Actualité 03.06.22

Les 3 actualités macroéconomiques de la semaine

France : l’inflation mesurée à 5,2 % sur un an en mai 

Jamais depuis septembre 1985 l’inflation n’avait été aussi élevée en France : 5,2 % sur un an au mois de mai selon les premiers chiffres dévoilés par l’Insee. Il s’agit d’une progression de 0,4 point par rapport au mois d’avril, qui constituait alors un plus haut depuis 37 ans. Et alors que les prix de l’énergie reculaient légèrement en avril, ils sont repartis à la hausse en mai en raison de la guerre en Ukraine. Sur un an, la hausse des prix de l’énergie est évaluée à 28 %. Le Monde ajoute que les “prix de l’alimentation progressent, quant à eux, de 4,2 % (3,8 % le mois dernier) et ceux des services de 3,2 % (3 % en avril)”. Malgré tout, la France s’en sort nettement mieux que ses voisins européens, où l’inflation est plus importante encore : 7,9 % en Allemagne et même 8,7 % en Espagne ! Selon l’Insee, la hausse de l’inflation va se poursuivre en juin pour atteindre 5,4 %. 

Cette hausse des prix est d’autant plus préoccupante que la croissance française s’est contractée de 0,2 % au premier trimestre 2022. La consommation des ménages a nettement reculé (-1 ,9 %) au cours du même laps de temps, en raison de l’inflation qui n’incite pas à la consommation. Ce recul s’est prolongé en avril (- 0,4 %), en raison du recul de la consommation de produits alimentaires (- 1,1 %). La consommation de carburant recule également en avril (- 0,9 %), à l’instar de celle de biens fabriqués (- 0,6 %). 

En prenant en compte l’ensemble des éléments (hausse des prix et recul de la consommation), l’Insee estime que la croissance française ne dépassera pas 1,9 % si l’économie continue de faire du surplace, au lieu des 2,4 % prévus au début de l’année. A ce stade, l’Insee table sur une croissance de 0,25 % au deuxième trimestre, et la Banque de France de 0,2 %. La Banque n’envisage par ailleurs pas de récession en 2022, c’est-à-dire deux trimestres consécutifs de recul de la croissance. 

1 220 décisions d’investissement comptabilisées en France en 2021 

Bonne nouvelle pour l’Hexagone : le pays est en tête des investissements étrangers en 2021 avec plus de 1 200 décisions d’investissement enregistrées (+ 24 % par rapport à 2021). Concrètement, on peut considérer la France comme le pays le plus attractif d’Europe pour les entreprises étrangères. Ses rivaux traditionnels font moins bien : le Royaume-Uni qui subit les effets du Brexit maintient certes sa deuxième place, mais il ne comptabilise que 993 décisions d’implantation, (+ 2 % par rapport à 2020). L’Allemagne, quant à elle, en recense 841, soit 10 % de moins qu’en 2020. En Europe, seule la France a retrouvé un niveau d’investissement prépandémique. 

Une part importante des projets d’investissement concerne l’industrie (482), dans des secteurs généralement “malmenés” : chimie, automobile, aéronautique ou construction. Les Echos précisent que “la réorganisation mondiale des chaînes d’approvisionnement a dopé les projets dans la logistique (+ 37 % par rapport à 2019). Enfin, près d’un projet industriel sur deux s’établissant dans des villes de moins de 50.000 habitants, une bonne nouvelle pour le dynamisme des territoires. 

Malgré ces chiffres importants pour l’économie et le rayonnement de la France, il convient de nuancer quelque peu ce tableau. En effet, “69 % des projets étrangers accueillis par l’Hexagone ont porté sur des extensions de site, seuls 31 % ont visé la création d’une usine ou d’une entreprise nouvelle” expliquent Les Echos. L’Allemagne et le Royaume-Uni connaissent la situation inverse. Cela implique des créations d’emploi moins importantes par projet en France (35) que chez ses voisins (45 en Allemagne et 68 au Royaume-Uni). Cette situation fait d’ailleurs dire à un expert que la France fidélise, mais peut aussi créer de la méfiance. 

Zone euro : le taux de chômage à 6,8 % au mois d’avril 

Le chômage est resté à son plus bas historique au mois de d’avril, à 6,8 % selon les chiffres publiés par Eurostat. En prenant en compte l’ensemble de l’Union européenne, le chiffre tombe même à 6,2 %, ce qui constitue également un plancher historique. “Le marché du travail a profité du fort rebond de l’économie européenne entamé au printemps 2021, après la récession liée à la pandémie de Covid-19” selon Le Figaro. Ce sont les jeunes qui bénéficient le plus de l’embellie constatée sur le marché du travail : le taux de chômage des moins de 25 ans a reculé de 4,7 points par rapport à avril 2021 en zone euro et se situe désormais à 13,9 %. 11 millions de personnes demeurent néanmoins au chômage en zone euro. Les pays enregistrant les plus hauts taux de chômage sont l’Espagne (13,3 %), la Grèce (12,7 %) et l’Italie (8,4 %). A l’inverse, La République tchèque (2,4 %), l’Allemagne (3 %) et la Pologne (3 %) ferment la marche. 

Les prochains mois pourraient être plus compliqués pour la zone euro. La guerre en Ukraine se prolonge et pénalise toujours l’activité économique. Les perspectives de croissance ont été revues à la baisse par Bruxelles, qui a abaissé en mai de 1,3 point sa prévision de croissance du produit intérieur brut (PIB) pour la zone euro en 2022, à 2,7 %, et augmenté de 3,5 points sa prévision d’inflation, à 6,1 %, par rapport aux chiffres annoncés le 10 février avant le déclenchement de l’offensive russe. 

Sources : 

Les analyses et les opinions mentionnées dans le présent document représentent le point de vue de (des) l’auteur (s) référencé(s). Elles sont émises à la date indiquée, sont susceptibles de changer et ne sauraient être interprétées comme possédant une quelconque valeur contractuelle. 

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