Actualité 04.12.20

Les 3 actualités macroéconomiques de la semaine

France : le recul du PIB au quatrième trimestre estimé à 4,5 %  

Le rebond de la consommation de cet été lié au déconfinement ne devrait pas profiter à l’économie française : l’Insee a maintenu sa prévision d’un recul du PIB de la France de 9 % en 2020. L’Institut justifie ce maintien ainsi : “D’un côté, le premier déconfinement a entraîné un rebond économique plus vigoureux qu’attendu. De l’autre, et en sens inverse, la résurgence de l’épidémie grève l’activité économique au quatrième trimestre”. Le second confinement a en revanche eu un impact plus limité que le premier : l’activité est à un niveau 12 % inférieur à la normale. L’adaptation des entreprises et la poursuite de l’activité dans plusieurs secteurs expliquent ces performances meilleures qu’au printemps. 

L’Insee anticipe néanmoins une hausse de la consommation des ménages en décembre (- 6 % par rapport à la normale), ce qui va entraîner un rebond de l’activité : elle serait 8 % inférieure à l’avant-crise, grâce à la réouverture des commerces dits “non-essentiels” à la mi-novembre, et à la reprise d’activités de loisirs au 15 décembre. Malgré ces réouvertures, de nombreux achats non-effectués en novembre sont considérés comme “définitivement perdus”, en particulier pour les secteurs de l’habillement et du sport. Évidemment, les secteurs où le rattrapage est impossible seront encore plus impactés : dans l’hôtellerie, le volume de transactions a baissé de 25 % par rapport à 2019, et dans la restauration, de 20 %. 

L’OCDE anticipe une croissance mondiale de 4,2 % en 2021  

Pour la première fois depuis que la pandémie a commencé, il y a l’espoir d’un futur meilleur”. Ce sont les mots de Laurence Boone, économiste en chef de l’OCDE, qui illustrent les prévisions de l’OCDE pour 2021. L’arrivée prochaine de plusieurs vaccins, les plans massifs de soutien à l’économie mis en place par de nombreux pays et par les banques centrales confortent l’Organisation dans ses perspectives optimistes. Cette dernière table sur “une récession mondiale de 4,2 % cette année, suivie d’un rebond de 4,2 % en 2021 et de 3,7 % en 2022”. L’année 2021 effacerait donc les mauvaises performances de 2020 au niveau mondial.  

L’OCDE anticipe également un fort rebond de la consommation. Partant du constat que les ménages ont fortement épargné pendant la crise (les dépôts bancaires en France ont grimpé de 8 % et de 15 % aux États-Unis), l’assouplissement voire la disparition des mesures de confinement pourrait entraîner un redémarrage rapide de l’économie, à l’instar du rebond estival.  

Toutefois, il s’agit de perspectives générales. Si on regarde pays par pays, les divergences sont grandes. La Chine a par exemple d’ores et déjà effacé les pertes du début d’année : une croissance de l’ordre de 1,8 % est attendue en 2020. Fin 2021, “son PIB devrait être près de 10 % supérieur à son niveau de fin 2019”. La situation est bien différente aux États-Unis : “fin 2021, ils auraient tout juste retrouvé leur niveau de PIB d’avant la crise” selon l’OCDE. En Europe, la situation est encore pire : “fin 2021, le PIB de la zone euro resterait trois points au-dessous de son niveau de fin 2019. Le Royaume-Uni décrocherait complètement, avec un PIB encore inférieur de 6,3 points fin 2021”. 

10 jours de congés payés pris en charge par l’État dans l’hôtellerie-restauration 

Dans les secteurs de l’hôtellerie-restauration, ainsi que dans toutes les entreprises qui auront dû être “fermées administrativement plus de 140 jours en 2020 et les établissements qui auront accusé une baisse de chiffre d’affaires de 90 % sur les périodes de confinement”, l’État prendra en charge jusqu’à 10 jours de congés payés. Élisabeth Borne, la ministre du Travail, et Alain Griset, le ministre délégué chargé des PME l’ont annoncé ce mercredi 2 décembre. Le coût de cette aide de l’État se chiffre à “plusieurs centaines de millions d’euros” selon les ministres. Elle était cependant nécessaire pour éviter de faire subir ce coût aux entreprises déjà durement touchées par la crise et les fermetures administratives, tout en permettant aux salariés de faire valoir leurs droits aux congés payés. 

La ministre du Travail a apporté quelques précisions concernant ces congés pris en charge : ils devront être posés entre le 1er et le 20 janvier 2021 et seront indemnisés par le même canal que l’activité partielle, soit par l’Agence de services et de paiement (ASP). Enfin, “les salariés seront bien payés à 100 % de rémunération habituelle là ou l’activité partielle n’assure que 84 % du salaire”. 

Sources : 

Les analyses et les opinions mentionnées dans le présent document représentent le point de vue de (des) l’auteur (s) référencé(s). Elles sont émises à la date indiquée, sont susceptibles de changer et ne sauraient être interprétées comme possédant une quelconque valeur contractuelle. 

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