Actualité 25.03.22

Les 3 actualités macroéconomiques de la semaine

France : l’indice du climat des affaires a reculé de 6 points en mars 

La guerre en Ukraine impacte directement les chefs d’entreprises. Entre ceux qui exportent en Russie, ceux qui importent des matières premières et ceux qui subissent la hausse des coûts de l’énergie, tous souffrent de la crise. Selon les chiffres de l’Insee, l’indice du climat des affaires a reculé de 6 points en mars à 107 points, mais reste au-dessus de sa moyenne de long terme (100 points). Pourtant, la France enregistre une accélération de la croissance de l’activité ! “A 56,2, l’indice Flash Composite de l’activité globale en France est à son plus haut depuis huit mois !” expliquent Les Echos. L’enquête de l’Insee révèle des disparités selon les secteurs. En dépit des fortes tensions, le secteur de la construction se porte bien. Dans les services, l’indice recule de seulement 3 points (109 points). La levée des restrictions sanitaires permet même au secteur de l’hôtellerie-restauration d’afficher un “regain d’optimisme”. En revanche, “la confiance se détériore très sensiblement dans le commerce de détail où l’indice tombe à 99”. Dans l’industrie, le choc des prix et les perturbations sur les chaînes d’approvisionnement plombent l’indice, qui demeurent tout de même au-dessus de 100. 

Les perspectives d’activité ne sont d’ailleurs pas au beau fixe, en raison de la guerre en Ukraine essentiellement. Les sanctions contre la Russie jouent pour beaucoup dans cet assombrissement des perspectives mais ce n’est pas tout ! “Le solde sur le niveau des carnets de commandes globaux recule nettement après deux mois de hausse” ajoute en effet l’Insee. Enfin, il ne fait aucun doute que l’inflation va encore accélérer durant les prochains mois, ce qui va renforcer le choc des prix sur les entreprises. Selon Les Echos, “les industriels exprimant l’intention de répercuter l’augmentation de leurs coûts à leurs clients n’ont jamais été aussi nombreux depuis 1990”. L’ensemble de ces facteurs devrait impacter négativement l’investissement des entreprises et par conséquent, la croissance économique française en 2022. 

La croissance britannique estimée à 3,8 % pour 2022 

Alors que le Royaume-Uni envisageait une croissance proche de 6 % en 2022, sur fond de fort rebond de l’activité économique postpandémie, la guerre en Ukraine et l’inflation galopante ont assombrit le tableau britannique. Les prévisions viennent d’être abaissées à 3,8 % par le ministre de l’Économie Rishi Sunak. “Il est trop tôt pour connaître le plein impact de la guerre en Ukraine sur le Royaume-Uni mais selon de premières estimations qui s’ajoutent à une inflation mondiale élevée, l’organisme public de prévisions économiques OBR prévoit désormais une croissance de 3,8 % cette année” a-t-il expliqué à la presse. Le ministre a d’ailleurs partagé les prévisions pour 2023, également revues à la baisse. Londres espérait 2,3 % de croissance, elle devrait être limitée à 1,8 %.  

Depuis le début de la crise liée au Covid-19, la croissance britannique semble jouer au yo-yo. C’est en effet le Royaume-Uni qui a enregistré la plus forte dépréciation de sa croissance parmi tous les pays du G7 en 2020 (- 9,7 %) avant d’établir un record de croissance en 2021 (+ 7,5 %). Mais l’inflation, très importante outre-Manche (6,2 % sur un an en février 2022) freine considérablement l’activité, les investissements des entreprises et donc la croissance. Elle pèse également sur les ménages, qui voient leur pouvoir d’achat s’effriter en raison de la hausse des prix de l’énergie et du carburant. A tel point que le ministre a annoncé une réduction des taxes de 5 pence par litre ainsi qu’un “relèvement de la tranche exonérée d’impôts sur le revenu ou encore une augmentation d’un fonds destiné à aider les ménages les plus modestes”. Les experts s’interrogent : ces mesures seront-elles suffisantes, alors que l’inflation devrait battre des records en 2022 (8,7 % attendus au T4 2022) ? 

Russie : l’inflation grimpe à 14,5 % à la mi-mars 

Les sanctions prises par les pays occidentaux à l’encontre de la Russie produisent-elles des effets concrets ? La réponse est indéniablement oui. Mi 2021, l’inflation en Russie dépassait les 6 %. En mars 2022, elle a atteint 14,5 %, sur fond de nette dépréciation du rouble. Et la situation devrait continuer d’empirer dans les prochaines semaines. Ce niveau d’inflation est même le plus important enregistré depuis 2015 selon un rapport officiel. Tous les produits sont concernés : alimentaires (blé, farine, oignons, œufs), d’hygiène et même les médicaments ! Bien entendu, les produits importés sont ceux qui enregistrent les plus nettes hausses des prix. Ainsi, le prix moyen du sucre a augmenté de 14 %, avec des pics à plus de 37 % dans certains oblasts. “Viennent ensuite les oignons, qui connaissent la deuxième hausse la plus forte sur une semaine : leur prix a augmenté de 13,7 % à l’échelle nationale, et est monté jusqu’à 40,4 % dans certaines régions” détaillent Les Echos. 

De nombreux autres produits sont touchés par les hausses des prix : “des couches pour bébés (+ 4,4 %), au thé noir (+ 4 %), en passant par le papier hygiénique (+ 3 %), ou aux serviettes hygiéniques (+ 5 %)”. Les biens de consommation ne sont d’ailleurs pas épargnés : baskets (+ 5,9 %), shampoing (+3,9 %), ou encore électroménager enregistrent des hausses de prix notables. La Russie tente de juguler cette inflation galopante. La Banque centrale a relevé ses taux directeurs et chose inédite, elle va racheter des obligations d’État, avec comme objectif affiché d’offrir de la liquidité aux investisseurs et de stabiliser le marché obligataire. Enfin Vladimir Poutine a dévoilé une dernière mesure : l’instauration du règlement en roubles du gaz russe à tous les “pays hostiles”. L’ensemble des pays de l’Union européenne est concerné. Pour rappel, ils sont dépendants à 40 % du gaz russe. 

Sources : 

Les analyses et les opinions mentionnées dans le présent document représentent le point de vue de (des) l’auteur (s) référencé(s). Elles sont émises à la date indiquée, sont susceptibles de changer et ne sauraient être interprétées comme possédant une quelconque valeur contractuelle. 

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