Actualité 23.10.20

Les 3 actualités macroéconomiques de la semaine

France : les déclarations d’embauches en hausse de 73 % au troisième trimestre  

Au printemps, les déclarations d’embauche ont enregistré une chute brutale (40 %), expliquée par le contexte économico-sanitaire très défavorable à la croissance économique. Mais au troisième trimestre, l’emploi a retrouvé des couleurs selon les chiffres publiés par l’Agence centrale des organismes de Sécurité sociale (Acoss). L’Acoss explique que les déclarations d’embauche, aussi bien en CDD (d’au moins un mois) qu’en CDI ont augmenté de 72,9 % (75,1 % en CDD et 70,4 % en CDI). 

Ce sont les TPE qui se montrent les plus dynamiques sur le front de l’emploi. La hausse des déclarations d’embauche s’élève à 82,1 % (la baisse du printemps était de 37,5 %), ce qui semble indiquer que ces entreprises anticipent une reprise de l’activité. Les “entreprises les plus importantes” affichent une hausse des déclarations d’embauche de 66,3 % sur la même période. Si la reprise constatée par l’Acoss est générale, tous les secteurs ne profitent pas de la même manière de ce dynamisme. Le secteur tertiaire affiche les meilleures performances (presque 80 % de hausse), devant la construction (+ 58,3 %) et l’industrie (+ 52,9 %).  

Certaines incertitudes planent sur le tissu économique français. Les restrictions sanitaires se multiplient : le couvre-feu concernera dès ce weekend 46 millions de Français. Au final, sur un an, seul le secteur de la construction affiche une progression des déclarations d’embauche (+ 8,6 %) : tous les autres secteurs ont connu un recul, notamment l’industrie (- 11 %). 

600 000 entreprises françaises bénéficient des dispositifs d’aide  

L’extension du couvre-feu à 38 nouveaux départements ne se fera pas sans aides de l’État, a annoncé le Premier ministre Jean Castex ce jeudi 22 octobre. Toutes les mesures de soutien économique “seront étendues à l’ensemble des départements basculant sous régime du couvre-feu”. Le fonds de solidarité, les exonérations de cotisations sociales et le prolongement des prêts garantis par l’État (PGE) sont donc concernés. Oliver Dussopt, ministre délégué aux Comptes publics, a indiqué que l’extension de ces mesures engendrerait un coût compris entre 1,3 et 1,5 milliards d’euros par mois. 

Alain Griset, ministre délégué chargé des PME a précisé l’objectif poursuivi par l’exécutif : “Ce qu’on essaie de faire, c’est de compenser au maximum les pertes pour que quand ça ira mieux, l’activité reprenne”. M. Griset a ajouté que le dispositif des prêts garantis par l’État est “étendu jusqu’au 30 juin 2021”, alors qu’il devait prendre fin au 31 décembre 2020. 600 000 entreprises ont déjà bénéficié des PGE, dont aucun remboursement ne sera demandé les douze premiers mois. De plus, l’amortissement pourra se faire sur une durée maximale de 5 ans, soulageant ainsi la pression sur les entreprises concernées. 

L’UE a émis 17 milliards d’euros d’obligations à impact social 

Ce n’est pas un succès, mais un plébiscite historique”. Voilà comment Philippe Escande, journaliste économique au journal Le Monde, a qualifié l’émission de dettes par l’Union européenne dans le cadre de son “programme de soutien au chômage partiel dans les pays membres”. Pour 17 milliards d’euros d’obligations émises sur les marchés, la demande s’est élevée à 233 milliards.  

On peut citer trois raisons qui expliquent cet engouement des marchés pour ces obligations. En premier lieu, il faut rappeler que ces obligations sont “à impact social”. Les fonds spécialisés dans la finance responsable les recherchent activement, tout comme les “grands investisseurs” qui veulent des produits sociaux et environnementaux. Ensuite, la BCE se porte garante pour racheter cette dette aux détenteurs privés, ce qui représente une sécurité majeure pour les investisseurs. Enfin, la dette à 10 ans émise sur les marchés possède un taux de – 0,26 %, loin des – 0,60 % allemands, et proche des – 0,30 % français. En somme, les investisseurs ont trouvé la “qualité allemande au prix français”. 

Cette dernière raison du succès des obligations de l’UE permet à Bruxelles de remplir un de ses objectifs : “permettre à l’Europe de profiter de la bonne note de certains pays pour emprunter peu cher et prêter à des pays en difficulté ayant plus de mal à se financer sur les marchés”. Pour rappel, la France et l’Allemagne sont notées « triple A” par les agences de notation, la meilleure note possible. Cette émission commune est également un pas politique majeur pour l’Union : il s’agit en quelque sorte de la naissance d’une dette européenne, que les pays dits “frugaux” (Pays-Bas, Finlande et Allemagne) rejetaient jusqu’alors, car ils craignaient une dégradation de leurs finances publiques. 

Sources : 

Les analyses et les opinions mentionnées dans le présent document représentent le point de vue de (des) l’auteur (s) référencé(s). Elles sont émises à la date indiquée, sont susceptibles de changer et ne sauraient être interprétées comme possédant une quelconque valeur contractuelle. 

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