimum sur les entreprises 

Peu après son arrivée au pouvoir, Joe Biden a surpris le monde entier en proposant l’instauration d’une taxe mondiale minimum sur les entreprises à 21 %. Il a depuis revu ses ambitions à la baisse pour convaincre davantage de pays, avec un taux fixé à 15 %. En Europe, l’Allemagne et la France sont en faveur de cette taxe, mais rencontrent une certaine hostilité de la part de plusieurs pays européens. L’Irlande s’y oppose : son ministre des Finances Paschal Donohoe a ainsi déclaré que son pays n’avait pas l’intention de renoncer à son taux d’impôt sur les sociétés, qui est de 12,5 %. Le ministre hongrois des Affaires étrangères Peter Szijjarto a pris le parti de l’Irlande. Pour rappel, le taux d’imposition des entreprises en Hongrie est de 9 %, alors qu’il approche des 30 % en Allemagne et en France. La position du Luxembourg est difficile à cerner : son ministre des Finances Pierre Gramegna s’est dit “favorable à une imposition minimale afin de créer les conditions d’une concurrence équitable entre les pays”, sans se prononcer sur le taux selon Le Figaro.

Pourquoi cette réforme arrive-t-elle maintenant ? Une explication est la prise de conscience que la “course généralisée au moins-disant fiscal n’était plus tenable”. Pour soutenir la reprise, les pays ont besoin de recette fiscales. Or “le taux moyen de l’impôt sur les sociétés à l’échelle mondiale a été divisé par deux, passant de 45 % à 20 %” explique l’économiste et professeur à l’université de Berkeley Gabriel Zucman. 

Cette réforme vise clairement à obliger les multinationales à payer des impôts dans chacun des pays où elles dégagent des bénéfices importants et donc à limiter l’évasion fiscale, qui a coûté 80 milliards de dollars de recettes fiscales en 2020, dont 14 milliards de dollars rien que pour la France selon les chiffres de l’OCDE.  

Sources : 

Les analyses et les opinions mentionnées dans le présent document représentent le point de vue de (des) l’auteur (s) référencé(s). Elles sont émises à la date indiquée, sont susceptibles de changer et ne sauraient être interprétées comme possédant une quelconque valeur contractuelle.

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