Actualité 05.11.21

Les 3 actualités macroéconomiques de la semaine

France : l’inflation sur 1 an mesurée à 2,6 % en octobre  

L’inflation en France poursuit sa hausse ininterrompue. Selon les chiffres publiés par l’Insee, les prix à la consommation ont augmenté de 2,6 % sur un an en France au mois d’octobre. Au mois de septembre, la hausse était de 2,2 %. Le mouvement inflationniste semble donc s’installer durablement dans l’Hexagone, mais également en zone euro : la hausse atteint en moyenne 4,1 % dans la zone euro – un plus haut depuis treize ans -, culminant même à 4,5 % en Allemagne et à 5,5 % en Espagne. Evidemment, la hausse des coûts de l’énergie joue pour beaucoup dans ce mouvement inflationniste : les prix de l’énergie ont ainsi grimpé de 20 % en un an en France. L’inflation a bien entendu des conséquences immédiates sur les ménages et leur pouvoir d’achat. Selon la dernière enquête de l’Insee, la confiance des ménages dans l’économie a reculé de deux points pour repasser sous sa moyenne de long terme. Concrètement, cela signifie que les ménages sont de plus en plus nombreux à penser que les prix vont continuer à augmenter dans l’année qui vient. 

Il ne fait aucun doute que cette hausse des prix aura des conséquences sur la croissance française. Certains analystes cités par Les Echos tablent “sur une croissance trimestrielle en France inférieure à 1 % à partir du quatrième trimestre 2021”. Les entreprises sont également victimes de la hausse de l’inflation. Les pénuries liées à la pandémie ont fait grimper le prix des matières premières, ce qui a entraîné une hausse de 11 % des coûts de production sur un an. Ainsi en octobre, près de 43 % des entreprises estimaient que les matières premières pèsent sur leurs trésoreries. Conséquence directe, l’investissement des entreprises a reculé au troisième trimestre, ce qui devrait peser négativement sur la croissance. 

La Fed va réduire ses achats d’actifs de 10 milliards par mois  

Depuis dix-huit mois, la Fed soutient l’économie américaine en maintenant ses taux directeurs à long terme entre 0 et 0,25 % (normalement déterminés par les marchés, la Fed ne fixe les taux qu’à court terme) et en rachetant massivement des bons du Trésor américain (120 milliards de dollars par mois). Ces rachats permettent d’assurer la liquidité sur les marchés et de réduire les taux d’intérêts à long terme exigés par les investisseurs. Ce programme de rachat d’actifs avait même été étendu aux entreprises privées au début de la crise sanitaire afin de leur épargner la faillite. Si les taux ne vont pour le moment pas remonter, les rachats d’actifs vont bien diminuer. De 120 milliards habituellement, ils vont passer à 105 milliards en novembre et 90 milliards en décembre, pour finalement disparaître en juin 2022. Il est probable que le bilan de la Fed a joué dans cette décision : il a atteint 8 500 milliards de dollars fin octobre, dont 4 500 milliards de bons du Trésor. 

Cette annonce de la Fed est critiquée, car elle arriverait trop tard et ne serait pas suffisante pour endiguer le mouvement inflationniste qui frappe les États-Unis : la hausse des prix est supérieure à 5 % depuis plusieurs mois. Comment expliquer le maintien des taux directeurs de la Fed à un niveau si bas ? Selon Le Monde, la Fed “ne bougera que lorsqu’elle aura atteint ses deux objectifs statutaires, la stabilité des prix et un taux d’emploi maximal, qui n’est pas atteint avec un taux de chômage de 4,8 %”. Jerome Powell, président de la Fed, a néanmoins expliqué que le redressement des taux ne sera pas une solution miracle pour résoudre les problèmes d’offre : augmenter les taux ne va pas réduire le prix de l’essence ou résoudre la pénurie des semi-conducteurs.  

L’indice des prix alimentaires a augmenté de 31,3 % sur un an 

Du jamais vu depuis juillet 2011 : les prix alimentaires mondiaux ont atteint un record vieux de 10 ans en octobre 2021, après une hausse de 3 % par rapport à septembre (à 133,2 points), soit 31,3 % sur un an selon les chiffres de l’Organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO). Le record absolu, atteint en février 2011 (137,6 points) n’est plus très loin. “Pour le cinquième mois consécutif, le prix du blé a augmenté en octobre, prenant 5 % sur un mois et 38,3 % sur un an. Il est à son plus haut depuis novembre 2012” selon Le Figaro. Les trois principaux pays exportateurs (Russie, Canada et États-Unis) ont connu des récoltes moindres qui génèrent des tensions sur l’offre, entraînant donc une hausse des prix. Les prix internationaux de toutes les autres grandes céréales ont également augmenté sur un mois. Globalement, l’indice FAO des prix des céréales a augmenté de 3,2 % sur un mois et de 22,4 % sur un an. La FAO s’attend d’ailleurs à une hausse de la consommation de céréales de 1,7 % en 2022, ce qui pourrait entraîner de nouvelles hausses de prix. 

Les céréales ne sont pas les seuls produits alimentaires dont le prix augmente : les huiles végétales sont également concernées (+ 9,6 % sur un mois). Pour le quatrième mois consécutif, le prix de l’huile de palme a augmenté en raison d’un manque de main d’œuvre en Malaisie. Enfin, les prix des produits laitiers ont gagné 2,2 % sur un mois et 15,5 % sur un an. La bonne nouvelle provient du secteur de la viande : l’indice des prix de la viande a en effet reculé de 0,7 % en octobre. Ce troisième mois consécutif de baisse ne suffit cependant pas à annuler la hausse mesurée sur un an (+ 22,1 %). Enfin, les prix du sucre ont également reculé en octobre, de 1,8 % après six mois de hausse. 

Sources : 

Les analyses et les opinions mentionnées dans le présent document représentent le point de vue de (des) l’auteur (s) référencé(s). Elles sont émises à la date indiquée, sont susceptibles de changer et ne sauraient être interprétées comme possédant une quelconque valeur contractuelle. 

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