Actualité 25.02.22

Les 3 actualités macroéconomiques de la semaine

Conflit en Ukraine : le prix du gaz grimpe de 30 % 

La situation en Ukraine appelle à la prudence. Les cours du pétrole remontent à des niveaux records et le prix des matières premières et agricoles sont en très nette augmentation également, du blé (+ 16 %) à l’aluminium (+ 4 %) en passant par le maïs (+ 5 %) et le colza (+ 12,9 %). En France dans le secteur industriel, “les chefs d’entreprise déclarent ressentir un peu plus d’incertitude économique à propos de l’avenir de leur entreprise que le mois dernier” précise ainsi l’Insee. Car la hausse du prix des matières premières pourrait conduire les chefs d’entreprises à augmenter leurs prix de vente afin d’absorber leurs coûts de production en hausse, notamment dans l’industrie et dans le commerce de détail. Tout cela devrait avoir des conséquences sur l’inflation, qui pourrait se maintenir entre 3 et 3,5 % à horizon mi-2022.  

Les hausses sont spectaculaires : le baril de Brent “a franchi pour la première fois depuis 2014 la barre des 100 dollars” selon Les Echos, un niveau qui n’avait plus été atteint depuis 2014 et l’annexion de la Crimée par la Russie. Les experts estiment que la hausse n’est peut-être pas terminée : le baril pourrait atteindre jusqu’à 110 dollars. Le mégawattheure de gaz a lui franchi la barre des 116 euros. Cette hausse des prix du gaz ne sera pas sans conséquence en Europe, car de nombreux pays dépendent du gaz russe : 40 % du gaz européen est fourni par la Russie. La hausse des prix de l’énergie pourrait peser lourdement sur la consommation des ménages, au moins au premier semestre 2022. Pour le moment, le gouvernement français maintient ses prévisions de croissance pour cette année à 4 %. 

L’inflation atteint 3,6 % en France  

L’inflation poursuit sa hausse ininterrompue en France, entamée début 2021. “Tirés par la hausse des coûts de l’énergie, les prix à la consommation ont bondi de 3,6 % en février sur douze mois glissants” expliquent Les Echos. Cette hausse fait suite à celle de janvier (2,9 %) et à celles de décembre et novembre 2021 (2,8 %). Les prix de l’énergie, en progression de 21 % pèsent lourdement dans le calcul de l’inflation. Cependant, la hausse des prix entame un processus de généralisation : les prix alimentaires (+ 1,9 %), les produits manufacturés (+ 2,2 %) et les services (+ 2,2 %) sont également concernés. Il est évident que l’impact sur la consommation sera négatif. En janvier, les ménages ont ainsi réduit leurs dépenses (- 1,5 %) alors que leur revenu brut disponible augmentait de 1,6 %. Il s’agit donc d’un renforcement du sentiment d’incertitude : la consommation se réduit et l’épargne augmente pour faire face aux imprévus. 

Si en 2021, le revenu brut disponible a augmenté de 1,9 % après une année 2020 marquée par la stagnation, 2022 pourrait être beaucoup plus compliquée. L’inflation enregistrée en février est supérieure aux prévisions des économistes. Ces derniers estimaient que l’inflation ne dépasserait pas 3,5 % à horizon mi-2022. Mais ce scénario, réalisé en partant du postulat que le baril de Brent ne dépasserait pas 90$ est déjà caduc : il a dépassé les 100 dollars depuis l’invasion de l’Ukraine par la Russie. Le blé, l’aluminium et le gaz enregistrent également de nettes hausse de leurs cours. “En cas de non-résolution rapide des tensions le risque est celui d’une réduction de la croissance et d’un taux d’inflation durablement plus élevé” alerte Philippe Waechter, chef économiste chez Ostrum Asset Management. 

La Fed pourrait remonter ses taux directeurs de 0,5 point 

L’inflation enregistrée aux États-Unis “est beaucoup trop forte” selon Christopher Waller, un gouverneur de la Banque centrale américaine. Il plaide pour un relèvement des taux d’intérêt de 1 point d’ici cet été, avec un premier demi-point de hausse au mois de mars. Selon lui, cela aura pour effet de démontrer la détermination de la Fed de lutter efficacement contre l’inflation, qui pèse sur les ménages américains. Car si la croissance est solide outre-Atlantique, l’inflation demeure la “plus grande inquiétude” de la Fed. “Grâce à une politique monétaire appropriée et avec l’amélioration attendue de la chaîne d’approvisionnement, j’ai bon espoir que l’inflation ralentisse au cours de l’année, même avec les récents événements géopolitiques” a ajouté Christopher Waller. 

Jusqu’ici, la hausse des taux était écartée afin de stimuler l’activité économique et d’atteindre le plein-emploi. Avec un taux de chômage mesuré à 4 %, et des rémunérations en hausse de 4,7 % sur un an, cet objectif semble atteint. Le relèvement des taux pourrait donc se produire prochainement. Pour la Fed, le taux à atteindre serait compris entre 1 et 1,25 % au début de l’été. Pour rappel, le taux est à 0 % depuis le début de la crise du Covid-19. Deux stratégies sont envisagées selon Christopher Waller. La première consisterait à remonter les taux de 0,25 point lors de chacune des quatre prochaines réunions de la Fed. La seconde consisterait à relever les taux de 0,5 point lors de la prochaine réunion. Cette stratégie, plus brutale, serait appliquée en cas d’inflation toujours forte. Le prochain rendez-vous monétaire de la Fed aura lieu mi-mars. D’ici là, le chiffre de l’inflation pour janvier basé sur les dépenses de consommation (l’indice PCE) aura été publié, et la Fed s’appuiera dessus pour prendre sa décision. 

Sources : 

Les analyses et les opinions mentionnées dans le présent document représentent le point de vue de (des) l’auteur (s) référencé(s). Elles sont émises à la date indiquée, sont susceptibles de changer et ne sauraient être interprétées comme possédant une quelconque valeur contractuelle. 

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