Actualité 11.03.22

Les 3 actualités macroéconomiques de la semaine

700 000 emplois salariés ont été créés en France en 2021 

En dépit des effets de la pandémie de Covid-19 sur l’économie française, accentués par les restrictions sanitaires, l’emploi a très bien résisté. Mieux encore, il a très nettement progressé en 2021. Ainsi, selon les chiffres de l’Insee, ce sont 697 400 emplois privés ou publics qui ont été créés cette année-là, soit une hausse de 2,8 % par rapport à 2020. Même en comparant 2021 à 2019, les chiffres demeurent extrêmement positifs : 308 000 emplois ont été ajoutés. “Par comparaison, entre 2015 et 2019, 215.600 emplois ont été créés en moyenne chaque année” précise l’Institut. Au 31 décembre 2021, ce sont donc 25,9 millions de personnes qui étaient salariées : un record. “En conséquence, les effectifs salariés sont restés dynamiques au quatrième trimestre, progressant de 106 900 postes” expliquent Les Echos. Il s’agit du quatrième trimestre de hausse consécutive pour le privé. Dans le public, c’est un recul qui est relevé au T4 2021 : – 11 000 emplois, ce qui efface la hausse du T3. A noter que l’intérim a été très soutenu sur le dernier trimestre de l’année, gagnant 42 300 postes : les effectifs du secteur dépassent ainsi nettement leur niveau d’avant crise (+ 6,3 %, ou + 49 100 postes). 

L’année 2022 pourrait être nettement moins prolifique pour l’emploi français, pour deux raisons. La première tient au ralentissement attendu de l’expansion de l’activité économique. Après 7 % de croissance en 2021, 2022 devrait plafonner entre 3 et 4 %. Les premières prévisions tablent sur 50 000 créations nettes de postes dans le privé en 2022. Enfin, la guerre en Ukraine aura sans nul doute des conséquences économiques en France. Elle pourrait détruire 200 000 emplois dans l’hexagone, une conséquence de la perte estimée d’un point de PIB en 2022. Ce scénario, pessimiste, ne prend pas en compte un éventuel blocage massif des importations de pétrole et de gaz russe.  

La BCE garde ses taux directeurs inchangés 

Jeudi 10 mars, la BCE a à la fois répondu aux attentes des analystes et a créé la surprise, suite à sa réunion de politique monétaire très attendue, dans un contexte inflationniste généralisé en zone euro et de guerre aux portes de l’Union. La non-surprise provient du maintien des principaux taux directeurs de la Banque : “les taux d’intérêt des opérations principales de refinancement ainsi que ceux de la facilité de prêt marginal et de la facilité de dépôt restent à respectivement 0,00 %, 0,25 % et – 0,50 %” détaillent Les Echos. En revanche, la Banque a créé la surprise en choisissant de poursuivre la réduction de son programme de rachat d’actifs, mais de manière accélérée. Pour mémoire en décembre 2021, la BCE annonçait la fin du PEPP (le programme urgence pandémie) de 1850 milliards pour mars 2022. Afin de compenser la fin du PEPP, il était prévu de doubler l’enveloppe mensuelle du programme classique (Asset Purchase Programme, ou APP), qui passera donc de 20 à 40 milliards par mois en avril et juin, avant de se réduire “de 10 milliards à chaque trimestre suivant”. Mais en février, Christine Lagarde annonçait vouloir arrêter de manière anticipée l’APP en réduisant les montants du plan de 10 milliards par mois et non plus par trimestre !  

Or, la guerre en Ukraine a depuis fait bondir les prix de l’énergie et des matières premières, ce qui in fine fait grimper l’inflation. Cette dernière a atteint 5,8 % sur 12 mois glissants en février, un record qui plaide en faveur d’un durcissement monétaire afin de freiner la hausse des prix. Mais l’accroissement des prix de l’énergie et des matières premières a provoqué un ralentissement, voire un arrêt de la production industrielle. Dès lors, la fin du soutien de la BCE pourrait amplifier les difficultés économiques rencontrées par les entreprises. Malgré tout, la BCE a décidé de suivre la stratégie de février, avec un arrêt anticipé de l’APP. 

La prochaine réunion de politique monétaire de la BCE aura lieu en juin. Selon Les Echos, si l’inflation ne faiblit pas, la BCE “mettra définitivement fin à ses achats nets dans le cadre de l’APP et ne fera que réinvestir les montants issus des remboursements d’obligations arrivées à échéance. Mais si la situation le nécessite elle pourra prolonger, voire augmenter, l’APP. Et même ressusciter le PEPP sous une forme ou sous une autre”. 

États-Unis : l’inflation atteint un record en février : 7,9 % 

Aux États-Unis comme en zone euro, le mois de février est celui des records pour l’inflation : elle a progressé de 7,9 % sur 12 mois glissants. Il faut remonter à 1982, lorsque Reagan était président et que la guerre froide avait encore lieu pour retrouver pareil chiffre. La hausse des prix de l’essence, consécutive de la guerre en Ukraine explique largement ce niveau d’inflation outre-Atlantique : ils ont augmenté de 6,6 % en un seul mois ! Mais d’autres produits sont également en hausse : alimentation (+ 1 %) et restaurants (+ 0,4 %) par exemple. On note tout de même une accalmie sur les prix des véhicules d’occasion, en baisse de 0,2 % en février (leurs prix ont augmenté de 41,2 % entre février 2021 et janvier 2022). 

La guerre russo-ukrainienne alimente encore le taux d’inflation fulgurant via une augmentation des prix de l’énergie, de la nourriture et des matières premières de base, qui sont gonflés par une aggravation des problèmes de la chaîne d’approvisionnement”, analyse Kathy Bostjancic, cheffe économiste pour Oxford Economics. Ces problèmes d’approvisionnement devraient avoir de nouvelles conséquences sur la hausse des prix dans les mois à venir. Sur 2022, l’inflation moyenne pourrait atteindre 6,5 %, contre 4,7 % en 2021. De plus, les prix du baril pourraient poursuivre leur hausse, ce qui aura un impact évidemment négatif sur les prix à la pompe. En dépit de l’interdiction d’importation du pétrole russe, les groupes pétroliers mondiaux n’ont pas voulu augmenter leur production de manière significative, car ils craignent “un possible retournement du marché si l’offre venait à devenir trop abondante” selon Le Figaro. La ministre de l’Énergie américaine, Jennifer Granholm, a lancé un appel aux groupes pétroliers américains, en leur demandant d’augmenter leur production afin de soulager le marché et donc les prix. 

Sources : 

Les analyses et les opinions mentionnées dans le présent document représentent le point de vue de (des) l’auteur (s) référencé(s). Elles sont émises à la date indiquée, sont susceptibles de changer et ne sauraient être interprétées comme possédant une quelconque valeur contractuelle. 

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