Actualité 01.04.22

Les 3 actualités macroéconomiques de la semaine

Espagne : l’inflation se rapproche des 10 % 

Partout en Europe, le coût de la vie augmente, sur fond de guerre en Ukraine et de hausse des prix de l’énergie et des matières premières. C’est particulièrement visible en Espagne : entre février et mars 2022, l’inflation a progressé de 2,2 points pour atteindre 9,8 % sur un an, selon les chiffres provisoires publiés mercredi 30 mars par l’Institut national de statistiques (INE). Le record d’inflation enregistré en 1985 est même battu. Si le gouvernement espagnol pointe du doigt les conséquences de la guerre en Ukraine (le ministère de l’Economie “attribue 73 % de cette hausse à l’impact de la guerre en Ukraine et à l’effet boomerang des sanctions contre la Russie”), force est de constater que les premières alertes sur la hausse des prix remontent à au moins 8 mois.  

Les associations de consommateurs ont commencé par alerter le gouvernement à propos des hausses des factures d’électricité. Ensuite, les organisations patronales ont fait part de leurs craintes concernant l’envolée des coûts de production, dont la hausse a commencé lors de la pandémie. Les Echos précisent que “chez les gros consommateurs d’énergie comme la métallurgie ou la chimie, certains sites se sont vus obligés de freiner voire de stopper leur production faute de rentabilité”. 

Le gouvernement a donc décidé de passer à l’action : une remise de 20 centimes par litre d’essence sera accordée dès le vendredi 1er avril et l’augmentation des loyers sera plafonnée à 2 %. Un plafonnement du prix du gaz est également à l’étude. Au total, le gouvernement de Pedro Sanchez compte mettre 16 milliards d’euros sur la table : “6 milliards d’aides directes et baisses d’impôts, et 10 milliards de prêts garantis par l’État”. 

France : l’inflation mesurée à 4,5 % en mars 

Jeudi 31 mars, l’Insee a publié les chiffres de l’inflation en France : la hausse des prix a été mesurée à 4,5 % sur un an en mars, soit une progression de 0,9 points en un mois. Si la hausse des prix des produits pétroliers explique en grande partie cette progression, le prix des produits manufacturés et alimentaires est également sur une pente ascendante. L’Insee avait prévu cette hausse. L’Institut s’attendait en effet “dès la mi-mars dans sa note mensuelle de conjoncture, à ce que l’inflation passe le cap des 4 % en mars et évolue autour des 4,5 % au deuxième trimestre”. Il ne faut donc vraiment s’attendre à un reflux de l’inflation dans les trois prochains mois. Ce niveau d’inflation va entraîner une hausse automatique du SMIC au mois de mai, comprise entre 2,4 et 2,6 %. 

Les prix de l’énergie ont donc encore augmenté en mars. Par rapport à mars 2021, la hausse est de 28,9 %. La guerre en Ukraine est, une nouvelle fois, largement responsable de cette hausse. Mais l’Insee a donc observé une augmentation du prix des produits manufacturés et de l’alimentation. “Sur un mois, les prix à la consommation augmenteraient de 1,4 %, après + 0,8 % en février”, note l’institut. Il convient également de noter que le coût des services connaît une légère appréciation également : + 2,3 % sur un an. Pourtant, la consommation des ménages est en croissance : elle s’est redressée de 0,8 % en février, après un recul de 2 % en janvier. La hausse du mois de février “est portée par le net rebond de la consommation en biens fabriqués”, qui a progressé de 2,2 %, après − 2,9 % en janvier, a précisé l’Institut national de la statistique. 

L’indicateur de la confiance des ménages Français perd 6 points 

Le moral des ménages Français n’est pas au beau fixe. Le climat anxiogène causé par la guerre en Ukraine, la lente reprise de l’épidémie de Covid ainsi que l’inflation en constante progression inquiètent les ménages. L’indicateur de la confiance des ménages mesurée par l’Insee a perdu 6 points en mars et se retrouve à 91 points, loin de sa moyenne de long terme (100 points) pour le troisième mois consécutif. Philippe Waechter, directeur de la recherche économique d’Ostrum Asset Management note que l’indice s’approche “des plus bas constatés pendant la pandémie”. L’Insee ajoute que “le solde d’opinion des ménages relatif à leur situation financière perd 16 points” au mois de mars. 

On comprend très vite que l’inflation est le sujet majeur d’inquiétude chez les ménages. La part des Français considérant que les prix vont accélérer grimpe ainsi de 50 points, un plus haut depuis que cette statistique est mesurée. Les Français peuvent-ils alors se tourner vers les 318 milliards d’euros d’épargne, dont 175 milliards de “surépargne” accumulée lors de la crise du Covid ? Pas tous. En effet, les plus modestes ont déjà dépensé leur surplus d’épargne selon une étude du Conseil d’analyse économique. 

Tous ces éléments vont pousser les ménages à moins consommer pour se constituer une épargne de précaution. Le solde d’opinion des ménages jugeant “opportun d‘épargner” demeure largement au-dessus de sa moyenne de long terme, malgré un recul de 3 points en mars. Enfin, les Français sont un peu plus pessimistes concernant le marché du travail : “les craintes d’une remontée du chômage ont bondi de 9 points en mars” selon Les Echos

Sources : 

Les analyses et les opinions mentionnées dans le présent document représentent le point de vue de (des) l’auteur (s) référencé(s). Elles sont émises à la date indiquée, sont susceptibles de changer et ne sauraient être interprétées comme possédant une quelconque valeur contractuelle. 

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