Actualité 17.06.22

Les 3 actualités macroéconomiques de la semaine

La croissance française devrait atteindre 0,25 % au T2 2022 

L’année 2022 a mal débuté pour l’économie française : le PIB s’est en effet contracté de 0,2 % au premier trimestre. Les économistes et les politiques attendent donc avec impatience les chiffres du second trimestre. Car si la croissance est de nouveau négative, la France entrera officiellement en récession, un état caractérisé par deux trimestres consécutifs de repli du PIB. Mais l’enquête mensuelle de conjoncture menée par la Banque de France auprès de 8 500 entreprises est rassurante. “L’activité au deuxième trimestre fait preuve de résilience, on ne voit pas de récession” a résumé Olivier Garnier, économiste en chef de la Banque. Le PIB enregistrerait une hausse de 0,25 % au deuxième trimestre, évitant ainsi la récession. 

L’amélioration constatée en avril s’est poursuivie en mai, grâce à un rebond dans l’industrie et surtout dans les services marchands, fortement affectés en début d’année par les conséquences de la vague Omicron” précisent Les Echos. Le tourisme reprend également, ce qui permet au secteur de l’hôtellerie-restauration de relever la tête. D’autres secteurs indiquent des améliorations concernant leurs cadences de production : pharmaceutique et aéronautique par exemple. “Dans l’ensemble de l’industrie, le taux d’utilisation des capacités de production augmente légèrement, à 79 %”. 

Deux difficultés sont pointées du doigt et inquiètent les entreprises. Le premier point noir est celui de l’approvisionnement : 61 % des entreprises du secteur de l’industrie estiment que cela pèse sur leur activité, 55 % pour les entreprises du bâtiment (un secteur dont l’activité est généralement corrélée à l’activité économique globale du pays). Le second problème est celui du recrutement. “Les difficultés de recrutement ont progressé à 55 %, tirées à la fois par les services et l’industrie (+ 10 points depuis décembre)”. Les pénuries de compétences sont ainsi la source majeure d’inquiétude pour les dirigeants d’entreprise. 

La Fed relève son taux directeur de 0,75 point 

En mars dernier, la Fed anticipait une inflation à 4,3 % pour l’année 2022. Elle s’est rendu compte que ce chiffre serait sûrement dépassé et a donc revu ses analyses à la hausse. Désormais, la Fed table sur 5,2 % d’inflation. Ne pouvant rester inactive, elle a pris une décision forte : relever son taux directeur de 0,75 point, une hausse jamais vue depuis 1994. Les prévisions concernant l’inflation sur l’année 2022 ont donc pesé, tout comme les chiffres du mois de mai : la hausse des prix sur 12 mois a été mesurée à 8,6 %.  

Ce taux, qui est celui auquel les banques se prêtent des liquidités à très court terme est donc désormais à 1,75 %. Et de futures hausses pourraient avoir lieu dès les mois de juillet et de septembre. La situation géopolitique (la guerre en Ukraine) et internationale (les confinements en Chine) créent des pressions à la hausse supplémentaires sur les prix et pèsent sur l’activité économique mondiale, en plus d’exacerber les tensions sur les chaînes d’approvisionnement.  

La forte hausse des loyers, les signes d’augmentation de coûts salariaux, les anticipations inflationnistes à l’horizon d’un an révélées par les sondages de la Fed, s’ajoutent aussi à la liste des facteurs inflationnistes qui, loin de s’apaiser, s’aggravent” analyse ainsi Le Figaro

Japon : le déficit commercial bat un record vieux de 8 ans 

Au mois de mai, le Japon a enregistré son pire déficit commercial depuis 8 ans. Le Yen chute depuis plusieurs mois, ce qui fait mécaniquement grimper le coût des importations, qui a son tour déstabilise la balance commerciale de l’archipel nippon. Le déficit commercial japonais s’est élevé le mois dernier à 2 384,7 milliards de yens (17 milliards d’euros au cours actuel), un nouveau plus haut depuis janvier 2014. Il s’agit également du dixième mois consécutif de déficit commercial du pays, une série qui n’avait plus été enregistrée depuis 2015. 

La chute du cours du Yen (- 14 % par rapport au dollar depuis le début de l’année) n’explique pas à elle seule la dégradation de la balance commerciale du pays. Il faut également prendre en compte la hausse brutale des prix de l’énergie sur fond de guerre en Ukraine. Le coût des importations japonaises en mai a ainsi grimpé de 48,9% sur un an, et celui des importations d’hydrocarbures de 147,8 % sur la même période. Du côté des exportations, la situation s’améliore néanmoins. En mai, elles ont progressé de 15,8 % sur un an, grâce à un impact moins important qu’en avril des confinements sanitaires en Chine sur le commerce international. 

Comment expliquer la chute brutale du Yen, qui creuse tant le déficit commercial du Japon ? Il faut se pencher sur les stratégies de la Fed et de la Banque centrale du Japon, totalement opposées. Alors que la Fed resserre sa politique monétaire, le Japon conserve une politique “ultra-accommodante” pour favoriser la croissance. Enfin, l’économie nippone n’a pas encore pansé ses plaies causées par le Covid-19, ce qui accentue le plongeon du Yen. 

Sources : 

Les analyses et les opinions mentionnées dans le présent document représentent le point de vue de (des) l’auteur (s) référencé(s). Elles sont émises à la date indiquée, sont susceptibles de changer et ne sauraient être interprétées comme possédant une quelconque valeur contractuelle. 

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