Actualité 20.06.20

Les 3 actualités macroéconomiques de la semaine

Le PIB français reculera de 17 % au lieu de 20 % au deuxième trimestre

Les premières prévisions de l’Insee concernant la trajectoire de l’économie française étaient très sombres. L’Institut a revu ses prévisions, qui sont désormais plus optimistes. Alors que le 27 mai, l’Insee envisageait une contraction du PIB de l’ordre de 20 % au second semestre, la baisse serait de 3 points moins importante (- 17 %). 

Julien Pouget, chef du département de la conjoncture de l’Insee a déclaré cette semaine que “la reprise économique [était] très nette depuis la mi-mai”. Le déconfinement, qui a été accéléré en raison d’un “reflux de l’épidémie” a permis à certains pans de l’économie de reprendre plus vite, notamment dans le secteur des services aux entreprises. Par rapport à une situation dite normale, la perte d’activité en France serait de “29 % en avril, 22 % en mai et 12 % seulement en juin” et s’observerait dans tous les secteurs autorisés à reprendre leur activité. En Ile-de-France, une région qui joue un rôle majeur dans l’économie du pays, l’assouplissement des règles du déconfinement pourrait entraîner une “remontée plus rapide” dans les secteurs les plus durement touchés par l’épidémie, notamment dans l’hôtellerie, la restauration et les transports.  

L’une des composantes de cette reprise est la consommation des Français. Par exemple, les biens manufacturés ont bénéficié de ce sursaut de consommation. Cela peut s’expliquer par le chômage partiel qui a permis un recul “assez limité” du revenu disponible des ménages, de l’ordre de 2,7 %. 

France : 9 600 faillites d’entreprises évitées en 2020

Les cessations de paiement ne sont pour l’heure pas en hausse selon les données des greffes des tribunaux de commerce, qui enregistrent même un “niveau d’activité historiquement bas”. Fin 2019, 23 535 procédures collectives étaient recensées, contre 13 920 fin mai 2020.  

Cette baisse peut être due à la période “d’urgence sanitaire” qui a permis un assouplissement des règles pour les entreprises en difficulté : en effet au lieu de 45 jours pour “se déclarer en cessation de paiement”, elles ont jusqu’au 24 août pour le faire. 

Mais la réduction progressive des aides de l’État fait craindre une hausse des faillites d’entreprises : le chômage partiel sera moins soutenu et les charges sociales ne pourront plus être reportées. Le temps viendra également où les entreprises devront entamer le remboursement des “prêts garantis par l’État” (PGE). 

38 États veulent adopter une « taxe GAFA »

Depuis bientôt 8 ans, la question de la fiscalité du numérique fait débat au sein de l’OCDE, mais aucun accord n’a jamais pu être trouvé. Face à l’absence de consensus international, plusieurs pays ont mis en place unilatéralement ce que l’on surnomme des “taxes GAFA”. Selon une étude de KPMG, “22 Etats ont adopté une taxe GAFA dans le monde, six ont un projet de loi en cours d’examen, et dix ont annoncé leur intention d’en introduire une”. L’Inde a été pionnière : dès 2016 elle a mis en place une taxe sur les revenus publicitaires.  

En Europe, c’est la France qui bataille depuis des mois pour l’instauration d’une taxe GAFA à l’échelle de l’Union européenne. Alors que le vote a échoué “à trois voix”, plusieurs pays de l’UE mettent en place des taxes au niveau national :  

  • En 2018, l’Autriche instaurait une taxe de 5 % sur les revenus publicitaires des entreprises réalisant un “chiffre d’affaire supérieur à 750 millions d’euros, dont 25 millions en Autriche”. 
  • L’Italie a adopté sa taxe en janvier 2020.  
  • En Espagne, elle doit entrer en vigueur fin 2020.  
  • Le Royaume-Uni, malgré les pressions exercées par Washington, a conservé son projet de taxe, qui est entré en vigueur le 1er avril 2020.  
  • L’Allemagne se refuse – pour le moment – à instaurer une taxe GAFA. 

L’instauration de ces taxes entraîne parfois une réaction des géants du numérique : en Autriche, la taxe de 5 % sur les revenus publicitaires a conduit Google à imposer une hausse de 5 % “des tarifs pour tous les annonceurs dont la publicité est vue en Autriche”. 

Sources : 

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