Les 3 actualités macroéconomiques de la semaine
L’inflation mesurée à 5,5 % au Royaume-Uni en janvier
Au mois de décembre 2021, l’inflation britannique atteignait déjà un record (5,4 %). Ce record a été battu en janvier, car l’inflation a progressé de 0,1 point pour atteindre 5,5 % sur 12 mois glissants. Ce sont les biens produits au Royaume-Uni qui ont le plus alimenté l’inflation, ces derniers ont vu leur prix augmenter de 9,9 %. Bien entendu, la hausse du prix des matières premières et de l’énergie explique la hausse des coûts : les fabricants répercutent sur le prix de vente la hausse des prix à la production. L’Office national des statistiques (ONS) ajoute : “Les vêtements et chaussures ont aussi contribué à l’inflation en janvier, avec des soldes plus limitées qu’un an avant, quand le pays était en confinement”. Le record de janvier devrait être largement dépassé dans les mois à venir. La Banque d’Angleterre (BoE) estime en effet que l’inflation atteindra 7,25 % au plus fort, pour redescendre aux alentours de 5 % à la fin de l’année 2022. Les prix de l’énergie seront les principaux moteurs de cette nette hausse.
Afin de combattre la hausse des prix, la BoE a “déjà relevé deux fois son principal taux directeur” explique Le Figaro, désormais à 0,5 %. Deux autres hausses pourraient avoir lieu cette année pour atteindre 1,25 % en 2022 et finir à 2 % en 2023. Les prix devraient également redescendre d’eux-mêmes, lorsque les problèmes rencontrés sur les chaînes d’approvisionnement seront résolus et que les tensions géopolitiques diminueront. Ces dernières, notamment en Ukraine, ont un effet très néfaste sur les prix de l’énergie. Un tel alignement des planètes, conjugué aux politiques de “tapering” de la BoE pourrait faire revenir l’inflation proche des 2 %. Un élément pourrait cependant venir amplifier l’inflation : les pressions haussières sur les salaires. En effet, cela créerait une boucle inflationniste prix-salaires difficile à enrayer.
Japon : la croissance a atteint 1,7 % en 2021
Le Japon a renoué avec la croissance en 2021, après une année 2020 compliquée par la pandémie de Covid-19. Et bien que l’allure de la croissance soit plus proche des dents d’une scie qu’à une courbe en constante progression (- 0,7 % au T3, + 1,3 % au T4 2021), il s’agit bien d’une amélioration pour l’économie nippone. La consommation au quatrième trimestre (+ 2,7 %) a porté la croissance en fin d’année, notamment dans les services. “Le 1er octobre, l’accalmie dans la pandémie a, en effet, permis à Tokyo de lever l’état d’urgence imposé depuis la fin juin avec notamment la fermeture des restaurants à 21 heures et des restrictions de déplacements” précise Le Monde. Les exportations ont également soutenu la croissance : elles ont augmenté de 1 % en 2021, ce qui a profité à l’activité industrielle. En revanche, la demande intérieure a faiblement augmenté : l’investissement des entreprises n’enregistrant qu’une hausse de 0,4 %.
Quelles perspectives économiques pour 2022 ? C’est bien la prudence qui domine au sein de l’archipel. Le variant Omicron a conduit le gouvernement à mettre en place de nouvelles restrictions jusqu’à la fin du mois de février. Les pénuries de microprocesseurs fragilisent l’activité des groupes industriels japonais. Afin de soutenir l’économie, un plan de relance record de 275 milliards d’euros a été adopté fin décembre. L’inflation touche également le Japon, mais la Banque centrale du pays refuse pour le moment de remonter ses taux et maintient sa politique monétaire “ultra-accommodante”. Or, le relèvement probable des taux américains et européens pourrait avoir des conséquences négatives au Japon si le pays ne suit pas ses partenaires.
Le chômage au plus bas depuis 2008 en France
Une nouvelle bonne nouvelle concernant l’emploi en France : selon les chiffres publiés par l’Insee, le chômage a de nouveau reculé de 0,6 point en France au quatrième trimestre 2021 pour atteindre 7,4 % de la population active, soit 2,239 millions de personnes. Chez les jeunes, le recul est encore plus impressionnant : le taux de chômage diminue de 3,6 points et atteint 15,9 %. Il faut remonter au début des années 2000 pour retrouver un tel niveau d’emploi chez les 15-24 ans. “Autre évolution positive : la part des personnes de 15 à 64 ans qui occupent un emploi progresse de 0,2 point, battant un nouveau record à 67,8 %” ajoute Le Monde. Ces chiffres concordent avec la croissance des effectifs dans le secteur privé : 107 000 créations de postes ont été enregistrées au T4 2021, pour un total de 648 000 sur l’ensemble de l’année. Le redémarrage puissant de l’activité en France (le PIB se situe au-dessus du seuil atteint avant la crise sanitaire au T4 2021) porte l’emploi.
Mais puisque l’emploi atteint un point plus haut que le PIB, c’est un signe d’une productivité qui ralentit. Car les entreprises ont encore recours au chômage partiel : “les personnels concernés ne sont pas à leur poste ou y passent moins de temps, mais ils continuent d’être comptabilisés parmi les individus en emploi” analyse Le Monde. De plus, les carnets de commande de nombreuses entreprises pourraient s’étoffer dans les mois à venir. Or, si elles estiment que recruter de nouvelles personnes sera difficile, elles conservent l’intégralité de leurs équipes sans en avoir actuellement besoin.
C’est pour cette raison que certains experts appellent à la prudence. Le contexte actuel de sureffectifs ne pourrait être que temporaire. Ainsi, même avec un niveau de croissance soutenu en 2022, les créations de poste pourraient être en-deçà des attentes car les entreprises possèderont déjà la force de travail nécessaire à leur niveau d’activité. Il se pourrait donc, si cette hypothèse s’avère juste, que le taux de chômage atteigne alors un plateau difficilement compressible dans les mois à venir.
Sources :
- https://www.lefigaro.fr/flash-eco/l-inflation-monte-a-5-5-au-royaume-uni-en-janvier-contre-5-4-en-decembre-20220216
- https://www.lemonde.fr/economie/article/2022/02/15/l-economie-japonaise-renoue-avec-une-croissance-fragile_6113763_3234.html
- https://www.lemonde.fr/politique/article/2022/02/18/a-7-4-le-chomage-au-plus-bas-depuis-2008_6114234_823448.html
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