Les 3 actualités macroéconomiques de la semaine
750 milliards d’euros pour soutenir l’économie européenne
Un accord qualifié d’”historique” par plusieurs chefs d’États européens, et par une partie de la presse. Après “quatre jours et quatre nuits” d’âpres négociations avec les quatre pays dits “frugaux” (Pays-Bas, Autriche, Danemark et Suède), l’UE est parvenue à un accord. Charles Michel, président du Conseil européen, a en contrepartie accepté de revoir à la hausse les rabais accordés aux pays “frugaux”.
Le plan a pour objectif de soutenir directement l’économie européenne suite au choc de la crise économique actuelle. Ce sont 750 milliards d’euros que la Commission européenne pourra emprunter directement sur les marchés. Il s’agit donc d’une dette commune aux 27 États membres de l’Union, une “première dans l’histoire européenne”. 390 milliards sont des subventions qui bénéficieront aux pays les plus touchés par la crise, comme l’Italie et l’Espagne. Les 360 autres milliards seront attribués sous forme de prêts que les États demandeurs devront rembourser.
Ce plan de relance est “adossé au budget de long terme de l’UE”, également négocié durant le sommet : ce dernier est doté de 1 054 milliards d’euros de fonds, prévus pour l’exercice 2021-27, soit 154 milliards d’euros par an. Ainsi, 330 milliards sont dévolus à la politique de cohésion, 336 milliards pour la politique agricole commune (PAC), dont 77 milliards au développement rural. Cette sécurisation du budget de la PAC était un objectif majeur de la délégation française.
A noter que l’octroi des fonds du plan de relance est conditionné au respect de “l’État de droit” : une majorité qualifiée d’États membres (55 % des pays de l’UE représentant 65 % de la population totale) pourrait réduire, voire suspendre le versement des aides. Cette condition vise de manière directe la Hongrie de M. Orban, sous le coup d’une procédure de l’UE pour “dérive autoritaire”.
Le moral des chefs d’entreprise en hausse de 7 points en juillet
La crise économique est toujours présente, mais l’économie française montre des signes de reprise. Le climat des affaires, que l’Insee calcule de manière mensuelle est une hausse pour le deuxième mois consécutif : après la hausse de 18 points en juin, une nouvelle hausse de 8 points est enregistrée en juillet, portant le “moral des patrons” à 85 points. L’Insee explique cette nouvelle augmentation par “la poursuite de l’amélioration des soldes sur les perspectives d’activité de la plupart des secteurs” et par “l’amorce du redressement des soldes d’opinion sur l’activité des trois derniers mois”. Tous les secteurs profitent de cette hausse : l’industrie (+ 5 points, 83 points) et les services (+ 11 points, 89 points) progressent nettement. L’hébergement-restauration connait la hausse la plus prononcée, + 22 % en juillet.
Le climat de l’emploi se porte également mieux, et progresse de 10 points ce mois-ci (77 points). La baisse du recours à l’activité partielle, le recul du nombre d’heures chômées et du chômage partiel complet expliquent cette hausse du climat de l’emploi selon la Dares.
Le ministre des Finances Bruno Le Maire a pourtant indiqué que les prévisions de croissance pour 2020 ne seraient – pour le moment – pas revues, car il juge que les signes de reprise sont “trop fragiles”.
6,5 milliards d’euros pour encourager l’emploi des jeunes
Les inquiétudes des jeunes diplômés pour leur insertion sur le marché du travail devenaient de plus en plus fortes. Le gouvernement leur apporte une réponse et a dévoilé jeudi 23 juillet un plan de 6,5 milliards d’euros (en 2020-21) pour encourager l’emploi des jeunes.
L’aide concernera les CDI et CDD conclus entre le 1er août 2020 et fin janvier 2021 et sera versée tous les trimestres. Le ministère du Travail explique que l’aide prendra la forme d’une prime jusqu’à 4 000 euros pour les “contrats d’un an et plus”, sous la forme “d’une compensation de charges”. Le plafond de rémunération mensuel compris a été relevé à 2 SMIC (contre 1,6 envisagés), avec un âge maximal de 25 ans. L’aide sera multipliée par deux pour les “métiers de la transition écologique des modèles économiques”. Le gouvernement estime que cette mesure aura un coût de 1,2 milliards d’euros.
Le plan concerne également les jeunes “éloignés de l’emploi” : 60 000 “contrats initiative emploi” seront débloqués dans le secteur marchand d’ici 2021. Le plan prévoit également de doubler le nombre de jeunes en “suivi renforcé” par Pôle emploi et de maintenir les aides à l’embauche de jeunes en alternance. Enfin, des places supplémentaires à l’université (10 000) et en BTS (5 700) ont été ouvertes pour éviter que de jeunes bacheliers se retrouvent sans formation.
Sources :
- https://www.lexpress.fr/actualite/monde/europe/ce-que-contient-l-accord-europeen-sur-le-plan-de-relance-post-covid_2131350.html
- https://www.lesechos.fr/economie-france/conjoncture/le-moral-des-patrons-continue-de-sameliorer-mais-la-reprise-reste-fragile-1225787
- https://www.lesechos.fr/economie-france/social/emploi-des-jeunes-65-milliards-deuros-pour-tenter-deviter-une-generation-malchance-1225850