Les 3 actualités macroéconomiques de la semaine
La croissance française pourrait atteindre 4 % en 2022
La semaine dernière, Bercy relevait ses prévisions de croissance pour 2021, de 6 à 6,25 %, conformément aux prévisions de la Banque de France et de l’Insee. Cette semaine, c’est sur la croissance en 2022 que se penche le ministère de l’Économie. Selon l’OCDE, le FMI et désormais le gouvernement, la croissance atteindrait presque 4 % l’année prochaine (3,9 % pour être exact). “L’année va commencer avec un acquis de croissance de 2 %. Il suffira donc d’avoir une hausse du PIB de 2 % pour atteindre l’objectif. Mais je ne pense pas qu’on sera très au-delà car au second semestre, la France va retrouver ses standards de croissance habituelle, de 1 à 1,5 %”, analyse Philippe Waechter, chef économiste d’Ostrum Asset Management.
C’est véritablement le surplus d’épargne accumulé par les Français qui sera la clé d’une croissance proche de 4 %. Ce surplus devrait atteindre 170 milliards d’euros à la fin de l’année, ce qui représente “11 % du revenu annuel des Français” selon l’Observatoire français des conjonctures économiques (OFCE). Selon les analystes, un rebond de la consommation des ménages entraînera donc une hausse de la croissance. Mathieu Plane, économiste à l’OFCE : “en 2021, l’investissement a soutenu la reprise, en 2022, ce sera la consommation des ménages qui sera le moteur de la croissance”.
Des incertitudes demeurent tout de même. La plus évidente est celle de la hausse continue des prix de l’énergie (pétrole et gaz), qui risquent de peser lourd sur les ménages. Le ralentissement de la croissance chinoise pourrait également freiner les exportations, ce qui jouerait négativement sur la balance commerciale et in fine, sur la croissance. Enfin, l’inflation doit être surveillée de près : il faudra vraisemblablement attendre 2022 pour la voir repasser sous les 2 %.
La France est le 19e pays le plus attractif au monde
L’index mondial de compétitivité et talents 2021 développé par l’école de management INSEAD et Portulans vient d’être dévoilé : la France a gagné 2 places et se classe désormais à la 19ème position ! Cet index mesure la capacité d’un pays à attirer, produire et retenir des talents : en 2017 la France n’était que 24ème sur 134 pays analysés. Impossible de ne pas faire le lien avec la 11ème place de l’Hexagone au classement des pays les plus innovants, publié début septembre. La Suisse, Singapour et les États-Unis sont les 3 pays sur le podium. Les pays Scandinaves, l’Allemagne ou les Pays-Bas devancent encore la France.
Quelles sont les forces et faiblesses de notre pays ? Du côté des points forts, “la qualité de ses grandes écoles et universités ainsi que de ses infrastructures dans le domaine des télécoms et des technologies de l’information” sont largement saluées. Au classement des pays qui parviennent à “retenir sur son territoire des personnes talentueuses”, la France est 12ème. La qualité de vie en France est aussi mise en avant. Côté points faibles, la langue française demeurent un obstacle à l’attractivité : nous sommes 34ème au classement des pays les plus attractifs. “Par ailleurs, la France conserve l’image d’un pays où la régulation du marché du travail et la fiscalité restent lourdes et surtout fluctuantes” expliquent Les Echos : une instabilité qui nuit à l’attractivité.
La croissance allemande ne devrait pas dépasser 2,4 % en 2021
Au printemps, les économistes allemands estimaient que la première puissance économique de la zone euro obtiendrait 3,7 % de croissance en 2021. Six mois plus tard, le constat est bien différent : la croissance devrait être limitée à 2,4 %, soit 1,5 points de moins. Il ne fait aucun doute que les pénuries causées par la pandémie de Covid-19 affectent violemment l’industrie allemande : “dans l’industrie automobile, les conséquences de la pénurie de semi-conducteurs sont considérables. Certaines lignes de production sont interrompues” explique Le Monde. Ce sont donc les services dits “proches du consommateurs” (la restauration notamment) qui tirent la croissance vers le haut, mais ce n’est pas suffisant pour compenser les pertes liées aux problèmes qui touchent le “Made in Germany”. Et si l’épidémie repartait cet hiver, la situation de ces services pourraient se détériorer rapidement.
Les économistes allemands estiment que la situation sanitaire et les approvisionnements devraient se normaliser dès 2022. Le niveau de production d’avant crise pourrait ainsi être retrouvé d’ici l’été 2022. Cela devrait se traduire par une hausse de la production de 4,8 % en 2022 et de 1,9 % en 2023. Concernant l’inflation, elle devrait se réduire d’ici à 2023 : 3 % cette année, 2,5 % en 2022 et 1,7 % en 2023.
Malgré ces perspectives plutôt positives, l’Allemagne se doit de regarder l’avenir à plus long terme, car le pays fait face à deux défis majeurs selon Le Monde : “le vieillissement de la population, avec l’arrivée à la retraite de générations nombreuses nées après-guerre, et les efforts de décarbonation de l’économie”. L’Allemagne sera confrontée à la situation suivante : “moins de travailleurs par habitant devront générer la richesse du pays, et une plus grande part du revenu généré devra être investi dans la protection du climat”. Ce sera sans aucun doute un des grands sujets de la probable prochaine coalition.
Sources :
- https://www.lesechos.fr/economie-france/conjoncture/croissance-lannee-2022-pourrait-etre-faste-si-les-francais-puisent-dans-leur-epargne-1355720
- https://www.lesechos.fr/economie-france/social/attractivite-des-talents-la-france-entre-dans-le-top-20-mondial-1356173
- https://www.lemonde.fr/economie/article/2021/10/14/les-penuries-brident-la-reprise-allemande_6098400_3234.html
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