Actualité 27.04.20

Chine : Après le pic de l’épidémie, une difficile reprise

La Chine a été le premier pays à prendre des mesures strictes pour contraindre la pandémie de coronavirus. Son économie a été lourdement impactée. Après plus de 2 mois de confinement, l’activité reprend difficilement.

Des indicateurs négatifs inédits  

Le choc de l’épidémie du Covid-19 sur l’économie chinoise a été fort et brutal, en témoigne les chiffres du PIB pour le 1er trimestre de 2020 qui s’est contracté de -9,8 % par rapport dernier trimestre 2019, soit -6 % par rapport au T1 2019. Il s’agit de la plus forte baisse qu’a connue l’économie chinoise depuis le début du suivi statistiques en 1992. 

Les indicateurs du mois de mars montrent que le pays connait un redémarrage difficile de son économie. La baisse de la production industrielle (- 1,1 %, voir graphique) et des investissements publics et privés (- 16,1 % et – 18,8 %) a continué sur la fin du trimestre. Les chiffres de la vente au détail ont enregistré une très légère progression sur le mois de 0,24 % en mars. 

Le taux de chômage a également été publié pour le mois de mars à 5,9 %, soit un léger repli par rapport au mois de février. Mais ce taux exclut les travailleurs migrants qui ont perdu leur emploi ou qui ne sont pas retournés travailler à cause des restrictions de voyage. Le chiffre s’élève probablement à 205 millions de personnes au chômage. L’INSEE chinois a indiqué que le revenu moyen avait chuté de 3,9 % au premier trimestre. 

Les réponses monétaires et budgétaires des autorités  

Au niveau monétaire, pour tenter de mettre fin à ce choc qui menace l’équilibre social et politique au sein de pays, la PBoC, la banque centrale chinoise, a misé sur des baisses des taux d’intérêt. Son intention est clairement de réduire les coûts de financement pour les entreprises, notamment les PME. Elle a baissé cette semaine le taux d’intérêt de sa facilité de crédit (1 an) à 2,95 %, qui a pour conséquence de réduire de 100 Mds RMB le coût de financement des entreprises chinoises. 

De plus, les taux de réserves obligatoires pour les banques commerciales ainsi que le taux de réserve excédentaire ont été revu à la baisse. 

Au niveau budgétaire, les marges de manœuvre sont limitées pour la Chine en raison d’une dette publique et privée qui est déjà au-delà de 300 % du PIB.  Il n’y aura pas de vaste stimulus budgétaire comme pour la crise de 2008 qui avait eu un effet d’entrainement sur l’économie mondiale, notamment sur les pays émergents. Les mesures budgétaires, comme des baisses d’impôts, resteront ciblées aux ménages et aux entreprises. 

Propos recueillis entre le 20/04/2020 auprès de Zouhoure BousbihEconomiste chez Ostrum AM. Les analyses et les opinions mentionnées ci-dessus représentent le point de vue de l’auteur. Cet article ne constitue pas un conseil en investissement ni une recommandation ou une offre d’achat ou de vente de titres. 

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