Les 3 actualités macroéconomiques de la semaine
France : les créations d’entreprises en hausse de 6,7 % en octobre
C’est le ministre de l’Économie en personne qui a annoncé la bonne nouvelle sur son compte Twitter : les créations d’entreprises en France au mois d’octobre ont été très bonnes ! Le nombre de créations d’entreprises a augmenté de 6,7 %, selon l’Insee, ce qui représente plus de 84 000 entreprises nouvellement créées. “Parmi ces nouvelles entreprises, 54.442 sont de microentreprises, soit une part de 64,7 %” nous informe Le Figaro. Les immatriculations de micro-entrepreneurs se redressent (+ 8,1 % en octobre après – 3,7 % en septembre) et les créations d’entreprises classiques augmentent de nouveau (+ 4,4 % après + 1,4 %), relève l’Insee. Deux secteurs sont particulièrement dynamiques : le soutien aux entreprises (+ 11,5 %), ainsi que les services aux ménages (+ 13 %).
En prenant un peu de hauteur pour s’intéresser aux douze derniers mois, on constate un très net dynamisme du tissu économique français : le nombre total d’entreprises créées est “en forte hausse de 21 %”. Sur un an, les créations d’entreprises ont par exemple progressé de “23 % dans le secteur de l’industrie, de 21,9 % dans la construction, ou encore de 24,3 % dans le commerce, les transports, l’hébergement et la restauration”. Des fragilités subsistent tout de même et doivent inciter à la prudence car sur les trois derniers mois, le nombre cumulé d’entreprises créées est en baisse de 1,8 % par rapport aux trois mêmes mois en 2020 (août, septembre, octobre).
La consommation américaine repart en octobre : + 1,7 %
Malgré les pénuries, malgré l’inflation, la consommation aux États-Unis est sur une dynamique forte, ce qui est une bonne nouvelle pour les entreprises à l’approche du Black Friday et surtout, des fêtes de fin d’année. “Sur le seul mois d’octobre, le total des ventes s’est élevé à 638,2 milliards de dollars, + 1,7 % par rapport à septembre, + 16,3 % par rapport à l’an passé” explique Le Figaro. Les ventes au détail ont aussi augmenté, de 1,5 % entre août et octobre par rapport à la période mai-juillet. Cette reprise de la consommation ressemble à une manière de rattraper le temps perdu pendant la pandémie et de dépenser une partie de l’épargne accumulée depuis le début de la pandémie, estimée à 2,5 milliards de dollars.
Il convient tout de même de rester mesuré, car l’inflation joue en partie dans la hausse du total des ventes. Elle est même au plus haut depuis 30 ans : “+ 0,9 % par rapport à septembre, et + 6,2 % sur un an” selon l’indice CPI. Cette inflation est notamment due à la hausse des prix du pétrole, qui ne cessent de grimper après avoir atteint des plus bas historiques au plus fort de la pandémie lorsque le commerce international était au point mort. Les prix alimentaires sont également touchés par l’inflation : + 38 % pour le porc, + 33 % pour le bœuf et + 19 % pour le poulet, par rapport à l’année dernière. Une hausse qui devrait se poursuivre dans les prochaines semaines. Selon plusieurs analystes, “les ménages restent disposés à ouvrir leur portefeuille malgré la hausse des prix mais il est de plus en plus évident qu’une inflation plus élevée érode le pouvoir d’achat”. De quoi gâcher les fêtes de fin d’année ?
Selon l’OCDE, la croissance française atteindra 6,8 % en 2021
La croissance française finira-t-elle par atteindre 7 % en 2021 ? Pour le moment, l’OCDE se contente de relever ses prévisions à 6,8 % (contre 6,3 % précédemment) grâce à une reprise plus forte qu’anticipée depuis l’été. L’OCDE relève également ses prévisions pour la croissance française en 2022, qui devrait atteindre 4,2 % au lieu de 4 %. L’organisation justifie ces relèvements ainsi : “Après un démarrage faible en 2021, l’économie a rebondi sous l’effet de la moindre circulation épidémique, de l’accélération de la campagne de vaccination et de l’assouplissement des restrictions sanitaires”. L’Insee note elle aussi une nette montée en puissance de la croissance : le PIB a augmenté de 3 % au T3 2021, un chiffre supérieur aux attentes de 2,7 %. Si le gouvernement et l’Insee maintiennent leurs prévisions pour 2021 à 6,25 %, la Banque de France table sur 6,75 %.
Pour l’OCDE, les “mesures budgétaires soutiennent fortement la demande intérieure”, en particulier les aides d’urgence pour les ménages et les entreprises. Ces aides ont permis de limiter les dégâts sur les revenus et donc sur le pouvoir d’achat des ménages, qui ont pu de nouveau consommer lorsque les restrictions sanitaires ont été levées. Le plan de relance et le plan “France 2030” devraient permettre aux entreprises de poursuivre voire d’augmenter leurs investissements dans les prochains mois.
Une inquiétude est néanmoins mise en avant par l’OCDE : le risque d’endettement privé (ménages et entreprises) et public. Il faudra “des efforts importants” pour “stabiliser” la dette publique aux alentours de 120 % du PIB explique l’organisation, qui évoque la suppression de “certaines niches fiscales, en particulier anti-environnementales”.
Sources :
- https://www.lefigaro.fr/conjoncture/les-creations-d-entreprises-rebondissent-en-octobre-20211117
- https://www.lefigaro.fr/flash-eco/consommation-en-hausse-aux-etats-unis-a-l-oree-des-fetes-de-fin-d-annee-20211116
- https://www.lemonde.fr/economie/article/2021/11/18/croissance-de-la-france-l-ocde-releve-sa-prevision-a-6-8-en-2021-et-4-2-en-2022_6102562_3234.html
Les analyses et les opinions mentionnées dans le présent document représentent le point de vue de (des) l’auteur (s) référencé(s). Elles sont émises à la date indiquée, sont susceptibles de changer et ne sauraient être interprétées comme possédant une quelconque valeur contractuelle.