Les 3 actualités macroéconomiques de la semaine
France : la croissance attendue à 6,25 % en 2021
“La croissance est forte, solide, dynamique : nous réviserons donc la prévision de croissance pour 2021 de 6 à 6,25 %” a annoncé le ministre de l’Économie Bruno Le Maire à l’Assemblée Nationale lundi 11 octobre. Bercy s’adapte ainsi aux prévisions de l’Insee et de la Banque de France, qui ont revu leurs prévisions à la hausse dès le mois de septembre. Cette croissance supplémentaire devrait logiquement entraîner une hausse des recettes fiscales pour l’État. En septembre, le gouvernement estimait à 20 milliards d’euros les recettes fiscales supplémentaires pour 2021. Néanmoins, cette hausse de la croissance ne devrait pas véritablement permettre une réduction du déficit public, toujours attendu à 8,4 % du PIB en 2021.
En dépit de la forte reprise observée, les dépenses s’accumulent, qu’elles soient subies ou voulues. La flambée des cours de l’énergie pèse sur le budget de l’État. Afin de limiter le coût pour les ménages, le Gouvernement doit en effet engager de nouvelles dépenses : “600 millions d’euros pour le chèque énergie, 5 milliards d’euros en année pleine pour la baisse de la fiscalité, à supposer que les prix du gaz qui tirent ceux de l’électricité n’augmentent pas davantage” a ainsi annoncé Bruno Le Maire.
Du côté des dépenses voulues par l’exécutif, on retrouve le plan d’investissement “France 2030” présenté mardi 12 octobre par Emmanuel Macron, qui est évalué entre 30 et 50 milliards d’euros. Les dépenses en faveur du plan devraient cependant véritablement commencer en 2023 afin de ne pas trop peser sur les comptes publics, car l’objectif est de ramener le déficit sous les 5 % en 2022.
– 21 % de faillites d’entreprises au T3 2021
Au début de l’année, les analystes prévoyaient une forte hausse du nombre de défaillances d’entreprises, en raison de la réduction des aides de l’État. Or, les chiffres du troisième trimestre qui viennent de tomber leur donnent tort : seules 5 300 défaillances ont été enregistrées, soit deux fois moins qu’en temps normal. Sur un an, le nombre de faillites est même en recul de 21 %. Il semble que le “quoi qu’il en coûte” voulu par le gouvernement porte ses fruits. “Après avoir reculé de 38 % en 2020, elles seraient encore en baisse de 13 % cette année pour se situer autour de 28.000” relatent Les Echos. Il faut remonter à 1986 pour retrouver de tels chiffres. Les entreprises des secteurs toujours affectés par la crise sanitaire tiennent bon. C’est le cas de l’hôtellerie-restauration (- 46 %) et du commerce (- 22 %), bien que la consommation reste modérée. Dans le bâtiment également, les défaillances diminuent de 21 %.
Pourtant, les Urssaf ont bel et bien entamé la reprise des rappels des cotisations suspendues depuis le début de la crise sanitaire : elles font cependant preuve d’une grande mansuétude envers les entreprises, ce qui évite de les mettre dans des situations intenables. En revanche, le remboursement des Prêts Garantis par l’État (PGE) commencera bien en avril 2022. Pour les entreprises qui composent le tissu économique français, ce sera l’heure de vérité. On estime qu’entre 5 et 8 % des entreprises ayant souscrit un PGE ne pourront pas faire face à leur annuité. Le rebond du nombre de défaillances d’entreprise pourrait ainsi atteindre 40 % en 2022.
Déjà 480 000 contrats d’apprentissage signés en 2021
En 2020, le nombre de signatures de contrats d’apprentissage avait battu un record en atteignant 525 000 signatures (+ 42 % par rapport à 2019). Selon les chiffres dévoilés par la ministre du Travail Elisabeth Borne, 2021 pourrait battre un nouveau record : 480 000 contrats d’apprentissage ont déjà été signés cette année et il reste un trimestre entier. La ministre a de quoi se réjouir, car booster les contrats d’apprentissage était l’un des objectifs du gouvernement, qui a mis un place le plan “1 jeune 1 solution” à l’été 2020. Ce plan, évalué à 9 milliards d’euros pour les années 2020-21 aurait permis à 3 millions de jeunes de trouver “un emploi, un apprentissage, une formation ou un accompagnement” selon Le Figaro.
Afin de poursuivre sur cette lancée, le Premier ministre Jean Castex a annoncé que les aides financières à l’apprentissage pour les entreprises (5000 euros pour un mineur et 8 000 euros pour un majeur) seront prolongées une nouvelle fois, jusqu’en juin 2022. Pour rappel, ces aides permettent de pratiquement nullifier le coût d’un apprenti pour l’employeur. Les entrées en apprentissage sur le premier trimestre 2021 “ont ainsi été multipliées par trois en l’espace d’un an et même par quatre par rapport à il y a deux ans”, toujours selon Le Figaro.
Sources :
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