Les 3 actualités macroéconomiques de la semaine
France : le taux de chômage recule à 7,3 % au T1 2022
Le chômage a de nouveau reculé dans l’Hexagone au premier trimestre : – 0,1 %. Si le rythme du recul est moins soutenu qu’au dernier trimestre 2021 (- 0,6 %), il s’agit d’une bonne nouvelle sur le front de l’emploi. 18 000 personne ont quitté le chômage, ce qui porte le nombre total de chômeurs en France à 2,2 millions de personnes. Mesuré à 7,3 % de la population active, le taux de chômage est toujours bien en-deçà de ses niveaux pré-Covid (8,2 %). Le journal Les Echos ajoute que “dans le détail, il a légèrement rebondi pour les jeunes (16,3 %, + 0,3 %) après, là encore, une forte baisse sur le trimestre précédent (- 3,5 points). Il a diminué de 0,2 point pour les personnes âgées de 25 à 49 ans, à 6,6 %. Il est quasi stable (- 0,1 point) pour les 50 ans ou plus, à 5,6 %”.
L’autre point très positif concerne les embauches : elles sont encore très bonnes (66 000 emplois créés dans le privé au T1 2022), ce qui fait grimper le taux d’emploi à 68 % en moyenne (+ 0,2 point), soit son plus haut niveau depuis 1975 ! Les jeunes en sont les principaux bénéficiaires depuis deux ans, sans doute grâce à l’essor exceptionnel de l’apprentissage (+ 4,8 points depuis la fin de 2019). Enfin, le taux d’activité des 15-64 ans progresse encore et se retrouve à 73,4 %. Il s’agit d’un retour au plus haut historique observé au T3 2021. “Là encore, la progression concerne surtout les jeunes dont la part de ceux qui ne sont ni emploi, ni en étude, ni en formation (les “NEET” en anglais) a baissé de 0,5 point à 11,8 %” précisent Les Echos.
Le PIB russe pourrait reculer de 10 % en 2022
Le calme avant la tempête ? Au premier trimestre 2022, le PIB russe a cru de 3,5 % sur un an, après 4 % au dernier trimestre 2021 selon les chiffres de l’agence Rosstat. Cependant, cette croissance est inférieure aux attentes des économistes, qui tablaient sur 3,7 %. Surtout, les statistiques ne prennent pas encore en compte les effets de la guerre en Ukraine et des sanctions internationales. Or, elles produisent déjà des effets sur la production et la consommation. Par exemple, “les ventes de voitures neuves se sont par exemple écroulées en avril, fondant de près de 80 % sur un an” expliquent Les Echos. Or avec les hydrocarbures, la consommation est l’une des deux composantes majeures de la croissance russe.
Mais comment conserver un niveau de consommation “normal” alors que l’inflation dépasse désormais 18 % sur un an ? Dans l’alimentaire, on relève une flambée des prix de plus de 20 % en avril, notamment pour les produits de base : + 36 % pour les céréales, + 33 % pour les fruits et légumes, et + 30 % pour les pâtes. La consommation devrait donc logiquement ralentir en entraînant la croissance du pays dans sa chute. Les experts estiment que le PIB devrait ainsi chuter de 12 % en 2022, soit le plus fort recul depuis 1990. Alexeï Koudrine, actuel président de la Cour des comptes et ex-ministre des Finances estime d’ailleurs qu’il faudra environ deux ans pour que l’économie russe se relève des sanctions internationales.
Pour autant en Russie, on minimise encore les effets des sanctions : le ministère de l’Économie s’attend à une contraction du PIB de 7 à 8 % en 2022 et la Banque centrale estime que le recul sera compris entre 9 et 10 %. Deux inconnues demeurent : si les sanctions occidentales contre la Russie se durcissent plus encore et si les prix du pétrole devaient baisser, la chute pourrait être plus forte encore.
L’inflation atteint 6,8 % au Canada en avril
Le Canada n’est pas épargné par l’inflation qui gangrène de très nombreux pays. Au mois d’avril, elle a atteint 6,8 % sur un an, soit 0,1 point de plus qu’au mois de mars. Ce chiffre constitue un plus haut depuis 1991 selon Statistique Canada. Les prix alimentaires mais également le logement sont les raisons principales de la hausse des prix. Les experts s’attendent à une poursuite de la hausse des prix des biens et services dans les mois à venir. Afin de contrer l’inflation, la Banque centrale du pays serait sur le point de remonter ses taux directeurs. Une hausse de 50 points de base est ainsi attendue le 1er juin.
Le taux directeur est actuellement positionné à 1 %, après avoir stagné à 0,25 % entre décembre 2020 et janvier 2022 afin de contrer les effets de la pandémie, en stimulant l’économie. Mais l’invasion de l’Ukraine par la Russie a considérablement fait augmenter les prix de l’essence et des produits de base comme les aliments de manière générale. Ces hausses frappent directement les ménages au porte-monnaie, ralentissant leur consommation et donc, la croissance économique. “Sans l’essence, l’indice des prix à la consommation a augmenté de 5,8 % d’une année à l’autre en avril, après avoir enregistré une hausse de 5,5 % en mars”, a expliqué Statistique Canada dans un communiqué. La conséquence quelque peu inattendue de la hausse des prix de l’essence est son impact sur les prix du logement, qui eux aussi sont à la hausse. Enfin, le marché de l’emploi de l’emploi étant très dynamique au Canada, des pressions à la hausse ont été exercées sur les biens et services, dépassant même les augmentations salariales. Ce dernier point a fini par entraîner un recul du pouvoir d’achat des ménages.
Sources :
- https://www.lesechos.fr/economie-france/social/le-taux-de-chomage-stable-au-premier-trimestre-1407459
- https://www.lesechos.fr/monde/europe/la-russie-se-prepare-a-une-forte-contraction-de-son-economie-1408137
- https://www.lefigaro.fr/flash-eco/l-inflation-au-canada-grimpe-a-6-8-un-nouveau-record-en-plus-de-30-ans-20220518
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