Les 3 actualités macroéconomiques de la semaine
Le surplus d’épargne des ménages atteint 187 milliards d’€
L’apparition d’un nouveau variant nous rappelle que la crise du Covid-19 n’est pas terminée. Mais ce n’est pas le seul signe : l’accumulation par les ménages d’une épargne de précaution en est un autre très probant. Et si cette accumulation s’est réduite au T3 2021, elle demeure importante : 6 milliards d’euros (contre 22 milliards au T2 2021), soit 187 milliards accumulés depuis le début de la crise sanitaire. Cette “surépargne” née de la crise du Covid s’ajoute aux 124 milliards de l’épargne financière habituelle. A fin septembre, le niveau d’épargne total des Français “atteignait ainsi 293 milliards d’euros, en hausse de plus de 100 milliards par rapport à fin 2020”, selon les calculs de la Banque de France.
Ce recul du taux d’épargne n’est pas vraiment surprenant : la consommation des ménages a fortement rebondi au T3 et le revenu brut disponible a augmenté, notamment grâce aux aides de l’État. L’Insee anticipe d’ailleurs un “retour à la normale” de la manière d’épargner des Français. Le taux d’épargne “redescendra à 16 % du revenu brut à la fin du premier semestre 2022, soit 1 point de plus que son niveau traditionnel”, malgré la probable hausse de la rémunération du Livret A, qui demeure à ce jour le placement préféré des Français. Les économistes scrutent avec attention le niveau d’épargne des Français, car il sera déterminant dans la reprise économique. L’OFCE a ainsi calculé que la croissance pourrait dépasser 6 % en 2021, sous réserve de la dépense de 20 % du surplus d’épargne. Un scénario de plus en plus fragilisé par l’apparition du nouveau variant Omicron selon Mathieu Plane, directeur adjoint du département analyse et prévision de l’OFCE.
915 000 entreprises créées en France en 2021
Les chiffres des créations d’entreprises en France en 2021 auront leurs partisans et leurs détracteurs. Sur les 11 premiers mois de l’année, 915 454 entreprises ont été créées, un record qui efface celui de 2020. Ces statistiques témoignent à la fois d’une dynamique d’après-crise, mais aussi du poids de plus en plus fort de l’ubérisation de l’économie. En effet, une part importante de cette hausse tient aux créations de microentreprises (ce qui comprend les livreurs) : + 18,3 %. Selon l’institut, le nombre total d’entreprises créées sur les douze derniers mois a “augmenté fortement”, avec une hausse de 19 %, en données brutes.
Les créations sous forme de sociétés ont aussi nettement augmenté (+ 26,7 %). L’Insee note que la hausse des créations est en revanche moins marquée (+ 3,4 %) pour les entreprises individuelles classiques. Les secteurs les plus dynamiques en 2021 sont sans conteste l’assurance et la finance (+ 33,4 %), ainsi que le transport (+ 31,5 %) qui comprend l’activité des plateformes de livraison. “La hausse des entreprises dans les services aux ménages a, quant à elle, atteint 26,6 %” selon l’Insee.
Le mois de novembre a été marqué par un ralentissement des créations d’entreprises, ce qui fait craindre le début d’un mouvement pour 2022. “Le nombre total de créations, tous types d’entreprises confondus, se replie de 3,5 %, après une hausse de 6,7 % en octobre” selon Les Echos. L’Insee relève un repli significatif dans le soutien aux entreprises (- 4,4 %) et dans l’enseignement santé, action sociale (- 4,8 %).
La Banque d’Angleterre relève son taux directeur à 0,25 %
Au Royaume-Uni, l’inflation est en passe d’atteindre des niveaux inquiétants. Afin de mieux lutter contre l’envolée des prix, la Banque d’Angleterre a pris une décision qui a surpris l’ensemble des marchés : elle a relevé son principal taux directeur, de 0,15 à 0,25 %, alors que les marchés tablaient sur un “statu quo” monétaire en raison de l’apparition du variant Omicron. Ce relèvement des taux a fait grimper le cours des valeurs bancaires (un environnement de taux élevé est favorable à leur rentabilité) et reculer celui des constructeurs, qui apprécient peu le risque d’une hausse des taux d’emprunt pour les acheteurs immobiliers.
La BoE (Bank of England) a publié un communiqué dans lequel elle justifie la remontée du taux directeur. “Le marché du travail est tendu, et a continué de se tendre. De plus, il y a quelques signes d’une plus grande résistance des pressions sur les coûts et les prix” a-t-elle indiqué. Mais c’est surtout le niveau d’inflation qui a poussé la BoE à agir : elle atteint 5,1 % au mois de novembre, “du jamais vu depuis 10 ans” selon Les Echos. La banque centrale a également relevé à la hausse sa prévision d’inflation : elle devrait atteindre 6 % en avril 2022, au moment de la hausse réglementaire des prix de l’énergie. Le taux directeur pourrait donc être de nouveau relevé progressivement pour atteindre de 1 % d’ici à septembre 2022, avec une première hausse de 0,25 points en février 2022. D’autres banques centrales suivront-elles, notamment la Fed et la BCE ?
Sources :
- https://www.lesechos.fr/economie-france/conjoncture/les-menages-francais-continuent-de-surepargner-mais-moins-quavant-1372855
- https://www.lesechos.fr/economie-france/conjoncture/les-creations-dentreprises-battent-un-nouveau-record-1372708
- https://www.lesechos.fr/finance-marches/marches-financiers/la-banque-dangleterre-cree-la-surprise-en-relevant-ses-taux-1373112
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