Actualité 03.12.21

Les 3 actualités macroéconomiques de la semaine

France : les investissements favorables au climat en hausse de 10 % en 2020 

Les investissements qualifiés de “favorables au climat” ont affiché leur résilience face à la pandémie de Covid-19 : “les entreprises, les ménages et les administrations publiques françaises y ont consacré 44,7 milliards d’euros, soit plus 10 % de plus qu’en 2019” selon Les Echos. Le think-tank I4CE, qui a mené cette enquête, estime que les mesures prises par le Gouvernement (chômage partiel, PGE, compensation des pertes de revenu) ont permis à toutes ces entités de conserver des ressources suffisantes pour investir. Quels sont les secteurs qui ont bénéficié de ces investissements ? En premier lieu, ce sont les voitures électriques et hybrides, suivis par les aménagements cyclables. “Sur les marchés automobiles, c’est la réglementation européenne sur les véhicules qui a poussé les constructeurs à vendre ces voitures-là”, insiste l’un des auteurs du rapport. Cependant, dans la rénovation énergétique des logements, les infrastructures de transports ou encore les énergies renouvelables, les investissements sont restés stables, ou ont même reculé. 

Malgré cette hausse notable des investissements verts, les objectifs que la France s’est fixé via la Stratégie nationale bas carbone ne peuvent pas être atteints. Pour rappel, la France doit atteindre la neutralité carbone dans moins de 30 ans. Afin de coller à la trajectoire, il faudrait investir entre 13 et 15 milliards d’euros supplémentaires chaque année jusqu’en 2023, puis augmenter encore la cadence dans les années suivantes. Le think-tank alerte également sur de “nouvelles tensions” qui pourraient perturber ces investissements verts : “certains matériaux sont plus coûteux et les délais d’équipements et de livraisons s’allongent”. Sont particulièrement concernés les semi-conducteurs pour les voitures électriques et les isolants utilisés pour la rénovation énergétique des bâtiments. Enfin, bien que les investissements dans les énergies fossiles soient en net recul (- 30 % en 2020), ils pourraient connaître un rebond en raison de la reprise économique actuelle, qui accroît les demandes en énergie. 

L’inflation mesurée à 2,8 % sur 12 mois en novembre  

Lorsqu’elle a commencé à poindre, l’inflation était qualifiée de “transitoire” et ne devait pas durer. Il est de plus en plus difficile de soutenir une telle affirmation, car l’inflation continue de progresser, notamment en France : “les prix à la consommation ont augmenté de 2,8 %, sur douze mois glissants dans l’Hexagone”, selon les données publiées ce mardi 30 novembre par l’Insee. En octobre, l’inflation atteignait déjà 2,6 %. Sans surprise, la hausse des cours de l’énergie (+ 21 %) joue pour beaucoup dans le niveau actuel de l’inflation, qui a son tour joue sur la consommation des ménages, en repli de 0,4 % au mois d’octobre. En revanche, il est intéressant de noter que le pouvoir d’achat réel des ménages n’a pas diminué mais est resté stable, après avoir progressé de 0,2 % au T2 2021. “Pour consommer, les ménages ont réduit leur niveau d’épargne (à 17,5 %), celui-ci restant toutefois plus élevé qu’en temps normal” expliquent Les Echos

Cette situation pourrait cependant ne pas durer, car des tensions existent : “les prix à la production de l’industrie française ont bondi de 2,6 % sur un mois en octobre, et de 14 % sur un an”, soit la plus forte hausse depuis 1995, selon les données de l’Insee. Pour les industries liées au secteur de l’énergie cela se traduit par des hausses de 30 % et de 4,2 % pour les industries des denrées alimentaires. L’arrivé du variant Omicron et des possibles nouvelles mesures de restrictions sanitaires pourraient-elles changer la donne sur le front de l’inflation ? “D’un côté, la diffusion du virus et le retour des infections massives risquent d’aviver les tensions inflationnistes s’ils désorganisent les chaînes de production. De l’autre, un regain des contaminations pourrait aussi ralentir la demande mondiale et ainsi avoir des effets déflationnistes” selon Mathieu Plane de l’OFCE. Affaire à suivre, donc. 

Italie : le taux de chômage atteint 9,4 % en octobre 

En Italie, l’un des premiers pays européens touché par le Covid-19, l’économie a du mal à redémarrer. Le taux de chômage vient d’enregistrer une nouvelle hausse de 0,2 point au mois d’octobre. Il atteint désormais 9,4 % de la population active. Si le chômage des jeunes de 15-24 ans a reculé de 1,4 point, il demeure à un niveau très important, à 28,2 %. “Le nombre de personnes à la recherche d’un travail a augmenté de 2,2 % en octobre par rapport au mois précédent, soit 51 000 demandeurs d’emploi de plus. Le taux de chômage des femmes a augmenté de 0,2 point à 10,7 % sur un mois, et reste toujours plus élevé que celui des hommes, également en hausse de 0,2 point, à 8,4 %” selon les données de l’Istat. Le taux de chômage en Italie demeure à un niveau bien plus important que la moyenne de la zone euro, qui affiche un taux de chômage à 7,4 %, en recul au mois de septembre. 

Malgré tout, le taux d’emploi général de la population active italienne ne recule pas, et croît même de 0,1 point par rapport à septembre, pour atteindre 58,6 % de la population active. “Par rapport à février 2020, mois qui a précédé le début de la pandémie de coronavirus, le nombre d’actifs occupés reste cependant inférieur de près de 200 000” précise Istat. Cette stabilisation du taux d’emploi général est une vraie satisfaction, car les craintes de voir le chômage exploser suite à la fin de l’interdiction de licencier, une mesure inédite mise en place en Italie au début de la pandémie étaient fortes, notamment chez les syndicats. 

Sources : 

Les analyses et les opinions mentionnées dans le présent document représentent le point de vue de (des) l’auteur (s) référencé(s). Elles sont émises à la date indiquée, sont susceptibles de changer et ne sauraient être interprétées comme possédant une quelconque valeur contractuelle. 

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