Actualité 24.09.21

Les 3 actualités macroéconomiques de la semaine

La France, 11e pays le plus innovant au monde  

Oui, on innove en France ! Le dernier rapport de l’Organisation mondiale de la propriété intellectuelle (OMPI), place l’Hexagone en 11ème position du classement des pays les plus innovants au monde en 2021. La France occupait la 12ème place en 2020. La Suisse, la Suède, les États-Unis et le Royaume-Uni occupent les premières places de ce classement. L’OMPI, qui dépend de l’ONU, a mis en avant les “progrès remarquables de la France ces dernières années”. En 10 ans, la France est ainsi passée de la 22ème à la 11ème position, après deux années de stagnation autour de la 15ème place, entre 2017 et 2019. 

Dans le détail, la France est “mieux classée en matière de produits (10e) que de moyens (17e). Elle est particulièrement performante sur les résultats créatifs (6e), notamment les biens incorporels (marques, conception industrielle), tandis que ses faiblesses se trouvent dans ses institutions et le perfectionnement de ses entreprises (19e)”. L’OMPI met en avant “l’importance des politiques publiques et de toutes les incitations de nature à stimuler l’innovation” dans les progrès français. Elle fait également ce constat pour la Corée du Sud, passée de la 10ème à la 5ème place en 2021. 

L’OMPI a profité du dévoilement de son rapport annuel pour saluer la résistance des investissements dans l’innovation malgré le contexte économique troublé depuis le début de la pandémie de Covid-19. “La production scientifique, les dépenses de R&D, les dépôts de demandes de brevet et les créations de coentreprises ont continué de croître en 2020, amplifiant les scores enregistrés avant la crise” note l’OMPI dans son rapport. 

La croissance mondiale attendue à 5,7 % en 2021 selon l’OCDE  

En mai, l’OCDE tablait sur une croissance mondiale de 5,7 % en 2021. Elle n’a pas changé ses prévisions depuis, mais elle s’alarme davantage sur les différences entre pays du Nord et pays du Sud. L’OCDE explique qu’en raison du fort taux de vaccination dans les pays développés (70 % en moyenne), les risques de confinement et donc de détérioration de l’activité économique sont bien moindres qu’il y a quelques mois. De plus, la demande au sein des pays développés est de plus en plus forte, tirée par “la reconstitution des stocks, l’utilisation de l’épargne accumulée au cours des mois écoulés, la baisse du chômage et les programmes d’aide publique” selon Le Monde

Dans les pays du Sud, la situation est bien plus alarmante donc. La couverture vaccinale y est faible, car ces pays n’ont pas les moyens d’acheter massivement des doses de vaccin et dépendent donc des programmes de dons des pays du Nord, comme le programme Covax. Dès lors, des restrictions sanitaires continuent d’être imposées et freinent considérablement l’activité économique. Les conclusions de l’OCDE sont sans appel : “A la fin de 2022, le déficit de production par rapport à la trajectoire anticipée avant la pandémie de Covid-19 devrait être deux fois plus important” dans les marchés émergents que dans les économies avancées du G20. 

Le retour de l’inflation va également jouer contre les pays émergents. Elle sera importante dans les pays les plus développés, mais risque de devenir incontrôlable dans les pays émergents, comme la Turquie (+ 17,8 %), le Brésil (+ 7,2 %) ou l’Inde (+ 5,5 %), là où l’énergie et l’alimentation, dont les prix ont flambé, occupent une place plus importante dans les dépenses. La forte hausse du prix des matières premières (+ 55 % sur un an), liée à la puissante reprise de la demande dans les pays du Nord et en Chine, va également pénaliser le pouvoir d’achat des consommateurs des pays émergents. 

Les pays d’Europe du Nord devraient réduire leur déficit public plus rapidement 

Les pays d’Europe font face à un dilemme presque insoluble : comment continuer à soutenir l’économie sans laisser filer l’endettement au-delà du soutenable ? Ursula von der Leyen, Présidente de la Commission Européenne a prévenu : il ne faut pas réduire trop brutalement le soutien à l’économie pour ne pas répéter l’erreur faite en 2012. Son avis est partagé par les économistes de l’OCDE, qui préconisent d’éviter “tout retrait brutal et prématuré du soutien public tant que les perspectives à court terme restent incertaines”. Sauf qu’au sein de l’Europe, les doctrines vis-à-vis de l’endettement public varient. 

Les pays d’Europe du Nord devraient ainsi stopper beaucoup plus tôt leur soutien à l’activité économique. Les Pays-Bas devraient le faire le 1er octobre. Un arrêt motivé par un taux de chômage faible (3,4 %), qui va assainir les finances publiques : “le déficit public devrait passer de 6 % cette année à 2,4 % l’an prochain” selon Les Echos. Le gouvernement serait même sur le point de refuser les fonds du plan de relance européen pour ne pas s’endetter auprès de l’Union européenne. En Allemagne, autrefois hérault de l’orthodoxie budgétaire, le déficit devrait également se réduire rapidement : il devrait passer de 4,5 % du PIB en 2021 à 1,4 % en 2022. Le budget allemand devrait même être à l’équilibre en 2023 ! La Suède et le Danemark devraient également réduire considérablement leur déficit public. Dans les pays d’Europe du Sud, la situation est bien différente : en Italie et en Espagne, très touchés par la pandémie, l’endettement pour soutenir l’économie sera prolongé : les questions de réduction du déficit public ne sont pas au programme. 

Selon les économistes de la BCE, le déficit public moyen de la zone euro va se réduire en 2022 pour atteindre 3 % du PIB (contre 7,1 % en 2021), mais de fortes inégalités persisteront entre pays d’Europe du Nord et du Sud. Le retour de l’austérité ne semble pas au programme : la suspension des règles budgétaires de l’Union européenne permet aux pays qui le souhaitent de repousser l’assainissement de leurs finances publiques. Il faudra surement attendre 2023 pour assister à un resserrement des vis budgétaires en Europe. 

Sources : 

Les analyses et les opinions mentionnées dans le présent document représentent le point de vue de (des) l’auteur (s) référencé(s). Elles sont émises à la date indiquée, sont susceptibles de changer et ne sauraient être interprétées comme possédant une quelconque valeur contractuelle. 

Partager l'article

Autres articles

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l’utilisation de Cookies et autres traceurs qui nous permettent de mesurer l’audience du site.

Vous pouvez vous opposer à l’utilisation de ces Cookies en cliquant ici.

OK En savoir plus

Restez informés de nos dernières actualités
Suivez-nous sur les réseaux sociaux