Actualité 10.06.22

Les 3 actualités macroéconomiques de la semaine

La croissance mondiale attendue à 2,9 % en 2022 

En janvier 2022, la Banque mondiale estimait que la croissance mondiale serait de 4,1 %. Mais depuis, la guerre en Ukraine a commencé et ne semble malheureusement pas prête de finir. La Banque vient donc de publier de nouvelles estimations de croissance pour 2022. Cette dernière atteindrait désormais 2,9 %. “L’économie mondiale devrait connaître sa plus forte décélération suivant une reprise en plus de 80 ans”, a souligné mardi 7 juin la Banque mondiale. Elle ajoute que la situation économique actuelle pourrait conduire à une situation de stagflation, c’est-à-dire une forte inflation combinée à une croissance faible, voire nulle. Pour les pays à “faibles revenus”, la stagflation représente un danger fort. 

La situation économique ne serait pas près de s’arranger estiment les experts de la Banque. Selon eux, “ce rythme de croissance perdure jusqu’en 2023-2024, la guerre en Ukraine perturbant fortement l’activité, l’investissement et le commerce à court terme”. Il faut également rappeler que la demande faiblit dans de nombreux pays à cause de l’inflation et que les mesures de soutien mises en place pour faire face aux conséquences économiques de la pandémie de Covid-19 arrivent à leur terme. 

La Banque mondiale a revu à la baisse les prévisions de croissance pour de nombreuses économies, à commencer par les deux géants : les États-Unis (+ 2,5 %), en baisse de 1,2 point, et la Chine (+ 4,3 %) à – 0,8 point. Pour la zone euro, la révision est encore plus forte : – 1,7 point à 2,5 %. Les pays du Moyen-Orient devraient en revanche enregistrer une hausse de leur croissance, en raison de la hausse des prix du pétrole (+ 42 % prévus en 2022). Pour 2023, la Banque mondiale prévoit un recul généralisé de l’inflation, même si la hausse des prix devrait être “probablement” supérieure aux objectifs fixés. 

France : le déficit commercial atteint 12,4 milliards d’euros en avril 

La guerre en Ukraine fait flamber les prix de l’énergie, et cela n’est pas sans conséquences sur le déficit commercial français, qui a battu en avril un nouveau record : 12,4 milliards d’euros, soit 600 millions d’euros de plus qu’en mars 2022 (11,8 milliards). En cumul sur 12 mois glissants, le déficit établit un nouveau record à 106,6 milliards d’euros. “La nette dégradation du solde français des échanges est liée à la progression prononcée des importations, jusqu’à 58,8 milliards d’euros, contre des exportations qui augmentent ce mois-ci plus légèrement, à 46,4 milliards”, détaillent les Douanes.  

Cet écart entre exportations et importations est majoritairement porté par “la croissance des prix des biens échangés” explique Le Figaro, qui ajoute que les prix à l’importation ont augmenté de 7 % contre 4 % pour ceux à l’exportation. Evidemment, c’est la hausse des prix de l’énergie qui est responsable de cette situation. En retirant l’énergie, le solde extérieur des biens ne s’aggrave en effet que de 100 millions d’euros en mars et avril 2022. “La progression de la facture énergétique, à un rythme toujours soutenu, semble cependant ralentir” (+ 0,6 milliard d’euros ce mois-ci, contre + 0,8 milliard d’euros en moyenne sur les six mois précédents), ont souligné les Douanes. 

Enfin, les échanges de biens de consommation et de biens intermédiaires affichent des soldes respectifs “quasi-stables” ce mois-ci, alors même que les prix alimentaires et industriels augmentent. La balance des paiements est, pour sa part, parfaitement stable entre mars et avril, bien que toujours déficitaire de 3,4 milliards d’euros.  

80 000 emplois créés en France au T1 2022 

Bien que le contexte économique actuel, pris entre la guerre en Ukraine et une inflation galopante ne soit pas au beau fixe, l’emploi salarié dans l’Hexagone affiche une résilience qui peut surprendre. Selon les chiffres partagés par l’Insee jeudi 9 juin, il a progressé de 0,3 %, soit 78 700 postes supplémentaires, porté essentiellement par le tertiaire marchand (commerce, transports, activités financières, services rendus aux entreprises, services rendus aux particuliers, hébergement-restauration, immobilier, information-communication) hors-intérim. L’Insee précise qu’il s’agit du cinquième mois de hausse consécutif de l’emploi salarié, bien que la progression soit moins impressionnante que les mois précédents et surtout très dépendante du secteur privé : + 0,3 % (soit + 69 500 emplois), après + 0,8 % (+ 167 200 emplois) au trimestre précédent. Au T1 2022, l’emploi public n’a augmenté que de 0,2 %, soit 9 200 emplois. 

Au total au premier trimestre 2022, l’emploi salarié dépasse de 2,9 % (soit + 750 500 emplois) son niveau d’un an auparavant. Un peu plus de 20 % de cette hausse est liée au dynamisme de l’alternance (notamment en apprentissage), fortement soutenu par les pouvoirs publics. Si l’Insee n’a pas encore dévoilé ses prévisions pour les mois à venir, l’Unedic l’a fait. Sa direction table sur 79 000 postes supplémentaires en fin d’année 2022. Le chiffre semble faible, mais la croissance l’est également, ce qui incite à la prudence. Toujours selon l’Unedic, “les créations nettes d’emplois seraient de + 52 000 en 2023 et + 80 000 en 2024”, si son hypothèse d’un rattrapage de la productivité de l’économie française se réalise. 

Sources : 

Les analyses et les opinions mentionnées dans le présent document représentent le point de vue de (des) l’auteur (s) référencé(s). Elles sont émises à la date indiquée, sont susceptibles de changer et ne sauraient être interprétées comme possédant une quelconque valeur contractuelle. 

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