Les 3 actualités macroéconomiques de la semaine
France : la croissance devrait atteindre 1,5 % au T1
Malgré le contexte économico-sanitaire très compliqué, l’économie française fait preuve d’une résistance qui peut surprendre. Selon une note de l’Insee parue jeudi 4 février, “l’activité économique est restée en janvier stable par rapport à décembre”, soit 4 points en dessous du niveau d’avant-crise. Toujours selon l’Insee, les investissements dans l’industrie devraient même connaître “un net rebond en 2021”.
A partir de ces données, l’Insee a tenté de se projeter jusqu’à fin 2021 : “sans nouveau durcissement des conditions sanitaires, la croissance du premier trimestre 2021 est alors estimée autour de 1,5 %”. Un mois de confinement comme au mois de novembre entraînerait une croissance nulle, et deux mois de confinement une récession d’environ 1 %. Et si l’activité économique stagnait de la mi-2021 jusqu’à la fin de l’année, une croissance comprise entre 4 et 5 % cette année est plausible.
L’Insee juge également crédible le scénario du gouvernement, qui estime qu’une croissance de 6 % en 2021 est atteignable, mais cela nécessitera une capacité de l’économie “à rebondir une nouvelle fois”. Julien Pouget, chef du département de la conjoncture à l’Insee s’autorise une métaphore qui résume bien la situation actuelle : “L’image d’un ressort qui a été comprimé trop longtemps et qui peine à retrouver sa position initiale, nous semble assez parlante”.
Plus de 840 000 créations d’entreprises en France en 2020
Pour l’Insee, il s’agit d’une situation jamais vue : 848 200 créations d’entreprises ont été enregistrées en France en 2020, soit 33 000 de plus qu’en 2019, malgré un contexte sanitaire des plus compliqués. Ce chiffre spectaculaire est à mettre au crédit des microentreprises, qui ont véritablement porté le mouvement de création d’entreprises : 45 900 microentreprises ont été créées en 2020, “pour atteindre le record de 547.000”. Selon Les Echos, cette fièvre créatrice correspond à un “besoin de créer son emploi”.
Sans grande surprise, c’est le secteur de la livraison à domicile qui a enregistré les plus fortes créations d’entreprises : 25 300 microentreprises sont ainsi nées en 2020. Pour Les Echos, “il s’agit là de livreurs de repas à domicile pour des plateformes, des métiers qui n’exigent pas de qualification particulière, sont peu rémunérés et dans lesquels les gains de productivité seront faibles à l’avenir”.
Ces chiffres nous éclairent sur la réalité de ces microentreprises : elles font partie d’un mouvement nommé “gig economy” aux États-Unis, c’est-à-dire l’économie des petits boulots ou “l’économie à la tâche via les plateformes du web”. Enfin, leur situation économique n’est pas extrêmement positive : selon l’Union des autoentrepreneurs, “80 % des autoentrepreneurs affichent un chiffre d’affaires en baisse de 40 % ou plus depuis le déconfinement du printemps”.
La vente en ligne a représenté 112 milliards € en 2020
Les deux confinements que nous avons connus en France ont favorisé l’essor de la vente en ligne : elle a représenté 112 milliards d’euros en France en 2020, soit une hausse de 8,5 % par rapport à 2019. L’e-commerce représente désormais “13,4 % du commerce de détail, contre 9,8 % en 2019” selon les données publiées jeudi 4 février par la Fédération du e-commerce et de la vente à distance (Fevad). Et si la hausse est moins importante qu’en 2019 (+ 11,6 % par rapport à 2018), c’est parce que la vente en ligne n’a reposé que sur “la vente de produits” : le secteur des services (voyagistes, réservations de concert, boutiques de musée) a terminé l’année 2020 en repli d’environ 10 %.
En 2020, 1,8 milliards d’achats ont été effectués en ligne (+ 5,8 %), pour un panier moyen de 61 euros (59 euros en 2019). Médiamétrie estime que plus de 1,5 millions de Français ont commandé en ligne pour la première fois en 2020. Le télétravail a également joué un rôle important dans cette hausse de la vente en ligne : les acheteurs sont en effet présents chez eux pour réceptionner leurs colis.
Le Monde ajoute que les “produits alimentaires et de grande consommation” ont été parmi les plus vendus en ligne en 2020, “soutenus par le développement des infrastructures des distributeurs (drive, click & collect…)”. Le chiffre d’affaires du e-commerce alimentaire a progressé de 42 % en 2020, contre 25 % pour les biens non-alimentaire. Enfin, et c’est une donnée importante, plus de 25 % des cyberacheteurs “ont commandé en ligne auprès de magasins de proximité, essentiellement dans le but de les soutenir”, bien que la vente en ligne ne permette pas de compenser les pertes liées aux fermetures. Laurence Paganini, présidente de la fédération Procos, estime que 2 à 4 % “des pertes d’activité des magasins” ont été compensées par la vente en ligne.
Sources :
- https://www.lefigaro.fr/conjoncture/malgre-les-incertitudes-la-croissance-plie-mais-ne-rompt-pas-20210204
- https://www.lesechos.fr/economie-france/conjoncture/des-creations-dentreprises-record-grace-aux-petits-boulots-1287166
- https://www.lemonde.fr/economie/article/2021/02/04/l-annee-2020-marque-le-grand-bond-en-avant-de-l-e-commerce_6068744_3234.html
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