Actualité 08.04.22

Les 3 actualités macroéconomiques de la semaine

En 2022, 3 millions d’embauches sont anticipées en France 

En 2021, l’emploi en France a étonnamment bien résisté : plus de 700 000 créations d’emplois ont été comptabilisées par l’Insee. 2022 pourrait-elle être une année encore plus forte ? Les chiffres de Pôle Emploi indiquent que c’est possible, puisqu’il “anticipe un volume inédit d’intentions d’embauche pour l’année en cours” : approximativement 3 millions, soit 323 000 de plus qu’en 2021 (+ 12 %). Si ce chiffre était atteint, il s’agirait d’une première en France. Ce n’est pas la seule bonne nouvelle qu’a partagé Pôle Emploi, puisqu’il ajoute que “le taux d’embauches durables (CDI ou CDD de plus six mois) ressortirait à 71 %, soit 7 points supplémentaires”. Ajoutons que la part des CDI dans les projets de recrutement augmenterait de 12 points en un an (à 54,5 %) et que la proportion des entreprises qui se déclarent prêtes à étoffer leurs effectifs bondirait de 25 à 33 % environ. 

Quels sont les secteurs et les entreprises qui vont le plus embaucher en 2022 ? Les entreprises de moins de 50 salariés sont actuellement les plus dynamiques : elles représentent environ 70 % des projets d’embauche. Du côté des secteurs, les services aux entreprises et à la personne (60 % des intentions d’embauches), l’hébergement-restauration et le secteur du soin sont les plus dynamiques. De l’autre côté du spectre, certains secteurs anticipent des difficultés de recrutement, essentiellement par manque de profils : 60 % des projets d’embauches pourraient ainsi rencontrer des difficultés, soit 13 points de plus qu’en 2020. “Couvreurs zingueurs, aides à domicile ou ménagères, chauffeurs mais aussi bouchers et pharmaciens” sont notamment extrêmement recherchés. 

Italie : la croissance attendue à 3,1 % en 2022 

Aucun pays européen ne semble épargné par la guerre en Ukraine et ses conséquences. En Italie, le gouvernement vient d’abaisser considérablement ses prévisions de croissance pour 2022. Initialement attendue à 4,7 %, elle serait plutôt de 3,1 %. La flambée des cours de l’énergie serait la raison principale de cette correction de la croissance. “Il est clair que la guerre en Ukraine a provoqué une détérioration des perspectives de croissance”, a déclaré devant la presse le chef du gouvernement Mario Draghi. En revanche, le déficit public ne devrait pas s’accentuer : les prévisions sont toujours de 5,6 % du PIB, après 7,2 % en 2021. Au-delà de la hausse des prix, la baisse de confiance des ménages et surtout des investisseurs plombent les estimations de croissance pour 2022. Leur confiance a diminué non seulement “en raison de l’augmentation de l’inflation, mais aussi de la situation générale de guerre”. Les consommateurs et les entreprises anticipent un avenir moins positif qu’avant le déclenchement des hostilités.  

La Confindustria, la principale organisation patronale italienne se montre plus pessimiste encore : elle estime que le pays connaîtra une “récession technique” lors des deux premiers trimestres de l’année. Le gouvernement prévoit certes un recul du PIB de 0,5 % au premier trimestre, mais s’attend à une reprise modérée au deuxième, tirée par les services. Pour 2023, le gouvernement table désormais sur 2,4 % de croissance, contre 2,8 % précédemment et de 1,8 % en 2024. 

Rome compte également réduire son déficit et sa dette et ce, dès cette 2023. “Rome se fixe un objectif de déficit à 3,9 % du PIB et pour 2024 à 3,3 %, toujours au-dessus de la barre des 3 %, le plafond autorisé par les règles européennes qui ont été suspendues en raison de la pandémie” explique Le Figaro. Mais en 2025 le déficit est attendu à 2,8 % du PIB ! Le ratio de la dette publique devrait également se réduire : il est attendu à 147 % en 2022 et à 145,2 % en 2023.  

Le PIB russe pourrait reculer de 8 % en 2022 

En dépit des très puissantes sanctions prises par les pays occidentaux à l’encontre de la Russie depuis l’invasion de l’Ukraine, l’économie du pays ne s’est pas effondrée. Pire, elle va mieux qu’il y a deux semaines. Par exemple, le rouble est revenu à son niveau d’avant-guerre : un dollar vaut aujourd’hui 80 roubles alors qu’il était monté jusqu’à près de 140 début mars. Comment expliquer cette résilience de l’économie russe ? Le très fort contrôle des capitaux joue pour beaucoup. Il est notamment impossible de vendre des roubles contre des devises étrangères. “Les entreprises russes doivent par ailleurs convertir 80 % de leurs devises en monnaie nationale, ce qui permet de la soutenir. La Banque centrale y contribue aussi en achetant des roubles, et a relevé ses taux à 20 %” ajoutent Les Echos. 

Mais l’explication fondamentale est à chercher du côté des hydrocarbures : l’Europe n’a pas stoppé ses importations de gaz et de pétrole russe. Or, puisque les cours du pétrole flambent, les recettes sont élevées pour Moscou. Josep Borrell, le chef de la diplomatie des Vingt-Sept déclarait ainsi : “Depuis le début de la guerre, nous avons versé à la Russie 35 milliards d’euros”. A moins d’un embargo européen sur le gaz et le pétrole russe, qui pourrait anéantir l’économie russe en tarissant nettement le flux de devises, l’excédent courant russe pourrait atteindre 250 milliards de dollars en 2022, contre 120 milliards en 2021. 

Tout n’est pas rose non plus en Russie. La récession pourrait atteindre 8 % en 2022 et l’inflation grimper à plus de 25 %. La production industrielle s’est effondrée de 20 % au mois de mars et le “moral des patrons” devrait reculer d’un montant similaire. Enfin, de nombreux secteurs économiques sont dépendants des importations et pourraient donc rencontrer de fortes difficultés pour s’approvisionner. Ainsi, le principal constructeur automobile russe a dû stopper presque intégralement la production de toutes ses usines. On peut envisager que d’autres entreprises suivent un tel chemin dans les semaines à venir. 

Sources : 

Les analyses et les opinions mentionnées dans le présent document représentent le point de vue de (des) l’auteur (s) référencé(s). Elles sont émises à la date indiquée, sont susceptibles de changer et ne sauraient être interprétées comme possédant une quelconque valeur contractuelle. 

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