Actualité 13.05.22

Les 3 actualités macroéconomiques de la semaine

Le déficit commercial français atteint 31 milliards d’euros au T1 2022 

Au premier trimestre 2021, le déficit français atteignait 16,2 milliards d’euros, un niveau déjà considéré comme important. La guerre en Ukraine vient porter un nouveau coup à la balance commerciale de l’Hexagone, avec un déficit mesuré à 31 milliards d’euros au T1 2022. Sur 12 mois glissants, le chiffre monte à 100 milliards. Ce chiffre était certes anticipé par le gouvernement, mais le calcul fut effectué avant le début de la guerre en Ukraine. Le déficit pourrait donc encore se creuser dans les mois à venir.  

Sur le seul mois de mars, le déficit s’est aggravé à 12,4 milliards d’euros contre 10,4 milliards un mois plus tôt”, selon les chiffres publiés ce lundi 9 mai par les Douanes. Selon elles, la dégradation du mois de mars est imputable à 50 % aux prix de l’énergie. La facture énergétique s’est en effet alourdie de 3,9 milliards au T1 2022. Les importations globales ont atteint 176 milliards d’euros sur ce trimestre, dépassant de “20 % leur niveau moyen de 2019 en valeur”, toujours selon les Douanes. 

Du côté des exportations, elles sont en hausse au premier trimestre : les exportations de marchandises ont, elles, progressé de 5,3 %, à 139 milliards au premier trimestre, malgré un recul significatif (500 millions d’euros) en mars. On peut également noter que les livraisons de matériel de transport (l’aéronautique notamment) composent une large partie de la hausse des exportations. La France a ainsi amélioré son solde commercial de 2,5 milliards d’euros avec ses partenaires européens (Italie, Espagne et Pays-Bas en tête). Mais en se privant des hydrocarbures en provenance de Russie, la France a dû acheter ces marchandises auprès de pays africains et des États-Unis : la balance commerciale vis-à-vis de plusieurs pays africains et de Washington s’est donc dégradée. Enfin, le déficit commercial s’est également creusé avec la Chine, car la France a livré moins de produits aéronautiques à Pékin. 

États-Unis : l’inflation mesurée à 8,3 % sur un an 

Est-ce le début de la décrue de l’inflation aux États-Unis ? Possible, car pour la première fois depuis huit mois, la hausse des prix a ralenti ! “Sur un an, l’inflation s’est établie à 8,3 %, plus que prévu, contre 8,5 % en mars”, selon l’indice des prix à la consommation (CPI) publié mercredi par le département du Travail. Il est donc possible que ce ralentissement se prolonge, mais il ne sera pas rapide préviennent les économistes. Les prix de l’alimentation ont par ailleurs augmenté de 9,4 % sur le seul mois d’avril. En regardant l’inflation sur un mois plutôt que sur un an, on remarque que son recul est notable : 0,3 % en avril par rapport à mars, contre 1,2 % en mars par rapport à février. Ce sont les prix de l’essence qui expliquent ce recul : ils ont baissé de 6,1 % au mois d’avril. 

Toutefois, il faut demeurer prudent. Les prix à la pompe ont atteint des sommets cette semaine, à 4,40 dollars le gallon (3,78 litres), un plus haut depuis 2000 selon l’American Automobile Association. De plus, les fermetures en Chine liées au Covid et la poursuite de la guerre russo-ukrainienne “exercent une pression supplémentaire sur des chaînes d’approvisionnement déjà tendues” explique Le Figaro. D’ailleurs, en soustrayant les prix de l’énergie et de l’alimentation, l’inflation (alors dite sous-jacente) accélère sur un mois, à 0,6 % contre 0,3 % en mars. Mais elle ralentit sur un an, à 6,2 % contre 6,5 %. 

Face à cette hausse des prix, considérée comme “inacceptable” par le Président Joe Biden, la Fed a entamé le relèvement de ses taux, afin de freiner la consommation et l’investissement qui alimentent l’inflation. La Fed devrait probablement poursuivre la remontée de ses taux dans les mois à venir, même si cela doit peser sur l’emploi et faire remonter le taux de chômage aux États-Unis. 

La croissance française devrait être de 0,2 % au T2 2022 

La Banque de France vient de publier ses prévisions de croissance pour l’Hexagone au deuxième trimestre. Le moins que l’on puisse dire, c’est qu’elles ne sont pas excellentes. En effet, la Banque estime que la croissance atteindra 0,2 %, après 0 % au premier trimestre. L’Insee estime de son côté que la croissance atteindra 0,25 % ce trimestre. La reprise observée dans les services permet à l’économie française d’éviter une contraction du PIB, bien que la situation dans les secteurs de l’industrie et du bâtiment soit compliquée, en raison de la flambée des prix causée par la guerre en Ukraine. Il faut ajouter la situation chinoise, où les chaînes d’approvisionnement sont largement perturbées par la politique zéro-Covid mise en place par Pékin, conduisant au confinement de villes entières. 

Il y a une certaine résilience de l’économie française. Nous avons une prévision de croissance qui est modérée mais positive”, a déclaré le gouverneur de la Banque de France François Villeroy de Galhau ce mercredi 11 mai. Il n’est d’ailleurs pas revenu sur les prévisions de la Banque de France pour la croissance française en 2022, estimée à 2,8 %.  

La Banque de France a également interrogé 8500 entreprises pour connaître leur opinion sur la situation économique actuelle et à venir. Résultat : “l’activité au mois d’avril est globalement stable dans l’industrie et s’est améliorée dans les services marchands”, grâce à la normalisation de la situation sanitaire, et en mai “les chefs d’entreprise estiment qu’elle progresserait encore dans les services mais plus légèrement dans l’industrie, tandis que la situation dans le bâtiment évoluerait peu”. En regardant secteur par secteur, on constate que l’agroalimentaire et la chimie sont de plus en plus affectés par des difficultés liées à la guerre en Ukraine et à la situation en Chine. Les industriels devraient donc augmenter leurs prix dans les semaines à venir, pour répondre à la hausse de leurs coûts.  

Sources : 

Les analyses et les opinions mentionnées dans le présent document représentent le point de vue de (des) l’auteur (s) référencé(s). Elles sont émises à la date indiquée, sont susceptibles de changer et ne sauraient être interprétées comme possédant une quelconque valeur contractuelle. 

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