Les 3 actualités macroéconomiques de la semaine
France : les TPE-PME tiennent le choc
Malgré le contexte économique extrêmement perturbé, les petites et moyennes entreprises françaises (moins de 250 salariés) encaissent le choc. Elles anticipent même un ralentissement de leur activité moins prononcé que prévu selon une enquête de BPI France. Le vent de la reprise de 2021 souffle encore dans leurs voiles. “Le solde d’opinion relatif à l’évolution du chiffre d’affaires s’établit à 25 pour l’année en cours, un niveau supérieur à sa moyenne de long terme (16 points)” analysent Les Echos. Le recul de 11 points observé est même qualifié de “normal” par les experts, car il fait suite à une année 2021 exceptionnellement positive.
Dans le détail, 42 % des chefs d’entreprise s’attendent à une hausse de leur activité en 2022, 17 % à une contraction. Les dirigeants de TPE-PME tablent en moyenne sur un chiffre d’affaires “en hausse de 4,9 % en 2022, après + 7 % pour l’année 2021”. Tous les secteurs n’affichent cependant pas le même optimisme. Le tourisme, l’industrie et les services d’attendent à de nets rebonds d’activité, tandis que le commerce et la construction font grise mine. Ces deux derniers secteurs sont bien plus affectés par la guerre en Ukraine et les confinements stricts en Chine, qui génèrent de fortes tensions sur les chaînes d’approvisionnement.
Du côté de l’emploi, les chiffres sont encourageants : “le solde d’opinion s’agissant des intentions d’embauches des TPE-PME s’établit à + 21 en 2022” (+ 2 points sur un an), atteignant son niveau le plus haut depuis plus de 20 ans. Enfin, la part des TPE-PME ayant investi ou qui envisagent de le faire en 2022 demeure stable (45 % contre 44 % il y a un an). Toutefois, les montants dédiés à l’investissement devraient s’afficher en baisse par rapport à l’an passé.
La Fed et la BCE devraient bientôt remonter leurs taux directeurs
La Fed et la BCE ont bien pour ambition de lutter puissamment contre l’inflation, d’après les dernières “minutes” (les comptes-rendus des réunions de politique monétaire) partagées à la presse. Pour rappel, en trois mois, la Fed a déjà relevé ses taux directeurs de 150 points de base pour atteindre un niveau compris entre 1,5 et 1,7 %, ce qui a fait bondir les taux des obligations d’États américaines (aujourd’hui proches des 3 %). Il s’agit d’un rythme inédit depuis plus de 30 ans qui témoigne de la volonté de la Fed de ne pas laisser l’inflation déraper. Une volonté pour le moment sans effets : “après avoir atteint 8,6 % en mai, la hausse des prix devrait rester très élevée en juin, bien au-delà de ce qu’est prête à accepter la Fed” selon Les Echos. Les banquiers centraux américains s’inquiètent en effet d’un potentiel enracinement de la hausse des prix dans le paysage économique.
Du côté de la BCE, le ton est tout aussi volontariste. “La Banque centrale européenne s’apprête à procéder à sa première hausse de taux depuis onze ans” d’après Les Echos. Si certains experts estiment qu’un relèvement de 50 points de base est nécessaire pour marquer les esprits, un compromis a été trouvé pour une hausse de 25 points de base pour ne pas “bousculer les marchés”. Des relèvements plus importants pourraient tout de même avoir lieu dans les prochains mois. Un dernier élément montre que le compromis pourrait voler en éclat : les “faucons”, partisans de l’orthodoxie monétaire, ont obtenu que “le quantum du relèvement de juillet puisse être revu à la hausse si l’inflation s’emballe à nouveau”. Les prochaines données de la hausse des prix seront donc cruciales.
Allemagne : la production industrielle progresse en mai
L’économie allemande est particulière en Europe de l’Ouest : le secteur manufacturier en est un pilier majeur. Il est aisé de comprendre à quel point le rebond de la production industrielle outre-Rhin est une bonne nouvelle pour le pays. En dépit des difficultés d’approvisionnement et la flambée des coûts de l’énergie, causés par la guerre en Ukraine, le secteur manufacturier a grimpé de 0,2 % sur un mois, après une hausse de 1,3 % en avril. Les confinements stricts mis en place en Chine pénalisent également le secteur industriel qui s’y fournit “massivement”. Dans le détail, la production industrielle est tirée vers le haut par les biens d’investissements qui grimpent de 2,2 %, tandis que les biens intermédiaires chutent de 0,4%. La production de biens de consommation perd 0,9 %. Le repli de ce dernier indicateur est logique : l’inflation actuelle bride considérablement le pouvoir d’achat des ménages.
Les constructeurs automobiles souffrent du contexte économique actuel. Les immatriculations de voitures plongent de “11,0 % sur les six premiers mois de l’année, après 10,2 % en mai et 21,5 % en avril” précise Le Figaro. Ce ralentissement industriel a un impact immédiat sur la croissance économique allemande : le PIB n’a progressé que de 0,2 % au T1 2022 (- 0,3 % au T4 2021) et la Bundesbank vient d’abaisser ses prévisions de croissance pour le pays. La hausse pour 2022 devrait se cantonner à 1,9 %, alors qu’en décembre les prévisions estimaient une croissance de 4,2 % sur l’année.
Sources :
- https://www.lesechos.fr/economie-france/conjoncture/les-tpe-pme-francaises-tiennent-bon-malgre-linflation-et-lukraine-1775071
- https://www.lesechos.fr/finance-marches/marches-financiers/fed-et-bce-gardent-un-discours-muscle-sur-la-hausse-des-taux-1775317
- https://www.lefigaro.fr/flash-eco/allemagne-legere-hausse-de-la-production-industrielle-en-mai-20220707
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