Les 3 actualités macroéconomiques de la semaine
France : vers une inflation supérieure à 3 % en 2022 ?
Alors que le ralentissement de la croissance semble plus important que prévu et que l’inflation ne semble pas ralentir, l’Insee revoit ses prévisions. C’est l’impact de la diffusion du variant Omicron sur l’activité qui attire l’attention de l’Institut, qui estime que les effets du variant “seront plus marqués que prévu cet hiver mais s’estomperont au deuxième trimestre”. L’Insee table désormais sur une hausse du PIB de 0,3 % au premier trimestre et de 0,6 % au deuxième trimestre contre une progression de 0,4 % et de 0,5 %, selon ses précédentes prévisions. Avec ce nouveau scénario, la croissance française atteindrait 3,2 % en juin 2022, contre 3 %. “Le PIB français se situerait alors 1,8 % au-dessus de son niveau d’avant crise, un écart lui aussi revu à la hausse de 0,4 point” précisent Les Echos.
L’Insee a également partagé ses prévisions concernant l’inflation, le sujet brûlant du moment. Selon ses nouvelles estimations, la hausse des prix à la consommation se situerait entre 3 % et 3,5 % aux alentours de juin 2022, tandis que fin 2021, l’Institut anticipait un niveau d’inflation proche de 2,5 %. La forte remontée des cours du pétrole a été prise en compte dans les prévisions : le prix du baril étant de 90 dollars contre 75 dollars auparavant. Cependant, les prix de l’énergie ne devraient pas poursuivre leur hausse et l’inflation énergétique reculerait donc. En revanche, les prix des produits alimentaires et des biens manufacturés vont eux, continuer à croître en raison du “renchérissement inédit des coûts de production”, lui-même répercuté sur les prix de vente. Le prix des produits alimentaires enregistrerait ainsi une progression de 2,5 % sur douze mois, en juin.
Le déficit commercial français mesuré à 84,7 milliards d’euros
Les chiffres publiés par les Douanes donnent le vertige : sur la seule année 2021, le déficit commercial français s’est creusé de 20 milliards d’euros, pour atteindre 84,7 milliards, soit un déficit commercial 30 % plus important ! Bien entendu, les prix de l’énergie à l’import ont grandement participé à l’augmentation du déficit, à hauteur de 18 milliards d’euros. Mais en excluant l’énergie ainsi que le matériel militaire, le déficit se dégrade également, à hauteur de 8,4 milliards d’euros. Le redémarrage de l’activité économique en France, très positif pour la vie en société, pour les entreprises et les ménages a eu un effet pervers : il a accru les besoins en matières premières importées, dans un contexte de hausse généralisé du prix de ces dernières. “Les importations de biens et de matériaux de toutes natures ont accéléré, atteignant 586 milliards d’euros en hausse de 19 %” selon Les Echos.
Les exportations françaises sont également en hausse : elles atteignent presque 500 milliards d’euros, soit 17 % de plus qu’en 2020. Des secteurs affichent même de très belles performances à l’export : luxe, chimie-cosmétique et agroalimentaire “ont même dépassé leur niveau d’avant crise”. En revanche, le secteur de l’aéronautique, habituellement porteur à l’export, n’est qu’à 57 % de son niveau d’avant crise. Or il représente en temps normal 12 % des exportations françaises. Le solde commercial des produits manufacturés est également déficitaire, à hauteur de 68 milliards d’euros.
La bonne nouvelle provient du secteur des services : “les échanges de services affichent un excédent record à 36,2 milliards d’euros, stimulé par le boom du transport maritime en sortie de crise” expliquent Les Echos. Au final, la contribution du commerce extérieur a été positive en 2021 : il a participé à 0,2 point de croissance.
La Banque centrale de Suède maintient son taux directeur à 0 %
La question agite les directions des Banques centrales du monde entier : faut-il remonter les taux directeurs afin de lutter contre l’inflation au risque de fragiliser la reprise, ou faut-il les laisser proches de zéro pour favoriser l’activité économique ? Si la Fed devrait remonter ses taux aux alentours de mars 2022, la Banque centrale de Suède ne compte pas suivre son homologue américaine. En effet, elle devrait entamer la remontée de ses taux actuellement à 0 %, aux alentours de 2024 et plus précisément au cours du second semestre. Pour la Banque, l’inflation est transitoire, il n’y a donc pas lieu de remonter les taux si tôt. En ce qui concerne la BCE, sa présidente Christine Lagarde a déclaré : “Une hausse des taux ne se produira pas avant la fin de nos achats nets d’actifs”, sans donner davantage de précisions.
Il est vrai que l’inflation en Suède est moins importante que dans le reste de l’Europe : elle a atteint 4 % en décembre (un plus haut depuis 30 ans), contre 5,1 % en zone euro (en janvier 2022) et 7,5 % aux États-Unis (en janvier 2022). Il faut ajouter qu’en retirant les prix de l’énergie, l’inflation tombe à 2 % en Suède. La Banque centrale estime ainsi qu’il “est bien sûr difficile de dire combien de temps cette inflation élevée va durer. Dans les prévisions, toutefois, elle devrait tomber un peu au-dessus de 1 % fin 2022 et être proche de 2 % au milieu de l’année prochaine”.
Sources :
- https://www.lesechos.fr/economie-france/conjoncture/linflation-devrait-depasser-3-dans-les-prochains-mois-en-france-1385496
- https://www.lesechos.fr/economie-france/conjoncture/deficit-commercial-record-pour-la-france-en-2021-1385300
- https://www.lefigaro.fr/flash-eco/suede-la-banque-centrale-compte-relever-son-taux-zero-un-peu-plus-tot-que-prevu-20220210
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