Actualité 14.01.22

Les 3 actualités macroéconomiques de la semaine

Moins de 28 000 défaillances d’entreprises enregistrées en 2021  

Cela peut sembler difficile à croire, mais en dépit de la réduction progressive des aides de l’État aux entreprises, le nombre de défaillances d’entreprises continue de chuter. En 2021, 27 285 défaillances ont été enregistrées, un chiffre inférieur à 2019 et 2020 ! Pour la Banque de France “il n’y a donc à ce stade aucun signe d’une reprise des défaillances ou d’une vague de faillites à venir”. Le recul observé par rapport à 2020 (- 12,7 %) concerne même des secteurs pourtant fortement impactés par la crise et par les mesures de restriction : dans l’hébergement-restauration, le nombre de défaillances a par exemple reculé de 38 % en 2021. “A l’opposé, elles ont augmenté dans l’agriculture et les conseils ou services aux entreprises” précisent Les Echos. Si on compare 2021 à 2019, le recul des défaillances est encore plus impressionnant : – 46,6 % ! Il ne fait aucun doute que les mesures de soutien et la reprise économique mesurée en mai dernier ont joué dans ce net recul. 

Néanmoins, il ne faut pas s’attendre à voir ce chiffre diminuer à nouveau selon plusieurs experts, selon qui un plancher a été atteint. Au mois de décembre, des “signes de retournement” sont même apparus. 2022 devrait donc voir le nombre de défaillances croître, sans revenir aux niveaux prépandémie. Pour Les Echos, il n’y pas de “tsunami” à craindre. Mais puisque 2022 sera une année de croissance moins soutenue (car il y aura moins d’aides publiques), puisqu’il y aura de l’inflation et puisque les entreprises connaissent des difficultés de recrutement, les défaillances vont remonter. Les estimations tablent sur 40 000 défaillances en 2022. Un indicateur clé sera à surveiller : la trésorerie des entreprises. Ces dernières vont devoir faire face à une hausse des coûts, notamment des salaires et vont devoir investir. Et cela pourrait conduire à la fragilisation de certaines, voire à leur défaillance. 

France : le PIB progresse de 0,6 points au T4 2021  

La très forte propagation du variant Omicron a fait craindre aux analystes un affaiblissement de l’activité économique, mais il n’en a rien été. Selon l’enquête réalisée par la Banque de France, “l’activité a continué de progresser en décembre et serait stable en janvier”. Le PIB aurait ainsi dépassé de 0,75 point son niveau d’avant-crise en décembre. Et au T4 2021, il a progressé de 0,6 %, ce qui concorde avec les prévisions de la Banque, qui estime que la croissance en 2021 atteindra 6,7 % (le gouvernement table sur 6,5 %). Et bien qu’il faille attendre les résultats de février pour certifier de la bonne tenue de l’activité économique, elle est à un niveau suffisant selon la Banque de France et est “compatible avec notre scénario central soit une croissance de 3,6 % cette année”. 

Il existe quelques disparités selon les secteurs économiques. Dans l’industrie, l’activité progresse car les carnets de commande sont “bien remplis” selon Les Echos. En revanche, elle marque un léger repli dans les services en raison du ralentissement constaté dans l’hébergement-restauration et l’événementiel, davantage affectés par la reprise épidémique. Certains chefs d’entreprises expriment cependant leurs inquiétudes. Dans les secteurs de l’automobile, de la fabrication d’équipements électriques ou de machines, des difficultés d’approvisionnement sont relevées. Cela entraîne une hausse des coûts pour les entreprises, qui devraient donc augmenter leurs prix pour tenir le choc. L’inflation, qui devrait finir par reculer au cours de l’année, est pour le moment toujours mesurée à 2 %, ce qui pourrait conduire les entreprises à augmenter les salaires, qui sont un coût et donc une nouvelle raison d’augmenter leurs prix.  

La croissance mondiale devrait atteindre 4,1 % en 2022 

La Banque Mondiale vient de publier ses prévisions de croissance pour 2022 et si elles semblent bonnes, les nombreuses disparités entre pays viennent assombrir le tableau. Après une année 2021 estimée à 5,5 %, la croissance devrait atteindre 4,1 % cette année. Si tous les pays du monde sont concernés par cette baisse, Ayhan Kose, économiste de la Banque Mondiale, a insisté sur leurs trajectoires divergentes : “Les pays avancés volent haut alors que les marchés émergents et les économies en développement volent bas et sont à la traîne”. Le FMI fait part d’inquiétudes similaires concernant la croissance mondiale et ses disparités géographiques. Il craint “le risque d’un resserrement de la politique monétaire américaine, plus rapide que prévu, qui pourrait entraîner une fuite des capitaux des économies émergentes et une dévaluation de leurs monnaies”. Pour rappel, la Fed pourrait remonter ses taux dès le mois de mars. 

Cette remontée des taux pourrait entraîner une fuite des capitaux des pays émergents vers les États-Unis, alors que ces pays en ont cruellement besoin pour financer leur reprise, très fragile. Les pays émergents peuvent-ils alors remonter leurs taux pour conserver leurs capitaux et éviter l’effondrement de leur monnaie ? Oui, mais cela nuira sans aucun doute à leur reprise. En 2013 déjà, la remontée trop hâtive des taux par la Fed avait provoqué une “tempête financière” chez les émergents note Le Monde

Pour les pays émergents, il faut se préparer à cette éventuelle remontée des taux. Selon Gita Gopinath, chef économiste au FMI, il leur faut mettre en place des “mesures préventives de gestion des flux de capitaux”, rééquilibrer “les comptes extérieurs” tout en renflouant les “réserves en devises étrangères”. Il faut également prendre en compte la situation difficile des comptes publics des pays émergents. Leur dette publique a augmenté de “10 points de pourcentage pendant la pandémie, pour atteindre les 64 % de leur PIB” en moyenne selon le FMI, ce qui rend difficile l’encaissement d’un nouveau choc économique. Des prêts d’organisations multilatérales pourraient être nécessaires, voire même l’annulation d’une partie ou de la totalité de leurs dettes. Mais cela demandera d’âpres négociations avec leurs créanciers. 

Sources : 

Les analyses et les opinions mentionnées dans le présent document représentent le point de vue de (des) l’auteur (s) référencé(s). Elles sont émises à la date indiquée, sont susceptibles de changer et ne sauraient être interprétées comme possédant une quelconque valeur contractuelle. 

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